Paper Mario, à l'origine, c'est du RPG à la japonaise pur jus, bâti sur les restes du Super Mario RPG sorti sur Super Famicom il y a près de 30 ans. Mais depuis quelques années, la série a fait un virage à 180° et a davantage privilégiée sa direction artistique pour mettre ses mécaniques de jeux de rôle au placard, quitte à chiffonner les fans de la première heure, gentiment redirigés vers la licence "Mario & Luigi" sur support nomade. Aujourd'hui, un énième épisode de Paper Mario sort, et alors que la patte graphique fait mouche, ses combats au tour par tour finalement trop superficiels, commencent à causer du tort à la série.
- Genre : action/aventure
- Date de sortie : 17/07/2020
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Nintendo
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 46,99€ disponible sur Amazon
La vie A4
C'est une nouvelle fois la panique au Royaume Champignon ! Invités par la princesse Peach pour festoyer avec les Toad, Mario et Luigi se retrouvent finalement face à un nouveau trouble-fête, cette fois fait de plis soignés et de feuilles colorées, le Origami King. Très vite, notre plombier préféré se voit éjecté du château de la princesse, alors qu'un nouveau compagnon d'infortune va lui permettre d'acquérir de nouveaux pouvoirs. Un postulat de départ très simple, fidèle à la tradition des Paper Mario depuis qu'ils ne sont plus vraiment des "J-RPG", du moins dans le sens classique du terme. Cela fait un moment maintenant que la série s'est acquittée du système d'expérience et d'éléments "rôlesques", PM est désormais un laboratoire où se mêlent expériences de gameplay et direction artistiques plus "osées".
C'est quelque chose d'assez palpable dès le premier contact avec le titre, on sent que l'équipe derrière s'éclate à proposer ces concepts, quitte à froisser les vieux de la vieille, c'était déjà le cas sur Color Splash, ça l'est à nouveau sur Origami King. Une bonne humeur communicative qui transparait également dans l'écriture du jeu, usant d'un langage familier quitte à verser dans l'argot et qui va comme un gant à la licence. Enfin, les références à d'autres jeux de la saga Mario sont légions et toujours bien vu, les fans du bonhomme devraient être dans leurs petits souliers en explorant ce nouvel épisode. Malheureusement, le rythme très inégal de l'aventure et la redondance qui s'installe très rapidement à cause de ses combats, sur lesquels nous reviendrons, font que les quelques bons moments et punchlines bien placées sont bien trop diluées dans les 5 chapitres du jeu pour que le jeu marque convenablement.
Esplit, es-tu là ?
L'aventure, composée de 5 chapitres, ne devrait pas dépayser les joueurs habitués aux derniers épisodes, puisque l'on reste clairement dans la continuité de Sticker Stars et Color Splash : vous arrivez dans une zone avec une problématique qui lui est propre et à vous de l'explorer de fond en comble à la recherche de secrets et de solutions. Le tout avec de petites énigmes environnementales et quelques phases de plates-formes gentillettes. Quand vient le temps de la baston, le jeu passe au tour par tour dans des arènes circulaires composées de plusieurs plateaux qu'il va être possible de pivoter pour aligner les ennemis. Pour les amateurs, pensez à Radiant Historia en simplifié, le but étant de caler tout ce petit monde dans le même axe, pour déglinguer un maximum d'ennemis d'une seule attaque. C4est fun, du moins dans un premier temps, avant de devenir irrémédiablement lourd : sans véritable récompense, les rixes deviennent fades, puis sans intérêt.
Les affrontements de base se règlent tous de la même manière, en 2 minutes montre en main, avec les mêmes schémas d'ennemis en fonction des chapitres. En soi, cette difficulté "les doigts dans le nez" est une bonne chose : c'est juste ce qu'il faut pour les plus jeunes, afin qu'ils puissent s'habituer à ses mécaniques et à ce fameux système de disque, on est sur un jeu "pour tous", ne l'oublions pas. On en voudra par contre à notre compagnon pour ses trop nombreuses interventions façon Navi, qui alourdissent le rythme du jeu en nous répétant trop souvent une même information. Elle est un peu symptomatique de toute l'aventure finalement : très sympathique, mais pas assez intéressante pour nous donner l'envie de persister dans cet univers fait de carton et de papier.