A Knight's Quest, un titre bien banal pour un jeu qui tente de ne pas l’être. Ce dernier est développé par Sky9 Games, un studio qui vous est probablement inconnu. Rien de plus normal, il s'agit d'une boîte qui faisait des jeux Web jusqu'en 2015. Avec A Knight's Quest, le studio a fait le pari de redévelopper l'un de leurs anciens jeux flash, en association avec l'éditeur Curve Digital, pour en faire un jeu complet, sortant sur les 4 plateformes principales de l'industrie d'aujourd'hui. Le jeu ne se cache pas de s'inspirer fortement d'anciens RPG qui ont marqué l'histoire. Cependant, ceci n'est pas une condition suffisante pour faire un bon jeu vidéo, il nous en faudra un peu plus. Alors voyons ce qu'il a dans le ventre.
- Genre : Aventure, RPG
- Date de sortie : 10 Octobre 2019
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One et Nintendo Switch
- Développeur : Sky9 Games
- Éditeur : Curve Digital
- Prix : 24,99€
- Testé sur : Switch
Qu’est ce que je fais là ?
Vous voilà lancé dans A Knight's Quest. Le jeu commence de façon déroutante, sans contexte et sans ATH (affichage tête haute). C’est à peine si vous savez ce que vous faites là. Certains diront que cela favorise l’immersion, nous nous sommes sentis perdus pendant les premières minutes de jeu. Passons outre ce départ et laissons-nous porter. Le titre nous apprend comment bien contrôler Rusty, le héros pas charismatique du tout, dans une grotte à la direction artistique douteuse. En général, il faudra bien explorer les étendues du jeu, car on est peu guidé, que cela vous plaise ou non. C’est un peu le jeu qui vous crie : « Débrouille-toi ».
Un accent est donc mis sur l’exploration, ce qui est plutôt plaisant une fois que l’on a compris comment ça fonctionne. On vous conseillera de vous laisser faire et de ne pas résister, ce ne sera pas douloureux. Ce qui l’est en revanche, c’est le contrôle de notre personnage. Dès les premières minutes, on sent qu’on ne pourra pas faire exactement ce que l’on veut avec le héros, surtout lors des phases de plateformes. C’est assez énervant, notamment lors de moments où il faut se dépêcher. Ajoutez à cela des animations médiocres pour Rusty et ses ennemis, et vous commencerez à déchanter, encore plus pendant les phases de combat. Ces dernières sont rigides et répétitives. On ne vous parle pas de la caméra qui arrive à se retrouver aux fraises toutes les 10 minutes. Frustration est alors le maître mot.
Copier n’est pas égaler
On vous disait que le début est déroutant, mais nous avons oublié de nous étendre un peu plus sur le scénario du jeu. Nous incarnons donc Rusty, un personnage un peu débile qui, dès le début de votre aventure, provoque un accident réveillant une force maléfique dans le royaume de Régalia. On doit retrouver les 3 chevaliers spirituels désignés par les gardiens. Les chevaliers possèdent chacun une arme spécifique renfermant un pouvoir élémentaire qui nous sera fort utile. Comme nous semblons élus par les gardiens, nous pouvons également utiliser ces armes, et c’est ce que nous allons faire pour réparer notre erreur et sauver le royaume du mal réveillé par notre faute. Il semble évident que les développeurs croulaient sous l’originalité, mais passons. Toute cette petite histoire ne se prend pas au sérieux et se déroule sur un ton loufoque et sarcastique. Cela met du temps à prendre, mais on se surprend à esquisser des sourires. L’écriture et le design des personnages sont tout de même bien basiques, ne vous méprenez pas.
Ces événements prennent part dans un monde semi-ouvert reprenant les codes des Zelda pré-BOTW. Ce dernier est vaste, riche et divers, les biomes sont variés et chaque carte possède ses petits secrets et trucs à découvrir. Vous devrez aussi passer par des phases de plateformes ou encore résoudre des énigmes, que ce soit à l’air libre ou dans les donjons du jeu. Le tout peut s’explorer de façon progressive puisque nous ne possédons pas toujours les pouvoirs ou équipements adéquats pour franchir certains endroits, lors de notre premier passage dans une zone. Il faut donc bien noter, dans un coin de votre tête, les endroits bloqués où il faudra repasser. Finalement, selon nous, la difficulté du jeu réside plus dans l’exploration et savoir ce qu’il faut faire, plutôt que portée sur les combats, où il vous faudra simplement savoir spammer une touche d’attaque (nous exagérons à peine).
K-O Technique
Au vu de ce que nous venons de vous décrire, vous voyez déjà que le côté action du jeu est plutôt raté, mais le côté aventure est plutôt réussi. Enfin, ce qui fait de A Knight’s Quest un RPG est plutôt discutable. Oui, il en a tout l’air, mais il ne prend en fait aucun risque. Tout est calqué sur ce qui se fait déjà : système d’améliorations, objets à ramasser, quêtes secondaires, etc. Bien sûr, cette liste est non exhaustive et il est évident que tout ce qu’elle contient est absolument sans saveur. Le jeu est sauvé par des énigmes et puzzles justes et sympathiques, ainsi que son côté long pour réaliser le 100 %. Si vous voulez ramasser tous les collectibles, vous y passerez un certain temps.
Et nous voilà arrivé au plus gros point faible du jeu. Comme on dit, le meilleur pour la fin. Le titre est techniquement inégal. C’est-à-dire que les textures et les bruitages sont horribles, tandis que les décors et les musiques sont corrects. Sur Switch, le jeu a du mal à tourner de façon fluide, nous ne comptons même plus le nombre de passages où nous descendions en-dessous des 30 FPS. Saupoudrez ces ralentissements avec de l’aliasing omniprésent et vous avez une idée de comment tourne le jeu sur la Nintendo Switch.
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