"I sell fire in hell" disait Jay-Z dans son chef d’œuvre The Blueprint. De retour sur une terre enflammée et ravagée par les démons pour tous les exploser sans retenue, le héros de DOOM Eternal se veut l'apôtre total de cet adage. Nous avons pu nous essayer aux trois premiers niveaux de DOOM Eternal durant plus de trois heures dans les locaux de Bethesda, et plus que de vendre du feu, nous avons fait couler du sang, beaucoup, mais jamais le notre. Quatre ans après un premier épisode très convaincant, DOOM nouvelle formule revient avec une recette un poil améliorée. Toujours développé par id Software et édité par Bethesda Softworks, le titre n'a rien perdu de son ADN. Mieux, il le transcende pour en tirer le meilleur. Débrief dans cette preview.
- Genre : FPS
- Date de sortie : 20 mars 2020
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One, Switch, Stadia
- Développeur : id Software
- Éditeur : Bethesda Softworks
- Prix : 69,99€
No one rivals DOOM !
Si ce n'est pas ce qui lui est demandé, ce nouvel opus ne nous dépayse pas du tout sur ces premières heures. Nous démarrons à bord d'un vaisseau qui nous sert de hub pour voyager de niveaux en niveaux et débarquons immédiatement sur Terre pour aller descendre un premier prêtre. Le début se présente sous une forme de gros tuto segmenté en courtes phases de plateforme et petites arènes remplies d'ennemis. Le précédent jouait déjà sur une dualité entre une action très rapide, frénétique, et un relatif manque de munitions qui forçait à fouiller les arènes et finir soigneusement les ennemis. Le tout est plus exagéré ici et se base sur une trinité de manières de finir ses ennemis, chacune rapportant une denrée différente : au corps-à-corps pour de la santé, au lance-flammes pour de l'armure et à la tronçonneuse pour des munitions.
Le manque de ces ressources (particulièrement de munitions) se ressent beaucoup plus dans Eternal et ajoute une dose supplémentaire d'adrénaline. Cela nous force à être constamment en mouvement, à shooter de mieux en mieux pour ne pas gâcher, à bien choisir quels types de munitions sont efficaces sur quels ennemis, et à ne pas avoir peur d'aller au contact. Sur ces premières heures, les différents démons paraissaient également plus coriaces, même si très similaires à ceux du premier pour l'instant. Au niveau des différentes armes, pas de surprise non plus, car nous n'avons pas pu tester le grappin, malheureusement. Cependant, elles apparaissent bien plus tôt dans le titre et de manière moins espacée. Comme souvent dans ce type de suite, nul doute que de nouvelles armes apparaîtront peu après ses débuts, d'autant que nous en avons eu un aperçu dans les différents trailers du titre.
Load management
Attention, pas de nouvel arsenal dans DOOM ne veut pas dire qu'il n'y a rien de nouveau du tout, puisque le level-design semble métamorphosé. Les arènes de combat sont plus violentes que dans le précédent jeu, mais sont entrecoupées de longues phases de plateforme et de petites zones semi-ouvertes riches en "énigmes" et en secrets cachés. Le héros peut désormais s'accrocher à de nombreuses zones murales et le titre le prend en compte pour proposer de nouveaux puzzles de plateforme pas toujours évidents, mais qui créent une vraie cassure dans le rythme tout en travaillant notre mobilité, plus que jamais indispensable en combat.
Les dernières minutes de gameplay ont également permis de nous familiariser avec un dash, activable au sol ou en l'air, très utile en action et sujet à des petites séquences de plateforme qui rappellent l'excellent Céleste (certains items permettent de recharger notre dash en vol). Cette alternance globale de phases de gameplay donne une identité intéressante au jeu et devrait s'intensifier avec la suite et l'apport d'objets comme le grappin ou un double-dash. Il nous tarde de découvrir tout cela, d'autant que le titre a d'ores et déjà d'autres atouts pour nous séduire, au niveau de la personnalisation, notamment.
Once you stop learning, you start dying
Le talent ne suffit pas dans DOOM Eternal. Malgré l'incroyable skill que l'on peut avoir l'impression de posséder au fur et à mesure que nous enchaînons les rixes endiablées (au vu du bestiaire, c'est le cas de le dire), nous allons avoir besoin d'aide. Pas de souci, puisque le nouveau titre d'id Software possède on ne sait combien de systèmes de compétences différents, séparés pour des raisons d'ergonomie et de clarté, même s'il est parfois compliqué de s'y retrouver. Mods, jetons d'arme, runes, batteries sentinelle, jetons praetor etc. Il existe de nombreuses monnaies d'échange pour faire évoluer le personnage dans DOOM Eternal, que nous pourrions séparer en deux parties : celles qui font progresser notre héros et celles qui améliorent nos armes.
Les premières sont divisées en type de compétences : certaines vont booster nos déplacements, d'autre notre résistance aux chocs ou débloquer des mouvements. Nous avons noté, par exemple, la possibilité de résister aux impacts d'explosions, de récupérer plus de vie par kill ou encore de ralentir l'action une fois en l'air. Concernant la monnaie pour se les procurer, tout est encore assez flou (il y en a tellement de différentes) mais il est possible d'en récupérer à la fin de chaque arène (où notre performance est jaugée), de chaque niveau ou bien en accomplissant des défis secondaires spécifiques à chaque niveau (tuer X ennemis de Y manière, etc.). Pour ce qui est de l'amélioration des armes, tout est bien plus simple : des mods d'armes sont disséminés à des endroits évidents de chaque niveau et vous donnent la possibilité de débloquer un tir secondaire parmi deux disponibles par arme. Une fois des jetons débloqués, vous pourrez ensuite améliorer ces tirs pour enfin, une fois toutes les améliorations débloquées, vous permettre de "maîtriser" l'arme en débloquant une ultime compétence, moyennant un défi à accomplir avec ladite arme.
DOOM Eternal coche exactement les cases requises après ces trois premières heures : celles d'une suite qui marche à 90% sur les pas de son prédécesseur, mais qui n'oublie pas d'essayer de se renouveler, que ce soit au travers de son level-design ou de son nouveau système de progression. Les besoins récurrents en santé, bouclier et munitions rendent le gameplay bien plus jouissif et nerveux qu'auparavant et les armes ont toujours autant de patate. Nous attendrons surtout du titre qu'il renouvelle un peu son bestiaire et son arsenal dans la suite de l'aventure, de peur qu'il ne se conforte un peu trop sur la formule, aussi excellente soit-elle, du jeu de 2016.
