Disponible le 10 avril prochain, Final Fantasy VII Remake cristallise les attentes de nombreux amoureux de JRPG de par le monde, et ça n'est pas pour rien. En effet, à la base de tout, il y a un jeu culte, qui a réussi à faire découvrir le genre aux joueurs occidentaux lors de sa sortie en 1997. Ici, nous verrons tout ce qui a fait que Final Fantasy VII reste un jeu "à part" de la licence.
Le premier J-RPG de nombreux joueurs
Lors de sa sortie en Europe sur Playstation, fin 97, Final Fantasy VII a tout simplement bousculé les habitudes de nombreux joueurs habitués aux jeux d'action-aventure plus classiques. Il faut bien comprendre qu'à cette époque, la localisation de RPG "à la japonaise" en Europe était davantage une exception qu'une règle, à fortiori ceux au tour par tour. Pour ceux qui n'étaient pas branchés import, FFVII fut donc leur premier J-RPG, c'est pourquoi il garde une place toute particulière dans le cœur de nombreux mordus de jeux vidéo, encore aujourd'hui.
Des personnages attachants
S'ils ne sont pas tous traités de la même manière, tous les personnages de l'équipe de FFVII vont avoir le droit à un petit arc scénaristique dédié au cours du jeu, déterminant ainsi leurs raisons de sauver le cours de l'histoire : Barret dans les tréfonds du Gold Saucer, Vincent et sa femme, Yuffie et son passage à l'âge adulte, etc.
Pour ces deux derniers, il s'agit même de passages qu'il est tout à fait possible de rater en cours de route, puisqu'il s'agit de personnages cachés, à débloquer grâce à des actions précises (sans soluce, Yuffie était une véritable plaie à enrôler). Le principal problème venait finalement de la traduction FR d'époque, désastreuse, qui ne permettait pas une bonne compréhension du scénario et donc aussi, parfois, des enjeux de chaque protagoniste. A noter qu'une retraduction française complète est disponible depuis quelques années grâce à l'équipe du projet Neo-Midgar.
Le système de matérias
Le FFVII d'origine propose un gameplay au tour par tour nommé Active Time Battle (ou ATB), système qui sera repris dans les deux autres opus PS1 de la série. Concrètement, ce système propose un cooldown entre chaque action de personnage et il en va de même pour les ennemis : attendez trop longtemps avant de vous décider à lancer une attaque et vos opposants auront tout le loisir de vous enchaîner dans l'intervalle.
Au cœur de l'évolution de vos personnages, il y a le système de matérias : sur l'arme et les protections de vos personnages, de nombreuses encoches permettent d'insérer ces petites boules de couleur donnant accès à diverses compétences, leur teinte correspondant à leur type :
- Vert : Attaque
- Bleu : Support
- Jaune : Commande
- Rouge : Invocation
- Violet : Passif
En mêlant ces compétences, il était possible d'accéder à des combinaisons de folie permettant de déclencher des attaques surpuissantes ou des soutiens salvateurs. De plus, chaque matéria évolue, se renforce et ouvre donc davantage de possibilités au fur et à mesure de leur utilisation. Il s'agit également d'un excellent moyen de se faire de l'argent : réussir à augmenter la matéria bleue "Tout" au maximum assurait un joli pactole de plusieurs millions de gils à la revente.
Un univers immense et varié
Sans Internet pour dévoiler les tenants et aboutissants du jeu, la sortie de Midgar et la découverte de l'immense monde du jeu fut une grosse claque pour nombre de joueurs. Cet "Overworld" est bourré de destinations mémorables, comme la mystérieuse ville de Nibelheim et son immense manoir, le magnifique Canyon Cosmos ou encore la province cachée d'Utai. Toutes les régions du Monde disposent de leur propre identité, même si l'exploration de l'Overworld se résume bien souvent à courir dans des aplats verts jusqu'à la prochaine destination notée sur la carte. La carte ne prend de toute façon son sens que lorsque vous récupérez le fameux Hautvent, vous permettant de vous déplacer autour du monde à toute vitesse.
