La célèbre licence initiée par George Lucas nous revient avec Star Wars Squadrons, qui signe ici le retour des combats spatiaux, que nous n'avions pas vu depuis longtemps, à bord de TIE et autres X-Wing. Pour le coup, c'est Motive Studios qui s'est chargé de chorégraphier et équilibrer tout cela pour nous proposer à la fois une campagne solo s'inscrivant dans le lore de la licence et des affrontement en multijoueur pour le compte d'Electronic Arts qui, ayant appris de ses erreurs passées, ne nous propose pas ici un jeu service. Alors rangez vos sabres lasers et enfilez votre casque, nous partons dans une galaxie lointaine, très lointaine.
- Genre : Simulation de pilotage d'engins spatiaux et de combats galactiques
- Date de sortie : 2 octobre 2020
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One avec prise en charge des casques PCVR et PSVR
- Développeur : Motive Studios
- Éditeur : Electronic Arts
- Prix : 39,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PC et Oculus Rift pour le mode VR
Vanguard 5 et Titan 3
Après la destruction d’Alderaan par l’Empire, les quelques survivants ont pris la fuite, mais Vador souhaite exterminer les traîtres jusqu’au dernier et charge ses troupes de les traquer. L’escadron Helix, dirigé par le capitaine Lindon Javes, accompagné de son second Terisa Kerrill, se retrouve ainsi missionné pour détruire un convoi de réfugiés dans le repère de voleurs et de pirates de Port Fostar. Mais sur place, si certains des cargos scannés prennent la fuite, c’est surtout parce qu’ils transportent des produits de contrebande.
L’escadron Helix finit tout de même par mettre la main sur le convoi recherché après avoir détruit les tourelles de défense de Port Fostar qui cherchait à le protéger, tout comme les X-Wing envoyés en renfort. La présence à bord de simples rescapés accompagnés de leur famille pousse toutefois Lindon Javes à changer de camp et à prendre la fuite avec le convoi, au grand désespoir de Terisa Kerrill. Dans le même temps, l’escadron Echo de l’Alliance répond à l’appel de détresse du convoi de réfugiés alderaaniens et vient le protéger du destroyer stellaire impérial Vigilance.
Quatre ans plus tard, nous retrouvons l’escadron Vanguard, un des meilleurs groupes de chasseurs de la Nouvelle République, sur le Temperance avec à leur tête l’ex-impérial Javes qui nous recrute en tant que Vanguard 5 aux côtés de Frisk, Grace, Gunny et Keo ainsi que la mécanicienne Zerelda. Nous partons alors en mission pour retrouver la trace d’éclaireurs disparus et détruire des vaisseaux brouilleurs afin de rétablir les communications. Une fois cela fait, le capitaine Wedge Antilles, de l’escadron Rogue, un autre ex-impérial, nous demande d’aller prêter main forte au groupe Talus chargé de s’emparer d’un destroyer stellaire de l’Empire sur Yavin Prime, tout cela pour mener à bien un projet secret dénommé Starhawk.
De l’autre côté, l’Empire vit des temps difficiles depuis la fin de bataille d’Endor, la destruction de l'Etoile Noire et la mort de Dark Vador et de l’Empereur Palpatine. Et c'est le capitaine Terisa Kerrill, à bord de l’Overseer, qui nous recrute dans l’escadron Titan en tant que Titan 3, aux côtés de Grey, Sol, Shen et Vonreg, sans oublier le mécanicien en chef Waylin. Après avoir eu vent des actes perpétrés par Lindon Javes sous la bannière de la Nouvelle République, Terisa Kerrill souhaite plus que tout se venger et cherche pour cela à en apprendre davantage sur le projet Starhawk. L’escadron Titan devra alors commencer par exfiltrer l’agent Thorn de Hosnian Prime. Cette espionne détient en effet des informations cruciales sur le projet secret de la Nouvelle République.
