Grand Theft Auto III
Sorti le 26 octobre 2001 sur PlayStation 2 en avant-première (24 mai 2002 sur PC et 2 janvier 2004 sur Xbox), le nouveau GTA, attendu par les fans comme le messie, tourne enfin sur la nouvelle console à la mode. GTA III est bien plus qu’un simple passage à l’ère de la 3D, c’est aussi une nouvelle ville (Liberty City) et surtout l’arrivée d’un véritable scénario, empruntant énormément aux films et séries de mafieux comme Le Parrain, l’Impasse, Les Sopranos ou Les Affranchis. De solides influences pour arriver à reproduire une ambiance similaire, en voulant toujours repousser les limites du film interactif.
Pendant son aventure, notre héros (dont le nom n’est jamais prononcé, mais qui ressemble fortement à Claude Speed, le héros de GTA II), est sorti de l’État de San Andreas avec sa petite amie (et associée) Catalina. Cette dernière le double et tente de le tuer lors d’un braquage de banque. Claude est alors emmené dans un pénitencier fédéral, une fois ses blessures guéries. La chance vous sourit et votre fourgon se fait bloquer par le cartel colombien, venu libérer un des prisonniers transportés dans le même fourgon que vous. Cette échappatoire sera votre chance de vous en tirer, mais aussi celle de pouvoir se venger de Catalina en se forgeant une réputation auprès des différentes mafias de la ville, et ainsi, amasser un maximum de contacts, d’info et de pistes.
Si l’intrigue fait clairement cliché, le déroulement ne manquera pas de nous maintenir en haleine avec des twists plutôt violents et une ambiance à la fois mature et satyrique. Bien entendu, GTA ne serait rien sans son univers peu catholique, où les prostituées sont plus nombreuses que les fleurs, et les victimes (voulues ou pas) s’entassent comme une montagne de neige, le tout gardant un aspect accusateur sur une société moderne qui encourage le crime et le sexe. Liberty City joue d’ailleurs un grand rôle là-dedans, l’univers et l’ambiance de la ville ont été entièrement travaillés pour correspondre à cette décadence constante des quartiers tout en les contrastant : les quartiers les plus « propres » en apparence renferment souvent la pire espèce de vermine.
La map de ce GTA était relativement grande et offrait tout un tas de protagonistes avec qui interagir. Cette dernière est bien entendu inspirée de New York et se partage en 3 parties (Portland, Stauton Island et Shoreside Vale). Stauton et Shoreside seront déblocable au fur et à mesure des missions et chacune possède sa propre ambiance, faisant souvent référence aux quartiers de New York. Mais cette ville ne serait rien sans ses habitants. Rockstar a cherché à mettre un point d’honneur sur la simulation urbaine. Ainsi, il n’était pas rare de voir des piétons interagir entre eux, s’insultant la plupart du temps à cause d’un débile qui ne sait pas conduire. D’ailleurs, s’il y a un crime, la police interviendra et une ambulance viendra sauver instantanément la pauvre victime (Liberty City a l’air d’avoir investi dans la résurrection, à défaut d’une police efficace). Toute la ville interagit sans que vous ne provoquiez la moindre secousse. Et c’était fort impressionnant à l’époque d’observer une IA pas parfaite, mais qui vit de manière aléatoire et surprenante.
Le reste du jeu n’a pas forcément évolué autant que les points précédents. Même si le scénario est mieux maîtrisé, il s’agit encore et toujours de voler des voitures, tirer sur tout ce qui bouge et défouler un maximum le joueur. À noter quand même que GTA III intègre pour la première fois un système qui règle le niveau de détail en fonction de la distance de vue du personnage, soulageant ainsi la console d’énormes calculs, ainsi qu’un cycle jour/nuit avec des événements météorologiques aléatoires.
Le tank restera votre meilleur ami en cas de coup dur ou quand vous voudrez provoquer le chaos dans la ville.
Il y aurait beaucoup à dire sur GTA III (et j’en ai déjà dit énormément). Cet opus est probablement le plus important de la série, c’est lui qui a incorporé les premières vraies bases du style « GTA-Like », c’est cet épisode qui marqua le monde du jeu vidéo à jamais, en montrant aux grandes entreprises du jeu vidéo qu’on peut faire un scénario cliché et pourtant recherché et qu’un univers mature n’est pas un frein à la commercialisation. Ce sera le début d’un nouveau chapitre de l’histoire de Grand Theft Auto.
GTA III Trailer