Depuis deux ans maintenant, Nintendo a décidé offrir à la Nintendo Switch un véritable revival de la série Mario RPG : entre le remake du premier épisode l'an dernier et celui du Paper Mario de la gamecube il y a quelques mois, on s'étonnerait presque de voir ce Mario et Luigi l'Épopée Fraternelle de débarquer aussi vite. Cette toute nouvelle aventure, développée par le studio Acquire, marche davantage sur les pas de la saga Mario & Luigi, débutée sur GameBoy Advance. Voyons ensemble ce que ça vaut dans notre test complet.
- Genre : JRPG
- Date de sortie : 07/11/2024
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Acquire
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 59,99€
Connexion instable
Mario et Luigi se font transporter comme par magie dans le monde de Connexia, une contrée étrange dans laquelle tous les habitants, ou presque, ont des visages en forme de prise électrique. Et ils ont besoin de la fratrie plombier de toute urgence, puisque leur monde a été dispersé lorsqu'ils ont perdu la connexion avec le grand arbre qui relie toutes les iles. Ça va être aux deux frangins de se charger des grands phares de chaque bout de terre, afin de tout reconnecter ensemble et que la paix revienne en Connexia.
On ne va pas se mentir, difficile de rentrer dans l'univers de ce nouvel épisode : toutes ces années à râler sur les shitty friends de Sonic, alors que les personnages secondaires dans les jeux Nintendo sont tout aussi farfelus et dépourvus de charisme depuis maintenant des années. Heureusement, des protagonistes comme Couchomb, s'ils ne transmettent rien par leur visuel, compensent par une écriture à l'humour qui les rend attachant. Et puis, si le scénario est très long à se lancer, il se permet quelques retournements de situation assez cools en cours de route. Dommage cependant qu'il faille passer par moult arcs secondaires ennuyeux qui viennent inutilement allonger la sauce.
Sans prise de tête
Fidèle à la tradition des Mario RPG, et en particulier à celle des vieilles consoles nomades de Nintendo, Mario & Luigi s'entraident pendant l'exploration, mais aussi pendant les batailles au tour par tour du jeu. Chaque ile dispose de petits puzzles qui leur donnent une petite identité, mais ceux-ci sont bien souvent inintéressants ou peu précis et donc désagréables à résoudre. L'Épopée Fraternelle met beaucoup Luigi en avant : c'est toujours le frangin le plus maladroit de la fratrie qui va avoir les idées lumineuses débloquant les situations et les nouvelles compétences en duo. C'est toujours de très bon augure et avec la grande qualité des animations du jeu, il s'agit des séquences d'exploration les plus enthousiasmantes du voyage.
Sur le champ de bataille, on reprend les bonnes vieilles habitudes, avec les attaques au bon timing à respecter pour des dégâts maximums. Il y a aussi le retour du marteau, à déclencher au bon moment en fonction des mouvements de l'ennemi et enfin les techniques frère, surpuissantes et consommant des points de technique. La progression est celle d'un JRPG classique, à l'exception près des prises de combat, qui ont la même fonction que les stickers dans d'autres jeux de la série. Grâce à elles, vous pourrez personnaliser les combattants en leur octroyant divers bonus fort utiles en combat. Globalement, le gameplay de l'Épopée Fraternelle fait le taf, dommage cependant que les différentes iles ne soient pas plus intéressantes à traverser.
Ambiance électrique pour Mario & Luigi
Ce nouvel épisode de Mario & Luigi propose des personnages en celshading aux traits prononcés, intégrés dans des décors tout en 3D. Le résultat est convaincant, ça va permettre à nos deux plombiers de talent de se mouvoir de façon inédite pendant les cutscenes. C'est certainement l'aspect le plus réussi et le plus réjouissant de l'Épopée Fraternelle : nos deux héros sont animés avec grand soin, que ce soit pendant les combats, l'exploration, ou lors des nombreux interludes narratifs de l'aventure. Plutôt impressionnant et franchement cool à regarder, le jeu se fait vite rattraper par sa technique, bien moins reluisante.
En plus des temps de chargement à répétition à chaque trajet ou encore ceux des transitions de combat un poil trop long, on a du mal à rester calme face à un framerate qui fait le yo-yo en permanence sur un titre qui n'a pas franchement de grandes ambitions visuelles en dehors de ses animations. Une fois n'est pas coutume, la Nintendo Switch est à bout de souffle et il va être grand temps que la succession arrive. En attendant, nous sommes face à un jeu qui pourrait être agréable à l'oeil si sa technique n'était pas aussi branlante. Heureusement, les compositions franchement cools de Hideki Sakamoto viennent un peu atténuer les choses, en habillant de jolie manière chacune des iles de Connexia.