Des objectifs annexes intéressants
Les quêtes annexes de FF7 ne sont jamais indiquées, il revient donc au joueur de les découvrir et mine de rien, elles sont plutôt nombreuses : la recherche de la clé permettant de revenir à Midgar, les invocations cachées, la Forêt de Canyon Cosmos libérée par la destruction de Dernière Arme... Le CD3, qui ne contient que le donjon de la Grotte Nord et le combat final, est pourtant celui qui demande le plus d'heures de jeu aux complétionnistes : les Armes de Rubis et d'Emeraude vous demanderont, par exemple, de dénicher les matérias et les objets les plus puissants du jeu pour espérer en venir à bout (et encore, il s'agit de combats très tendus).
Le Gold Saucer et les chocobos
Deux contenus annexes d'envergure qui ont su marquer les esprits lors de la sortie du jeu. Le Gold Saucer est également un lieu important pour le scénario, puisqu'il s'agit du premier lieu de rencard de Cloud et Aeris (en jouant bien il est même possible d'avoir rendez-vous avec... Barret). Ce parc d'attractions gigantesque dispose même de sa propre monnaie et abrite quelques-uns des objets les plus puissants du jeu : entre les jeux de l'arène, le mini-jeu pété de boxe ou encore les reprises des phases en sous-marin et snowboard, enrichies pour l'occasion, il y a de quoi engloutir des heures et des heures dans le GS.
Le parc abrite également le Stade des Chocobos, dans lequel le joueur peut faire courir ses propres spécimens et tenter de leur faire remporter des grands prix. La gestion des chocobos dans FFVII est assez excellente, avec la possibilité d’accoupler plusieurs espèces, menant à la découverte de spécimens ouvrant de nouvelles manières d'exploiter l'overworld, jusqu'au chocobo d'or, seul moyen de libérer l'invocation ultime, Chevaliers de la Table Ronde. Là aussi, si vous tombez sous le charme de ces mécaniques d'élevage, vous en avez pour quelques belles heures de jeu.
De nombreuses scènes cultes
Final Fantasy 7 comporte une bonne pelletée de moments cultes : épique, drôle, émouvant... le titre réussit à faire passer par toutes les émotions au cours de ses 30 heures de quête principale. De la visite mouvementée du Black Market à l'attaque des Armes sur Junon, en passant par l'assaut du bâtiment de la Shinra, FF7 ça n'est pas que la mort d'Aeris, très loin de là ! De plus, toutes ces séquences sont soutenues par des scènes en images de synthèse absolument magnifiques qui permettent de vivre tout ça comme de véritables "récompenses". Il n'était d'ailleurs pas rare de multiplier les sauvegardes afin de pouvoir rejouer certaines portions sans avoir à refaire le jeu dans son intégralité.
Des invocations spectaculaires
Là aussi, c'était du jamais vu pour l'époque : les invocations de FFVII étaient tout simplement spectaculaires, de vrais feux d'artifices visuels qui venaient arracher tous les ennemis d'une arène d'un seul coup. Mention spéciale aux 3 itérations de Bahamut, particulièrement classes.
Des musiques inoubliables
Bon, on pourrait soulever ce point précis pour tous les opus de la série dont Nobuo Uematsu a été le compositeur, mais pour FFVII, le maître a été particulièrement inspiré. Pourtant, aucun thème chanté ne viendra marquer un moment charnière de l'aventure, cette tradition ne prend ses racines qu'à partir de FFVIII et son sublime Eyes on Me. Néanmoins, difficile de se sortir le thème des boss de la tête, ou encore mieux, le cultissime thème du boss de fin avec ses choeurs, une véritable claque à l'époque. Difficile de toute façon de vous faire une sélection restreinte des meilleurs morceaux du jeu, le mieux étant encore de découvrir l'OST dans son intégralité (ci-dessous, le thème des boss par The Black mages, le groupe de reprises rock de Nobuo Uematsu).
Une grande aventure, tout simplement
Il s'agit bien évidemment d'un avis totalement subjectif et avec les années, la réputation du jeu s'est écornée : dur dur de se remettre dans le contexte de l'époque, mais aussi et surtout de faire fi de ceux qui ont fait mieux que lui depuis. Pourtant, il s'agit toujours d'une aventure grandiose que nous recommandons au plus grand monde, à condition, évidemment, de ne pas être allergique au look SD (Super Deformed) des personnages et à ses plans en 2D vieillots. Avec le remake qui arrive, et ses portages sur tous les supports de l'univers, il s'agit en tout cas du bon moment pour réintégrer Avalanche et tenter de sauver la planète de la crise du Météore, vous ne le regretterez pas.