Maintenant que Lucas Film Games a autorisé d’autres éditeurs qu’EA à se lancer dans la grande aventure Star Wars, de nouveaux projets dans la galaxie lointaine, très lointaine, ont émergé. Ubisoft ne s’est pas fait prier pour se lancer alors dans la conception d’un monde ouvert comme elle sait les faire. Du nom de Star Wars Outlaws, on nous propose d’incarner une jeune vaurienne qui fera tout pour survivre sur diverses planètes hostiles et corrompues. Reine de la magouille et voleuse hors-pair, Kay Vess pourra quand même compter sur son adorable créature de compagnie : Nix. En tout cas, on a testé d’incarner ce nouveau duo à travers différentes missions et on vous donne aujourd’hui notre avis complet sur Outlaws.
- Genre : Action aventure solo
- Date de sortie : 30 août 2024
- Plateforme : PC, PS5 et Xbox Series
- Développeur : Ubisoft Massive Entertainement
- Éditeur : Ubisoft, Lucas Film Games
- Prix : 69,99€ (édition standard)
- Testé sur : PS5
Star Wars Outlaws : un jeu d’infiltration avant tout
Ne vous y trompez pas, Star Wars Outlaws n’est ni un FPS où l’on peut abuser du blaster, ni un RPG à la Jedi Survivor où l’on peut affronter des boss et manier le sabre laser. Ubisoft nous propose ici une aventure d’infiltration façon Assassin’s Creed où il faudra enchaîner les missions de discrétion. Bien entendu, certaines phases permettent de rouler librement sur son speeder ou d’explorer des zones remplies de trésors, mais l’objectif principal reste le vol d’objets et de données sans jamais se faire repérer.
Gameplay
En fait, une certaine forme de redondance va très vite s’installer dans Outlaws. On nous présente Kay, une vaurienne à la Han Solo qui a appris dès le plus jeune âge à survivre en dérobant ce qui ne lui appartient pas. Accompagnée de Nix, un merquaal dont on ignore la planète d’origine, elle peut alors user de différents stratagèmes pour distraire gardes et ennemis comme elle le souhaite.
Habile de ses doigts, rusée et téméraire, elle a tout pour être un personnage pouvant faire de grandes choses mais en tant que joueur, on est vite limité. Les nombreuses phases d’infiltration empêchent par exemple d’user de la gâchette comme bon nous semble puisqu’il est impossible de se la jouer “bourrin” dans Outlaws au risque de déclencher des alarmes et donc des vagues infinies d’ennemis mais nous y reviendrons plus tard.
Considérée comme une “ra-kay” dans la galaxie, l’héroïne de cette histoire devra mentir en permanence pour se sortir de situations délicates et obtenir des contrats plus ou moins intéressants. Diverses factions comme les Pykes, les Hutts ou l’Aube Écarlate sont présentes dans le jeu et Kay pourra travailler pour chacune d’elles à condition de faire attention à sa réputation. Trahir les Hutts permettra d’être bien vu de l’Aube mais l’empêchera de pénétrer sur les territoires des grosses limaces sans se faire repérer par exemple.
Outlaws est un jeu stratégique où l’on passe la plupart de son temps accroupi dans les hautes herbes pour se camoufler, à plat ventre dans des conduits d’aération ou les yeux rivés sur des jumelles pour identifier les ennemis d’une base. L’objectif est alors de trouver le meilleur itinéraire pour ne pas se faire prendre, au risque de devoir recommencer la mission.
On passe donc la majeure partie du temps à essayer d’infiltrer des bases sans se faire repérer. L’usage des armes est limité et il faut agir avec prudence et discrétion en utilisant notamment Nix pour distraire les gardes, voler des ressources, activer des portes ou encore détruire des caméras. De la même manière, façon GTA, vous pouvez être recherché par la “police”, ici l’Empire, si vous ne respectez pas la loi. Vous prendre la tête avec un stormtrooper par exemple peut vite dégénérer et vous aurez des troupes à vos trousses : le mieux étant alors de vous échapper à toute vitesse jusqu’à ce que le statut “wanted” disparaisse.
Monde ouvert
Très linéaire dans son histoire, Outlaws permet quand même d’agir librement pendant l’exploration des planètes et des villes, à la recherche de quelques quêtes secondaires. On peut remplir des contrats, trouver des trésors ou encore des “Collectors”, des sortes d’objets cultes de la licence que Nix ira déterrer pour nous après une escapade. L’utilisation du speeder ici est absolument jouissive bien qu’entachée par quelques problèmes techniques comme des accrochages avec d’autres véhicules, des animaux bloquant le chemin ou le fait qu’on ne puisse pas utiliser le blaster en conduisant. De ce fait, on est obligé d’utiliser la capacité ultime de Kay, qui permet de mettre en pause le jeu pendant quelques secondes et de marquer les ennemis pour les éliminer d’un coup (un peu à la manière du dead eye dans Red Dead Redemption 2).
Au global, Outlaws propose des environnements vastes mais souvent vides. Les quelques planètes explorables en mettent plein la vue et la vitesse du speeder permet de ne pas trop se rendre compte du peu de choses à faire en-dehors des villes mais c’est quand même frustrant de se dire qu’il n’y a pas plus à faire en extérieur que de partir à la chasse aux trésors, trouver des avant-postes remplis de crédits ou quelques camps ennemis à zigouiller. Le pire étant dans l’espace qui sert à la limite plus de HUB pour transiter entre les planètes que d’un terrain de jeu à proprement parler.
