Après avoir séduit des fans du monde entier avec son manga puis son anime, Demon Slayer se devait bien d'avoir sa propre adaptation vidéoludique. C'est finalement CyberConnect2 qui s'y colle en nous proposant The Hinokami Chronicles, vous plongeant dans la peau de certains des pourfendeurs de démons les plus célèbres du Japon en plein l'ère Taishō. Les aventures de Tanjirō Kamado peuvent-elles outrepasser la frontière du fan service pour plaire aux joueurs les moins connaisseurs ? On vous donne quelques éléments de réponse après avoir terminé le jeu.
- Genre : combat/action-aventure
- Date de sortie : 13 octobre 2021
- Plateforme : PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series et PC
- Développeur : CyberConnect2
- Éditeurs : Aniplex, Sega
- Prix : 59,99 € disponible sur Amazon
- Testé sur : PlayStation 5
De sang et d'acier
Demon Slayer : The Hinokami Chronicles nous propose de suivre l'histoire du jeune Tanjirō Kamado, un vendeur de charbon dans un Japon à l'ère Taishō (début du XXe siècle). Une journée d'hiver, alors que les rumeurs sur la présence d'un démon font rage, le jeune Tanjirō découvre, abattu, le massacre de sa famille après une courte absence en ville. Nezuko, l'une de ses petites sœurs, est la seule survivante de ce drame. Hélas, elle a été transformée en monstre. Le frère aîné s'embarque alors dans une quête de justice afin de trouver le meurtrier de sa famille mais aussi un moyen de redonner toute sa part d'humanité à sa sœur.
Reprenant les premiers chapitres du manga, le jeu est fidèle aux récits de Koyoharu Gotōge. Pendant un peu moins de dix heures de jeu, vous incarnez différents pourfendeurs de démons jusqu'à l'arc du Train de l'Infini, qui a été récemment adapté en film d'animation. Les fans seront ravis de retrouver la direction artistique qui fait tout le charme de l'anime. Néanmoins, la succession de phases d'action et d'épisodes narratifs ne fonctionne pas toujours bien.
Des lenteurs se font rapidement ressentir tant les moments d'exploration sont anodins et sans grand intérêt. Pour ce qui est du caractère épique si singulier de la série, on le retrouve notamment lors des passages repris de l'anime. Certains combats parviennent à nous mettre réellement dans la peau d'un pourfendeur de démons, mais la difficulté pas toujours bien mesurée et l'illisibilité des enchaînements nous sortent un peu de l'ambiance. La mise en scène est donc sans grande surprise et le rythme plutôt décousu. La succession saccadée des phases ainsi que les flashbacks qu'il vous faut regarder en marge de la trame principale y sont pour quelque chose.
En résulte un mode Histoire qui a un goût d'inachevé. Bien que l'enchaînement des chapitres se fasse relativement bien, ces derniers sont parfois brefs et vides. Les joueurs étaient en droit de s'attendre à plus. CyberConnect2 avait pourtant tout pour faire de The Hinokami Chronicles un titre audacieux, en proposant notamment un jeu de combat entièrement en 3D. Mais l'éditeur s'adresse avant tout aux fans de la saga.
Pilier du fan service
L'adaptation est fidèle à la saga. Tout y est, jusqu'à la possibilité de jouer avec les voix originales en japonais et les sous-titres en français. De quoi revivre au mieux les aventures du jeune Tanjirō Kamado, manette en main. On ne boude également pas notre plaisir quant au panel de personnages disponibles dans le mode Versus. Vous aurez accès à pas moins de onze pourfendeurs, sans compter leurs versions alternatives. Chacun dispose de ses propres combinaisons de mouvements, ce qui encore une fois respecte l'esprit de la série.
Histoire d'aller encore plus dans le fan service, vous aurez l'occasion de déverrouiller une multitude de cosmétiques allant des tenues aux répliques cultes en passant par les arènes dépeignant les lieux phares de la saga. Il vous faudra récupérer des points Kimetsu et remplir des objectifs secondaires pour obtenir toutes les récompenses disponibles et compléter à 100% le jeu. C'est là le seul et unique but des phases d'exploration. Les missions annexes qui se débloquent au fur et à mesure des chapitres sont quant à elles superflues, tout comme le mode Entraînement.
On se doit également de parler du mode Versus. Les affrontements se déroulent en 2v2 dans des arènes fermées. Les joueurs doivent en effet choisir un combattant principal ainsi qu'un combattant de soutien, qui vous permettra surtout de switcher de personnage en plein milieu de la mêlée. La recette fonctionne plutôt bien mais reste très classique dans ce qu'elle propose. Le mode fera l'affaire pour des soirées entre amis, mais ça s'arrête à peu près là. Les mécaniques alterneront simplement entre coups de base, techniques de pourfendeur et finalement ultimate.
Que ce soit dans ce mode ou dans un autre, l'expérience des combats est simple et accessible au plus grand nombre. Le studio a clairement décidé de privilégier le spectacle à la technique. Il n'y a aucune complexité dans les enchaînements à faire, la façon de jouer restant sensiblement la même. Toutefois, il faut relever l'efficacité des animations et des effets lors des combats, parfois au détriment de la lisibilité de l'action, heureusement surtout en multijoueur.
Avec un rendu graphique plutôt enivrant, pouvant rappeler certains jeux old-school, mais ne s'accommandant pas aux nouveaux standards de la next-gen, on comprend assez rapidement que le divertissement est au centre du titre de CyberConnect2. Si l'on prend en compte ce simple point, le tout saura séduire une partie des joueurs. The Hinokami Chronicles ne réinvente rien et se contente de reprendre des bases déjà établies, mais il a le mérite de le faire plutôt bien.