Avec League of Music, vous retrouverez deux fois par mois une nouvelle chronique centrée sur les thèmes musicaux des champions de LoL. Toutes les deux semaines, vous pourrez découvrir une analyse musicale sur un de ces thèmes. Que vous soyez néophyte, mélomane ou expert en musique, soyez les bienvenus. Ce sixième numéro de « League of music » sera consacré à Nami, l'aquamancienne.
Nami, l'aquamancienne a fait son apparition dans les champs de justice le 7 décembre 2012, amenant avec elle une nouvelle musique de login. Ce morceau composé dans un style purement orchestral reste néanmoins assez novateur en comparaison avec d'autres thèmes de champions.
Pour ce qui est de la structure globale du morceau, le thème de Nami est un des rares à avoir été composé en ternaire, à la différence des autres musiques qui elles, sont écrites en binaire. Ce choix de mesure n'est pas anodin car l'utilisation du ternaire rend la musique plus douce, et donne une sensation de « balancement » ce qui est ici de circonstance puisque la musique de Nami nous rapproche, par bien des procédés, du milieu aquatique.
Mesure ternaire : mesure où les temps sont divisibles par trois.
Le thème musical de Nami est également assez original au niveau de sa « tonalité ». Comme nous avions pu le voir dans l'analyse musicale du thème de Diana, il n'y a pas ici de gamme majeure ou mineure puisque la musique de l'aquamancienne a été composée selon un mode.
Mode : À la différence de la gamme qui se base sur la succession de notes par rapport à une note donnée (par exemple : la gamme de do donne : Do-ré-mi-fa-sol-la-si-do), le mode, se concentre lui sur l'écart qu'il y a entre chaque note, peu importe la note de départ. C'est une forme de théorie musicale très ancienne, qui fut employée principalement par les grecs durant l'antiquité, bien avant l'apparition de nos gammes majeures et mineures.
Le mode employé ici est le mode dorien, appelé aussi mode de ré,et nous fait commencer le morceau à partir du mi (puisque dans les modes, la note de départ n'a pas à être la même que le nom indiqué. Il s'agit juste de veiller à l'écart entre chaque note.
Afin de renforcer l'identité marine du personnage, la musique utilise également des instruments mélodiques dont le timbre, léger et cristallin, nous rapproche de l'élément aquatique. C'est ici le cas, avec la sonorité du piano dans l'aigu. Cette analogie a d'ailleurs été souvent employée, notamment dans « Le carnaval des animaux » de Saint-Saëns, où chaque pièce représente une espèce animale. On peut donc entendre dans le morceau « Aquarium » la même utilisation du piano dans l'aigu pour symboliser la faune marine.
Extrait « Aquarium »
Partie A
La thème musical de Nami est en fait assez court (un peu moins d'une minute) et il est divisé en deux parties très distinctes et contrastées. La première partie s'étend du début jusqu'à 0'40.
Après une courte introduction, constituée uniquement de divers bruitages aquatiques, la musique commence. La mélodie est très douce et chantante, interprétée au piano, et doublée d'un contre-chant.
Contre-chant : Technique d'écriture musicale. On superpose plusieurs lignes mélodiques qui se mêleront de manière harmonieuse.
Cette courte mélodie est exposée deux fois, tout d'abord de manière assez intimiste, et ensuite reprise par une plus grande partie de l'orchestre. On notera également l'absence de structure rythmique, car ici la mélodie domine et il n'y a pas de percussion pour accompagner le thème. On entend par contre dès 0'21 un chœur de voix féminines, encore une fois pour évoquer la championne mise à l'honneur dans ce thème.
Voici la partition de cette première partie avec, en première portée, la mélodie au piano, et en seconde portée, le contre-chant.
Cette première partie se finit donc dans un decrescendo général (on diminue progressivement l'amplitude sonore) afin de laisser place à la seconde partie.
Extrait 1
Partie B
Elle s'étend de 0'41 jusqu'à la fin.
Cette seconde partie est beaucoup plus rythmée et martiale que la première. On note ici l'arrivée des percussions, ainsi que l'apparition d'un ostinato chez les violons.
Ostinato : Il s'agit de la répétition systématique d'une cellule harmonique, mélodique ou rythmique accompagnant de manière immuable les autres éléments musicaux d'un thème.
Voilà cet ostinato :
L'arrivée de cette cellule répétée, des percussions, et d'un thème interprété au cor rend la musique beaucoup plus rythmée et le caractère lyrique du début s'efface pour laisser place à quelque chose de plus militaire et solennel. Toutefois le thème tenu par le cor sera tout de même accompagné d'un contre-chant effectué en pizzicato par les violons et la harpe (instrument féminin, mélodique souvent employé pour évoquer l'eau, notamment au début du XXe siècle chez les impressionnistes comme Debussy ou Ravel).
Pizzicato : il s'agit d'une technique instrumentale où l'on joue en pinçant les cordes, au lieu de les frotter avec l'archet.
Voici la partition de cette seconde partie. La portée du bas est celle de l'ostinato des violons, celle du milieu est réservée au thème interprété par le cor, tandis que la première portée du haut indique le contre-chant joué par les violons en pizzicato et la harpe.
Lorsque cette seconde partie touche à sa fin, la musique s'arrête assez brutalement suite à un crescendo global (on augmente l'amplitude sonore) pour laisser place aux mêmes bruitages aquatiques que l'ont pouvait entendre au début du thème.
Extrait 2
Thème de Nami en entier
Pour le prochain numéro de League of music, rendez-vous sur Facebook, et à vous de choisir la musique que vous souhaitez voir analysée dans deux semaines !