Graphismes
Il n’y a pas à dire, de très beaux paysages composent les quelques planètes explorables d’Outlaws et la tonne de détails, dans les villes notamment, pourrait faire pâlir n’importe quel jeu next-gen digne de ce nom. L’immersion est donc très bonne mais peut vite être entachée par quelques bugs de textures et d’animation des personnages. Ces derniers, surtout les aliens, sont si peaufinés qu’on s’y croirait, d’autant plus que le doublage anglais, mais aussi français, est très bon tout comme la musique. Mais Ubisoft a encore du mal visiblement avec l’animation des cheveux et les comportements trop aléatoires. Les PNJ peinent en effet à convaincre avec leurs agissements bien que les gardes, eux, sont de plus en plus difficiles à duper au fil des missions.
L’interface utilisateur est appréciable elle aussi, avec la fameuse barre de navigation à la Skyrim mais aussi une sorte de boussole au-dessus des sous-titres qui indiquent d’où proviennent les voix des personnages. La carte est, elle aussi, parfaitement designée : les points d’intérêt et de voyage rapide sont présents, tout comme les limites des territoires de faction, sans pour autant voir la totalité des ressources à trouver comme dans Marvel’s Spider-Man 2 par exemple.
Une aventure originale
Activités annexes
Afin de faire une pause dans l’infiltration et ne pas trop se lasser, Outlaws propose heureusement quelques activités annexes. Dans les villes, on peut marchander avec les différents commerçants, améliorer son arme, son speeder ou son vaisseau ou même faire quelques parties sur des bornes d’arcade. Les activités les plus notables restent la consommation de nourriture, en restaurant, permettant d’améliorer les compétences de Nix, ou bien les parties endiablées de Sabbac, le jeu de cartes officiel de Star Wars dont les règles ont été ici simplifiées.
Progression
La sensation de progression est très satisfaisante dans Outlaws. D’une Kay assez peu expérimentée car elle n’a effectué que quelques escroqueries sur sa planète natale, on passe au fur et à mesure à une véritable vaurienne capable de réaliser les plus grands casses de la galaxie. Il n’y a pas de niveau de personnage mais on peut compter sur un arbre de compétences bien fourni et des améliorations spéciales pour son speeder, son vaisseau et son blaster. Même Nix, notre créature de compagnie, peut bénéficier de boost de plus en plus impactants sur les missions simplement en allant déguster de bons plats dans les restaurants de la galaxie. On peut aussi obtenir de nouvelles tenues qui donnent des bonus comme une meilleure résistance aux dégâts. Obtenir les tenues de faction permet toutefois de revêtir de beaux habits tout en bénéficiant d’un combo d’équipement.
Malheureusement, quelques fonctionnalités frustrantes viennent ternir l’excellence du titre. Trop linéaire, on se retrouve souvent avec l’énorme texte “Vous avez quitté la zone de mission” à l’écran, empêchant de vadrouiller à plus de quelques mètres de la quête, avec un vaisseau qui se retourne tout seul pendant les combats ou découragé par le fait de ne pas pouvoir utiliser son blaster à dos de speeder. D’ailleurs, le blaster est l’arme principale de Kay. Elle est capable d’utiliser des grenades ou de ramasser les armes tombées à terre des ennemis pour les prendre en main quelques secondes mais il est impossible de les garder.
On peut heureusement améliorer le pistolet pour le rendre plus rapide, plus efficace mais cela peut vite devenir décevant de ne manipuler que celui-ci. De la même manière, certaines missions sont un peu fouillis et on a du mal à comprendre ce qu’il faut faire mais ces dernières se ressemblant souvent, ce n’est qu’une question de temps avant de bien prendre en main Outlaws dans sa globalité.
Scénario
Ubisoft a pris le parti de ne pas proposer une histoire sensationnelle avec une énième histoire de Jedi perdu dans la galaxie mais de nous faire incarner ici une jeune contrebandière en devenir qui peut changer de camp à tout moment. S’il est difficile de s’attacher à cette ribambelle de nouveaux personnages au début de l’aventure, la quête principale devient de plus en plus intéressante et permet de découvrir des lieux inédits comme Toshara ainsi que quelques éléments spécialement conçus pour le jeu comme Nix, le Trailblazer (vaisseau) ou encore le clan Ashiga. Un scénario original donc qui ne manque tout de même pas de nous régaler avec des détails familiers.
La grande question reste maintenant de savoir si tout le monde peut jouer à Outlaws ou si les fans de Star Wars sont les seuls visés par une telle aventure. Difficile à dire. Comme n’importe quel jeu à licence, comme Hogwarts Legacy par exemple, aimer l’univers dans lequel s’inscrit le titre est évidemment un avantage certain pour apprécier l'œuvre mais pour Outlaws, apprécier les jeux d’infiltration et de stratégie est probablement un énorme atout. Il faut simplement savoir dans quoi on se lance avant de débourser les quelque 70 euros demandés pour la version standard.
L’élément le plus important du gameplay est le système de réputation. Kay doit régulièrement choisir entre plusieurs factions mais cela aura un impact direct sur le scénario. Si la réputation est excellente par exemple, vous aurez de meilleurs prix chez les marchands, vous pourrez tout voler chez eux sans vous faire repérer, obtenir des missions intéressantes et recevoir des cadeaux spéciaux. En revanche, si vous êtes en réputation atroce, les tarifs sont augmentés chez les marchands, des tueurs sont à vos trousses pour vous éliminer et vous poursuivent, on vous attaque à vue dans les zones interdites, et vous n’avez pas de contrats avec eux.
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