Au mois d'avril dernier, un scandale éclatait en plein cœur d'une des organisations les plus connues sur Counter-Strike : Global Offensive. L'ESEA, la célèbre ligue, utilisait un peu de code intégré en douce dans son client afin de gagner des sous via BitCoin. Mais qu'est que BitCoin ? Eh bien c'est tout simplement une monnaie électronique créée en 2009 qui permet le transfert d'unités de compte appelées bitcoins à travers le réseau Internet. Les bitcoins ainsi échangés ont pour vocation, selon les concepteurs et utilisateurs, à être utilisés à la fois en tant que devise monétaire et moyen de paiement dans cette devise. Ceci peut donc être utilisé comme un moyen de paiement réel sur le réseau.
Les utilisateurs de l'ESEA doivent se munir d'un client lorsqu'ils souhaitent jouer des parties. Ce client était donc utilisé afin de miner chez BitCoin et ainsi de gagner de cette monnaie virtuelle et cela à l'insu des utilisateurs. Or l'utilisation d'un tel procédé n'est pas sans conséquence pour celui qui en est victime, outre le fait que ce n'était spécifié nul part sur le site de l'ESEA, le minage intensif qui en résultait entraine une dégradation plus rapide des composants de votre ordinateur. Résultat de ce scandale, une enquête a été menée par l’État du New Jersey et celui de Californie de manière à en apprendre davantage sur ce procédé malhonnête mais également à le sanctionné.
Suite à cela, un accord à l'amiable a pu être trouvé entre la justice américaine et les dirigeants de l'ESEA dans lequel ces derniers s'engagent à verser 1 000 000 $ dont 675 000 $ avec sursis. Selon les résultats de l'enquête, l'entreprise aurait récolté via ce procédé 3 602 $, autant dire que la sanction a de quoi dissuader n'importe qui de vouloir en faire de même à l'avenir. Le versement de l'amende se fera en plusieurs parties par l'ESEA. Dans un premier temps il s'agira de 125 000 $, puis ce seront des chèques de 50 000 $ qui s'échelonneront de façon trimestrielle entre le mois de janvier et celui d'octobre 2014. En cas de non respect de cet engagement, l'entreprise devra également s'affranchir des 675 000 $ de sursis ce qui devrait permettre d'éviter tout retard tant la pression sera forte.
Eric « lpkane » Thunberg, co-fondateur de l'ESEA (Source)
Suite à l'incident Bitcoin qui s'est produit il y a quelques mois, une enquête a été ouverte par l'Attorney General (Procureur Général) du New Jersey. Nous avons coopéré à l'enquête et nous avons accepté un accord pour régler l'affaire. Nous voulions ainsi avoir l'occasion de nous reconcentrer dans notre business et servir les besoins de la communauté.
Nous voulons qu'il soit clair, pour notre communauté, que nous ne sommes pas d'accord avec le point de vue du procureur général sur l'incident Bitcoin.
L'accord signé indique d'ailleurs que nous ne sommes pas d'accord et que nous n'admettons pas les allégations de l'Etat du New Jersey. Le communiqué de presse du procureur général représente une grande incompréhension des faits de l'affaire, de la nature de notre business et de la technologie en question.
Nous voulons aller de l'avant et prouver à la communauté que nous protégeons sa vie privée. L'employé responsable de l'incident Bitcoin a été licencié, et nous mettons tout en place pour s'assurer que pareille chose n'arrive plus. Dans les semaines à venir, vous pourrez retrouver sur notre site des informations qui expliqueront notre politique du respect de la vie privée de manière facilement compréhensible. Aussi, des audits réguliers seront réalisés par une société indépendante afin d'assurer que nous maintenons un environnement sûr et protégeons votre vie privée.
Le client ESEA reste un outil puissant que nous continuerons à offrir à nos clients afin qu'ils puissent profiter d'une experience équitable des jeux vidéo. Nous nous engageons à aller de l'avant et à nous concentrer afin de fournir à nos clients une grande qualité de jeux en ligne.
Du côté de l'ESEA la ligne de défense est qu'un employé a inséré insidieusement ce code dans leur client sans les en avertir. Celui qui est pointé du doigt se nomme Sean « Jaguar » Hunczak et une procédure individuelle l'a condamné à verser 60 000 $ à l’État du New Jersey, dont 40 000 $ avec sursis cette fois encore. Malgré tout et en dépit de la somme déjà très importante dont doit s'acquitter l'entreprise américaine, leurs ennuis judiciaires ne sont pas pour autant terminés. La seconde procédure initiée par l’État de Californie est toujours en cours et elle devrait vraisemblablement alourdir considérablement une note qui est déjà bien salée.
Depuis, le client de l'ESEA a été logiquement nettoyé de ce code et le groupe tente de redorer son blason auprès de ses clients mécontents. Même s'ils n'ont empoché qu'une faible somme d'argent (selon eux tout serait parti chez Sean « Jaguar » Hunczak d'ailleurs), la méthode employée est une très mauvaise publicité. Concurrent de l'ESL en Europe mais en situation de quasi monopole de l'autre côté de l'Atlantique, l'ESEA aura beaucoup de mal à panser ses plaies mais devrait malgré tout survivre à ce scandale. L'épée de Damoclès demeurera en revanche sur la tête des Américains pendant 10 ans maintenant au mieux, l’État du New Jersey ayant fixé la date de fin du sursis à 2023.