Disponible le 23 avril sur PC, PS4, Xbox One et Nintendo Switch, Mortal Kombat 11 compte bien mettre tout le monde d'accord avec ce qui est surement l'épisode le plus abouti de la série.
- Genre : Combat
- Date de sortie : 22/04/2019
- Plateforme : PS4, Xbox One, Switch, PC
- Développeur : Netherrealm
- Éditeur : Warner Bros
- Prix : 54,99€
- Testé sur : PS4 Pro
De Lambert à lambeau
C'est la zizanie dans les couloirs du temps : Raiden n'en finit plus de changer l'avenir afin de protéger le Royaume de la Terre dont il a la charge. Seulement voilà, la déesse ancienne Chronika ne voit pas tout ça d'un très bon oeil et décide alors de remettre de l'ordre dans tout ça en fusionnant les continuums espace-temps. Un très bon prétexte pour voir nos personnages favoris à la fois lors de leur premier Mortal Kombat, mais aussi avec leur design plus âgé des derniers épisodes. Ça n'est pas la première fois que Netherrealm nous renvoie au passé de la licence et Mortal Kombat IX trouvait déjà le moyen de faire revivre aux fans les événements des premiers opus.
Et c'est bien ce qu'il faut comprendre dans le mode histoire de Mortal Kombat 11 : il est avant tout destiné aux fans de la saga. Si vous êtes étranger aux nombreux Royaumes de son univers ou encore à la colère qui consumait Raiden à l'épisode précédent, alors vous ne comprendrez surement pas grand chose à l'histoire, mais est-ce bien grave ? On nage ici en plein nanar et les prétextes aux différentes bastons est parfois ridicule, mais qu'à cela ne tienne, on reste, on suit sans trop savoir pourquoi, comme une bonne vieille série AB. Un mode solo qui fait le taf donc, mais qui est bien loin d'être le seul argument de Mortal Kombat 11, parce que, spoiler, il s'agit également d'un excellent jeu de baston
Ascendant Scorpion
Instant confession : l'auteur de ses lignes doit le concéder, le "style Mortal Kombat" avec ses animations raides très marquées et son rythme de jeu plus posé ne lui a jamais vraiment fait de l'oeil, trop habitué, peut-être, aux jeux de baston japonais. Nous voilà donc très bien placés pour vous dire que cet épisode réussira sans doute à convaincre les sceptiques grâce à ses nombreuses mécaniques de gameplay, et à son accessibilité soutenue par le meilleur tutoriel observé sur un jeu de baston.
On pourrait parler des heures du mode tutoriel : simple d'accès, très détaillé, en poussant le vice jusqu'à vous expliquer le principe de frames, de zoning, etc, il est une magnifique porte d'entrée aux systèmes de MK11, mais aussi une fabuleuse vitrine pour ces derniers. Avec ce nouvel opus, Netherrealm continue de peaufiner une formule qui semble atteindre son apogée. Bye-bye le "sympathique" jeu de baston qui valait davantage pour sa violence graphique que pour son gameplay dans les premiers opus, aujourd'hui MK11 confirme s'il en avait besoin que la licence d'Ed Boone fait partie des plus grands. Dans les changements les plus remarquables, on notera le Fatal Blow qui devient disponible lorsque la barre de vie est à 30% et qui se déclenche très simplement, en pressant les deux gâchettes arrière de la manette. Particulièrement violente, cette attaque ne peut être effectuée qu'une seule fois par match (sur l'ensemble des rounds), ce qui vous poussera peut-être à l'économie lorsque vous vous sentirez écrasé par l'adversaire.
La gestion des jauges a également été modifiée, avec l'ajout d'une barre défensive qui permet des contres lors d'une défense parfaite (toujours à activer avec R2) ou de coups rapides à la relevée, parfaits pour surprendre l'ennemi. La jauge d'attaque octroie quant à elle des amplifications de coups spéciaux qui vont allonger leur durée, augmenter leurs dégâts, mais aussi parfois de changer leurs propriétés, ouvrant sur de nouvelles ouvertures de combos. En plus de ces options plutôt classiques pour un jeu de combat, il convient d'ajouter les interactions avec le décor qui nécessitent de connaitre les arènes et qui peuvent réellement changer la donne en cas de fin de match tendue. En quelques combats, le constat est clair : Mortal Kombat a changé, ou plutôt s'est métamorphosé, pour le meilleur. Cet onzième épisode a même réussi à nous faire reconsidérer notre vision de la série, et c'était pas gagné.