Des sensations VRaiment époustouflantes
La campagne solo de Star Wars Squadrons nous amène donc à alterner entre les deux factions en incarnant tour à tour un pilote de la Nouvelle République et un pilote de l’Empire, chacun personnalisable au niveau du visage, du corps et de la voix en choisissant à chaque fois entre une composante masculine ou féminine indépendamment des autres choix effectués. Par contre, si cette campagne a le mérite d’exister et de nous faire ainsi découvrir les différents types de vaisseaux que l’on peut piloter, chacun avec ses spécificités et son rôle à jouer dans la bataille, précisons tout de suite qu’elle n’a pas particulièrement su nous emballer. En effet, si le lore de Star Wars est conséquent et que l’on sait théoriquement où l’on met les pieds, on ne connaît en revanche rien des protagonistes de cette histoire.
Or, Lindon Javes retourne sa veste dès le départ sans que l’on ait fait connaissance préalablement avec lui et que l’on sache pourquoi il décide d’agir ainsi. De même, il est accueilli immédiatement dans le camp adverse sans que personne ne se pose de question et devient même l’un des principaux instigateurs du projet Starhawk. On discute également entre chaque mission avec les autres membres de l’escadron que l’on rallie dans chacune des deux factions, mais leurs propos sont plus anecdotiques qu’autre chose, si ce n’est de faire des références à l’univers Star Wars (clones, stormtroopers, Skywalker, …). Finalement, on s’intéresse peu à chacun d’eux, sauf peut-être pour ce qui est de la rivalité Javes-Kerrill, et on a bien du mal à se sentir réellement concerné par un scénario qui apparaît un peu trop comme un prétexte à nous envoyer en mission pour participer à des combats spatiaux.
De plus, le doublage, tout au moins en français, n’est pas toujours très convainquant et n’aide donc pas à se sentir impliqué. Mais la présence de musiques reprenant inévitablement le célèbre thème de la licence, tout comme les vaisseaux ou plus généralement le respect de l’univers Star Wars savent nous prendre aux tripes, surtout si l’on est un fan. Si le hangar reste peu engageant, surtout que, comme pour la salle de briefing, on ne peut pas s’y mouvoir, mais seulement sélectionner un élément pour interagir (discuter, inspecter et se rendre à la salle de briefing ou au hangar), l’espace, lui, fournit de magnifiques panoramas. Et le fait de pouvoir se déplacer à 360° en passant aux milieux des explosions pendant les combats assure clairement le spectacle.
Curieusement, on ressent l’effet inverse en VR (le jeu est entièrement jouable en VR) : les immenses hangars animés (mouvements de vaisseaux et de soldats ou autres mécaniciens) sont époustouflants, surtout quand on s’y retrouve la première fois, mais l’espace ressort un peu plus fade du fait de graphismes moins fins. Il n’y a toutefois rien de dramatique, et traverser en « réel » un champ de débris dans la bordure extérieure ou voler au ras des gigantesques destroyers stellaires est particulièrement impressionnant, sans parler des explosions que l'on traverse. Et que dire de la vison du cockpit avec le corps du personnage qui est vraiment détaillé ? Le fait de s’asseoir « pour de vrai » aux commandes des engins mythiques de la série est juste un rêve d’enfant qui se réalise. Une fois que l’on a goûté au jeu en VR, il est difficile de revenir en arrière, même si tourner dans tous les sens à toute vitesse pourra générer un peu de transpiration sous le casque et légèrement retourner l’estomac si l’on en abuse. On regrette par contre que les contrôleurs VR ne soient pas pris en charge et qu’il soit de fait obligé de jouer au gamepad, à moins d’avoir la chance de disposer de Hotas, un périphérique idéal pour la simulation de vol.
Le côté obscur de la vengeance
Le cœur du jeu est donc bien entendu les affrontements spatiaux qui nous offrent la possibilité d'utiliser à la fois une arme principale et une arme secondaire, mais aussi de contre-mesures pour se débarrasser des missiles qui nous ciblent, ainsi qu'un système de réparation à base notamment de droïde. Si au départ ou lors de certaines missions, le vaisseau et ses équipements sont imposés, on a ensuite l'opportunité de déterminer soi-même les éléments que l'on veut embarquer, ce qui englobe également la coque, le bouclier et les moteurs. On retrouve bien entendu ce principe en multijoueur, si ce n'est qu'il faut débloquer les différentes options avec les points de réquisition et de gloire obtenus en changeant de niveau grâce à l'expérience glanée lors des combats. Il est même possible, dans le même ordre d'idée, de personnaliser ses vaisseaux (peinture, autocollants, décorations du tableau de bord) et ses pilotes (physique, voix, casque, combinaison, gants, ...).
