Playtonic Games revient à l'assaut avec un petit frère pour Yooka-Laylee. On reste dans du jeu de plateformes, dans les codes nostalgiques à la Banjo-Kazooie, mais, cette fois, on a le droit à une tentative toute nouvelle : le grand virage vers la 2.5D. Avec tout ce que cela implique et les critiques qui avaient été faites au premier opus, on est en droit de se demander si cela est une bonne ou une mauvaise chose. En ce début de mois d'octobre, après un Super Mario Maker 2 qui a tous raflés sur son passage, on vous laisse ici une réponse détaillée qui vous donnera potentiellement envie de craquer pour le titre, du moins, c'est ce que nous espérons.
- Genre : Plate-Forme, Aventure
- Date de sortie : 8 Octobre 2019
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One et Nintendo Switch
- Développeur : Playtonic Games
- Éditeur : Team17 Digital
- Prix : 29,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PC
Pourquoi changer une formule qui marche ?
Dès les premiers instants du jeu, on sait à quoi on est en train de jouer. Playtronic reprend les éléments de sa formule qui fonctionnent et les réutilisent sans vergogne. Le jeu est très mignon, coloré et assume complètement sa direction artistique chatoyante. De plus, les environnements et divers niveaux du jeu sont tous relativement différents, la diversité est au rendez-vous. Il est donc difficile de ne pas tomber sous le charme, même si le design des personnages est assez fade. Après le plaisir des yeux, vient celui des oreilles. La bande-son est vraiment sympathique, un peu timide dans les premiers niveaux, puis franchement cohérente par la suite.
Et alors, ce choix de la 2.5D ? C'est une réussite totale. On reviendra ensuite sur la manière dont le jeu est construit, mais les niveaux de plateformes classiques, à la façon Mario, sont bien plus adaptés que l'étaient ceux du jeu précédent. Le style du jeu colle parfaitement à son gameplay et ce Yooka-Laylee ne possède aucun souci de caméra, contrairement à son homologue, dont c’était l’un des gros points faibles. Si les choix techniques et artistiques font presque un sans-faute, nous allons voir ce qu'il en est du reste.
Entre références et inspirations douteuses
Yooka-Laylee and the Impossible Lair fait souvent référence à son aîné, pour le meilleur comme pour le pire. Certaines vannes et références font mouche, mais d'autres sont moins bien inspirées. D'ailleurs, la narration est volontairement au ras les pâquerettes, c'est du second degré qui fait dans l'autodérision. Vous rigolerez parfois et, à force, vous finirez par passer les dialogues du jeu tellement les répliques de Laylee sont bêtes. Ce n'est pas ici que le titre tire son épingle du jeu. Il en va de même pour le speech, un grand classique dans le genre.
On vous la fait courte et sans spoils : Capital B est de retour, il veut assouvir toutes les abeilles du Domiel Royal de la reine PhoeBee. Pour parvenir à ses fins, il a inventé un gigantesque dirigeable qui crée de l’énergie lui permettant de prendre le contrôle mental des abeilles. Avec celui-ci, il lance un sort aux soldats d’élite du royaume : les soldabeilles. Vous devez sauver ces derniers en les récupérant dans les divers chapitres du livre magique du royaume. Enfin, il vous faudra, affronter Capital B dans son repaire avec l’aide des soldabeilles sauvés.
Un soldat et une abeille, ça fait un soldabeille !
Le fonctionnement du jeu est relativement simple. Vous êtes dans le Royaume du Domiel Royal, la reine ayant arrachée des pages du livre magique, ces dernières, ainsi que des chapitres entiers, sont disséminées un peu partout dans le royaume. Vous allez devoir avancer dans ce monde principal, en débloquant des mécanismes, relevant des défis, ouvrant des péages avec Trowzer, etc. Le but étant de retrouver tous les chapitres du livre et d'y récupérer des soldabeilles. C'est simple, il y a un soldabeille par chapitre. Chaque chapitre possède deux formes différentes que vous obtiendrez en modifiant des éléments du monde principal. On ne vous en dit pas plus, il faut découvrir cela par vous-même. Vous n’êtes pas obligé de suivre un ordre précis, car vous évoluez dans un monde semi-ouvert, encore un aspect qui rajoute beaucoup aux qualités de ce Yooka-Laylee.
À l'extérieur des livres, vous devrez faire fonctionner votre cerveau, car c'est ici que se trouve le côté puzzle/énigme du jeu. Celui-ci devient réellement complexe vers la fin du titre. À l'intérieur des chapitres, c'est un Plate-Former on ne peut plus classique qui est très sympa à prendre en main. Finalement, le rythme est bien géré entre les deux types d'endroits. En plus de cette organisation, le jeu permet d'aller directement dans son dernier niveau : le repaire impossible. Le vrai défi se situe là-bas et l'intégralité de la construction du jeu tourne autour de ce niveau.
Comme son nom l'indique, le repaire impossible est impossible... En réalité, vous pouvez vous lancer dedans après 5 minutes, exactement comme dans Zelda BOTW. Vous y perdrez probablement la vie, tout comme dans ce titre far de la Switch. Pour pallier à cela, il vous faut des soldabeilles, ils sont au nombre de 48 dans le jeu. Un soldabeille sauvé vous permet de vous faire toucher une fois dans le repaire impossible, imaginez avec 48. Plus vous aurez de soldabeilles, plus le dernier niveau du jeu sera "simple". C'est original et ça donne un potentiel de speedrun énorme au titre de Playtonic.
Yooka-laylee and the Impossible Lair possède une très bonne durée de vie pour le prix auquel il est affiché. La rejouabilité est grande pour les fans du 100 %, car il y a de nombreux éléments à récolter dans le jeu. Vous devrez d'ailleurs au minima en récolter une bonne partie, sous peine de vous voir coincer dans votre progression. On vous aura prévenu.
Yooka répond au doigt et à l’œil
Nous n'avons pas encore parlé de la prise en main, du gameplay, et pour cause, on vous gardait le meilleur pour la fin. Lorsque l'on commence ce titre, le feeling est tout de suite excellent. Il y a peu de touches différentes, mais avec peu, on peut faire beaucoup. C'est relativement jouissif au bout d'un certain moment, surtout lorsque l'on réussit un enchaînement compliqué. De plus, la courbe de progression du joueur correspond assez bien à celle de la difficulté. Un bémol à ce niveau : par moments, il y a des passages très complexes et frustrants qui vous retirent tout le fun du jeu pendant 5 minutes. C'est bien dommage et cela aurait pu être évité, au vu du level design qui reste irréprochable dans 95% du titre.
Nous avons évoqué les deux formats des chapitres qui renouvellent la manière d'aborder un même niveau. Notons également que le jeu explore toutes les mécaniques possibles des Plate-Fomer : glace, vent, aquatique, auto scrolling, canon, etc. La liste est non exhaustive et cela permet au jeu de se renouveler en permanence.
Enfin, nous terminerons en évoquant le système d'améliorations de Yokka-Laylee and the Impossible Lair. Plus haut, nous vous avons parlé des éléments récoltables dans le jeu, parmi ceux-ci, se trouvent les tonifiants. Il faudra redoubler d’ingéniosité pour tous les ramasser. Ces derniers, peuvent changer des éléments de gameplay lié aux chapitres, à votre personnage ou même aux côtés techniques du jeu. On vous laissera explorer par vous-même ce petit plus personnalisable qui ne révolutionne pas le genre, mais vient ajouter un petit quelque chose.
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