Le studio français Flying Oak Games en est à son troisième jeu. Leur précédente production, Neurovoider, un twin-stick shooter futuriste, avait réussi à faire connaître le studio auprès de la scène indépendante du jeu vidéo. Leur nouvelle production, Scourgebringer, s'aligne dans les productions rogue-lite récentes, pour en citer deux, Dead Cells pour l'action et Celeste pour le côté plateforme. Là où Scourgebringer se détache de ses pairs, c'est par l'emphase qu'il fait sur les combats, avec des enchaînements rapides entre les arènes, une action très vive où les joutes se jouent au sabre et à l'arme à distance qu'il va falloir faire conjuguer avec les multiples dashs possibles, sauts, attaques étourdissantes et attaques ultimes. Toute cette frénésie guerrière se déploie sur quatre niveaux, qui se terminent par l'affrontement d'un boss et par un joueur épuisé, car constamment sollicité sur la seule base de son skill.
- Genre : Action/Plateforme, Rogue-lite
- Date de sortie : 21/10/2020
- Plateforme : PC, Nintendo Switch, Xbox One
- Développeur : Flying Oak Games
- Éditeur : Dear Villagers
- Prix : 16,99€
- Testé sur : PC
Bring ta fraise
Vous incarnez Kyhra, la dernière représentante d'une lignée de guerrières et une des dernières humaines encore vivantes, qui voit son monde s'effondrer. Diverses machines et créatures gluantes ont envahi la Terre et décimé la population, il sera donc de votre ressort de les affronter afin de repousser l'invasion et d'assainir la planète. Pas de grands ressorts scénaristiques, juste un contexte qui vient justifier les actions du joueur.
Le début du jeu vous place dans l'arbre tintant, un hub où vous rencontrerez un bonhomme barbu avec lequel vous pourrez converser et tromper votre solitude, mais c'est avant tout l'endroit dans lequel vous pourrez débloquer les diverses compétences et bonus pour votre personnage. Contrairement à un Hollow Knight par exemple, Scourgebringer vous livre dès le début du jeu toute la palette de mouvements et d'actions possibles. Les compétences que vous viendrez débloquer au cours de votre aventure vous octroient des points de vie supplémentaires, des dégâts accrus pour votre arme à distance, un dash vertical qui fait de jolis dégâts, une attaque Furie (le jeu s'arrête pendant quelques secondes et vous devrez bouriner l'attaque principale pour faire des dégâts à tous les ennemis) et quelques subtilités comme le renvoi des projectiles des ennemis ou encore la durée de l'étourdissement d'un ennemi de 50% si vous le dashez pendant qu'il est encore étourdi.
Débloquer ces compétences améliore avant tout votre confort de jeu en augmentant vos chances de survie durant les combats et affine certaines de vos attaques. Le principal intérêt de Scourgebringer étant ses combats, les développeurs nous ont gratifiés d'un jeu à la palette d'attaques et de mouvements plutôt grande. Le joueur peut en effet effectuer un double saut, réaliser des dash dans 8 directions possibles (là où nous sommes habitués à dasher seulement à gauche et à droite dans les jeux similaires), s'agripper et monter aux murs. En combat, vous aurez le droit d'attaquer au corps-à-corps avec votre katana et à distance à l'aide d'une arme à feu. En début de partie, vous avez un pistolet, mais il vous sera possible d'obtenir une meilleure arme auprès du marchand. Durant vos premiers runs, vous devrez vous habituer à toutes ces possibilités, car elles sont nombreuses et il vous sera très facile de vous emmêler les pinceaux.
Gratin de Scourge
Scourgebringer est découpé en quatre chapitres composés de plusieurs tableaux. La plupart des tableaux sont des arènes de combat, dans lesquelles vous allez devoir affronter deux (parfois trois) vagues d'ennemis. Dès lors que vous entrez dans une arène, les ennemis se mettent immédiatement en mode combat et il sera de votre ressort de survivre aux vagues d'ennemis tout en déchaînant votre katana et votre arme à feu.
Comme dit précédemment, la palette de mouvements étant grande et le feedback de vos attaques particulièrement satisfaisant, les combats sont un véritable régal dès lors que l'on arrive à maîtriser tout le champ des possibles offert pour le joueur. Vous allez en effet sauter, dasher vers un ennemi, lui infliger des coups de katana, enchaîner immédiatement avec un autre ennemi, tirer quelques coups avec votre arme à distance pour déloger un vilain qui se cache dans son coin, redasher vers une autre bestiole et ainsi de suite, jusqu'à avoir décimé l'intégralité des ennemis, le tout en bougeant constamment sur les plateformes et parois du tableau. Les combats sont de plus soulignés par une bande-son metal, ce qui donne à ce Scourgebringer des allures de DOOM Eternal petit format.
Couplé à un rythme frénétique et à un système de combos qui augmente votre total de sang récupéré, les combats sont particulièrement satisfaisants et malgré les morts successives, vous allez immédiatement retenter votre chance en relançant une partie.
Les niveaux du jeu n'étant pas qu'une suite successive d'arènes de combat, il y a des salles bonus qui viendront ponctuellement interrompre votre frénésie guerrière. Lors des combats, vous allez récupérer du sang qui pourra être utilisé auprès d'un marchand qui vous vendra jusqu'à trois objets. Ce sont généralement une arme à distance, de quoi récupérer quelques points de vie ou bien un multiplicateur de combos. Une autre salle vous permettra de choisir un bonus parmi trois ; bonus qui viendra améliorer vos chances de survie durant le run. Ces bonus vous offriront par exemple de réaliser 5% de dégâts supplémentaires pour chaque point de vie manquant, d'augmenter de 33% les chances de trouver un objet après avoir terminé une arène de combat ou encore de vous rendre l'intégralité de vos points de vie, de recharger votre arme à feu et votre jauge de Furie.
Vous pourrez également récupérer des objets sur les mini-boss et boss du jeu qui viendront, par exemple, augmenter les dégâts de votre katana de 10%, augmenter les dégâts de votre arme à feu également de 10% ou encore rendre vos projectiles rebondissants. Ces bonus et objets viennent surtout donner un coup de boost à vos attaques, mais ne viennent en aucun cas bouleverser les mécaniques de jeu déjà présentes lorsque vous débutez une partie. Les combats contre les ennemis normaux se révèlent plutôt abordables et vous permettent avant tout de développer le skill nécessaire pour affronter la principale difficulté du jeu : les combats contre les boss. Ces affrontements sont particulièrement ardus, il faudra découvrir leurs patterns de combat pour pouvoir vaincre les boss.
Comme tout bon rogue-lite qui se respecte, à chaque fois que vous allez mourir dans Scourgebringer, il va falloir refaire tous les chapitres depuis le début. Quand on est au troisième chapitre et qu'il faut tout refaire, la frustration ressentie est parfaitement compréhensible. Néanmoins, la difficulté du jeu n'est pas aussi vindicative qu'on pourrait le croire, car entre chaque run, vous pourrez bien évidemment dépenser des orbes que vous aurez récoltés durant votre partie afin d'améliorer votre personnage et les tableaux alternent suffisamment bien les arènes de combats et les salles à bonus pour donner l'envie de relancer un run. En dernier recours, un personnage apparaîtra au début du premier chapitre si vous mourrez suffisamment de fois, afin de vous donner quelques objets qui augmenteront les dégâts de vos armes, augmentera votre vie de quelques points et améliorera votre jauge de combos.
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