Au niveau de la campagne, on retrouve de chaque côté de la force le même schéma : le hangar servant de hub, une salle de briefing où nous attend un capitaine et son second (Ardo du côté de la Nouvelle République et LT-514 pour l'Empire), un mécanicien et quatre autres pilotes venant compléter votre escadron. Cet escadron de 5 sous-tend le principe des combats multijoueurs qui se font en 5 contre 5, Empire contre Nouvelle République bien entendu. Il est d'ailleurs possible en dehors du multijoueur à proprement parler de lancer un combat rapide où chaque équipe cherche à faire le plus de kills possible, le premier arrivé à 30 points remportant la victoire. Le multijoueur, lui, repose sur les combats aériens et les batailles de flotte, là encore en 5v5. Il s'agit dans ce dernier cas de se débarrasser tout d'abord des chasseurs ennemis avant d'éliminer leurs deux croiseurs de défense (raiders impériaux ou corvettes de la Nouvelle République) et de pouvoir enfin s'attaquer au destroyer stellaire. Le problème est que de l'autre côté, ils cherchent à en faire autant et qu'il faut donc obtenir le moral maximum en détruisant des vaisseaux de l'équipe adverse (joueurs si possible, l'IA rapportant moins) avant de passer à l'offensive, et savoir se replier pour défendre ses propres vaisseaux lorsque la situation s'inverse.
Au départ, il faudra se contenter d'affronter l'IA jusqu'à atteindre le niveau 5 et pouvoir alors prendre part à des parties classées face à de vrais joueurs. Et si les combats aériens (non classés, tout comme les batailles de flotte contre l'IA) imposent de voler en chasseur (TIE Fighter ou X-Wing), il est possible en batailles de flotte de choisir aussi de partir au combat à bord d'un rapide intercepteur (TIE Interceptor ou A-Wing), comme d'un bombardier (TIE Bomber ou Y-Wing) ou d'un vaisseau de support (TIE Reaper ou U-Wing) équipé d'armes ioniques pour désactiver les boucliers adverses et capable de masquer tout l'escadron comme de fournir des boucliers tactiques à ses alliés. Il est même possible de changer de vaisseau et donc de rôle en plein combat en retournant au hangar du destroyer stellaire. À côté de cela, le jeu propose aussi des défis à relever avec des récompenses à la clé, y compris des éléments cosmétiques comme un casque par exemple. Pas de trace en revanche de microtransactions, ce que l'on ne peut que saluer. De plus, Star Wars Squadrons n'étant pas estampillé "jeu service", aucun contenu additionnel ne sera apporté au titre sous forme de DLC ou autre en dehors de la courte histoire additionnelle "The Light You Bring" annoncée par EA.
En revanche, même une fois bouclée, chaque mission de l'histoire peut être rejouée afin de décrocher toutes les médailles à remporter à l'issue de chaque mission. De plus, 4 modes de difficulté étant proposés (histoire, pilote, vétéran et as), pourquoi ne pas chercher aussi à boucler chaque mission en mode extrême, si ce n'est pas déjà fait. Enfin, il y a surtout le multijoueur qui permet de prolonger l'aventure, même s'il se limite finalement à deux modes de jeu. Quoi qu'il en soit, même si quelques bugs d'affichage demeurent et risquent de ne pas être résolus faute de suivi, et que les collisions n'ont curieusement pas d'incidence en jeu (même en fonçant droit sur un destroyer à toute vitesse), on prend tout de même un plaisir certain à piloter les engins de la saga. Une fois au combat, il faut savoir non seulement viser correctement les adversaires tout en évitant leurs lasers et leurs missiles, mais aussi répartir correctement la puissance en fonction des besoins entre les moteurs, les armes et les boucliers (que l'on peut aussi concentrer à l'avant ou à l'arrière), sans oublier de réapprovisionner régulièrement les armes secondaires et les contre-mesures pour éviter de se retrouver à court au mauvais moment. Voilà ce qui fera votre quotidien de pilote galactique dans cette fameuse galaxie lointaine, très lointaine.
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