D'autant que le bougre ne lésine pas sur le contenu, que ça soit en solo ou en multijoueur : tout semble avoir été pensé et peaufiné pour que le joueur ne s'ennuie jamais. En solo, le mode histoire (terminé en cinq à six heures) se laisse suivre, avec ses situations nanardesques et sa construction narrative copiée sur le film Mortal Kombat : Destruction Finale. Comme nous l'avons vu, les tutoriels sont tout bonnement excellents et vous apprendront toutes les ficelles du gameplay, il est d'ailleurs possible de s'entrainer face à un autre joueur en ligne.
Mais, car oui, malheureusement, il y a un mais : ce satané mode Tours semble être le nid de nombreuses micro-transactions potentielles, avec une construction proche du free-to-play mobile, featuring consommables, pièces d'équipements à faire évoluer pour mieux s'en sortir, etc. Il s'agit d'un mode disposant de matchs à conditions, mais dont certaines sont tellement velues qu'il vous faudra grinder des défis plus simples afin de compléter l'objectif... A moins de mettre la main au porte-monnaie. La petite cerise sur le gâteau : la nécessité d'être constamment connecté si vous souhaitez avoir accès à ces modes et à leurs récompenses. Dommage, certes, mais rien non plus de catastrophique tant le jeu est généreux en pièces et en goodies à débloquer dans une Krypte qui s'explore désormais à la troisième personne. Dans le même ordre d'idée, des vétérans de la série manquent à l'appel, mais son roster de 25 personnages est tellement convainquant que l'on ne lui en voudra pas : les petits nouveaux comme Geras ou D'Vorah bénéficient du même soin que les anciens comme la famille Cage ou ce bon vieux Liu-Kang et toujours avec un gameplay les différenciant du reste du casting, rendant la recherche de son MC et la découverte des kombattants très appréciable.
Et une fois votre style découvert, il sera temps d'aller botter des fesses en ligne, en mode relax avec les modificateurs liées aux variations ou en compétitif, sans fioritures. Les variations sont des "builds" que le joueur peut personnaliser et qui se compose de deux coups spéciaux supplémentaires à choisir dans une liste composée d'une dizaine de ces derniers. Pourquoi pas, nous n'avons pas été complètement convaincu de l'intérêt de la chose, d'autant que comme précisé plus haut, les combats classés imposent les variantes d'un personnage.
La bonne Kame
A-t-on vraiment besoin de préciser que Mortal Kombat 11 claque d'un point de vue technique ? Les images parlent d'elles-mêmes, il s'agit d'une petite claque : tous les personnages ont une vraie tronche que l'on prend plaisir à défigurer sous nos coups et s'il n'y a pas de "marque" sur les visages et les corps, cela ne nous empêche pas d'avoir très très mal pour eux, avant de laisser échapper un rire bien gras de satisfaction. le moindre coup de poing dispose d'une sacrée patate et toujours avec ce soin d'orfèvre apporté aux animations, même si comme mentionné auparavant, elles disposent toujours de cette raideur typique de la série (beaucoup moins qu'auparavant), mais rien de rédhibitoire pour qui souhaite creuser un peu plus un gameplay surprenant de profondeur.
Côté bande-son par contre, c'est la déception, et alors que le trailer de lancement promettait une OST tout en nostalgie, les thèmes du jeu tombent souvent dans "l'épique" oubliable et en total décalage avec la surenchère ambiante. Et en parlant de surenchère, un mot tout de même pour ces chères Fatalities, toujours aussi formidables à regarder, un véritable condensé d'humour trash et de violence, rien que pour augmenter le taux de sel du camp adverse. D'ailleurs, petite parenthèse, lorsqu'un joueur rage-quit, son combattant explose, vous récompensant avec une Quitality... Tout simplement brillant !
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