Tout le monde connaît Wargaming.net, n’est ce pas ? Vous savez, l’éditeur qui aime bien faire des jeux de guerre où il y a des tanks, des avions, des bateaux et des tanks… Eh bien, l’éditeur biélorusse a fait dans le renouveau cette année en s’associant aux serbes de chez Mad Head Games. Ce partenariat a donné naissance à Pagan Online. Un nouveau visage dans le monde du hack’n’slash, cela faisait bien longtemps. Le jeu nous promet du butin, des combats nerveux et épiques, un scénario riche et une personnalisation poussée de notre personnage. Nous allons voir que le titre possède quelques problèmes et ne parvient pas à tenir toutes ses promesses.
- Genre : A-RPG / Hack'n'slash
- Date de sortie : 27 août 2019
- Plateforme : PC
- Développeur : Mad Head Games
- Éditeur : Wargaming.net
- Prix : 24,99€
- Testé sur : PC
Un peu d’originalité ? C’est Pagan-ié…
Bon, on va la faire courte, le marché du hack’n’slash en ligne est aujourd'hui difficile à aborder pour les studios de jeu vidéos. Certains géants du genre sont bien installés et la concurrence fait rage : PoE, Diablo 3, Gauntlet et Lost Ark Online (qui commence à se faire attendre). À quelques choses près, l’univers de ces jeux, leur DA, leur ambiance, sont très similaires. Vous nous voyez venir ? En plein dans le mille, Pagan Online, c’est encore la même chose. Avec un vieux qui vous raconte l’histoire de manière omnisciente, parce que vous savez, les vieux c’est mystérieux. Pourtant, les développeurs nous promettaient un scénario original basé sur les mythes slaves. En réalité, les dieux qui maintenaient l’équilibre ont disparu, il faut les retrouver avec l’aide d’un vieux monsieur et ainsi vaincre les forces obscures qui envahissent notre monde… Blablabla... On rencontre des personnages secondaires qui vont nous accompagner d’une manière ou d’une autre dans notre périple… Blablabla... Nous sommes une sorte de héros qui peut mourir dans le monde des vivants et réapparaître dans le panthéon, la plateforme d’observation des dieux disparus.
Le scénario semble donc n’avoir presque aucun intérêt puisque c’est du déjà vu et revu. Heureusement, tout cela est sauvé par la narration qui est prenante et le charisme des personnages non jouables. Le jeu est assez joli, disons que c’est pas trop mal pour un action-RPG en vue isométrique. Les animations sont relativement fluides et belles. Vous n’en prendrez pas plein la vue mais « ça passe », comme on dit. Du côté de la bande-son, c’est vraiment cool et elle colle bien avec le tout. En somme, l’univers du jeu et l’ambiance sont réussis, mais tout cela est au service d’une histoire et d’un univers qui sentent bon le réchauffé. Ce n’est pas cet aspect du jeu qui vous fera rester sur celui-ci, croyez-nous.
Quand le gameplay d’un A-RPG devient « passable »
Lorsque vous lancez une nouvelle partie de Pagan Online, le jeu vous fait essayer toutes les classes de personnages avant de faire un choix, ce qui est selon nous, une très bonne chose. Vous pouvez prendre en main chacune des 10 classes du jeu afin de voir ce que vous préférez. D’ailleurs, choisissez bien, vous pourrez débloquer les autres seulement après un certain temps… Les différentes classes jouables sont vraiment variées et versatiles, en plus d’être inspirées et originales, ce qui change des autres titres du genre.
Le jeu possède donc des classes de mêlée et de distance. Vous trouverez forcément votre bonheur entre les classes plutôt orientées DPS, tank ou support. Chacune des classes se débrouille plutôt bien seule et peut à peu près tout faire. Nul doute que vous serez sous le charme de Dameer, l'enfant sauvage qui se bat avec des boomerangs et un ours, ou encore de Masha la voyante, en passant par Lukina le mage arcaniste qui utilise le feu et la foudre. Il y a même un personnage nommé Anya qui utilise un fouet pour voler les points de vie de ses victimes. Alors, convaincu ?
L’essence de Pagan Online réside justement dans son gameplay très orienté action-RPG, un peu à la Battlerite. Le jeu a été créé pour être joué avec les touches ZQSD mais vous pouvez choisir de cliquer avec votre souris, pour vous déplacer, comme dans tous les autres hack’n’slash. Au début, le déplacement est un peu déroutant, puis la prise en main se fait bien et le gameplay nerveux devient rapidement fun. Finalement, on passe du fun au répétitif, si vous vous cantonnez à ne jouer qu’un seul personnage (4 compétences uniques et surtout les deux boutons de la souris qu’il vous faudra spammer). Le jeu n’est pas simple, on se retrouve donc en permanence à devoir balader les monstres dans l’arène, surtout avec un personnage de corps-à-corps. Avouez que c'est un peu le comble pour un hack’n’slash prônant la destruction massive décontractante. Puisque nous l’évoquions, il faut savoir que les niveaux de difficulté et les nouveaux personnages jouables se débloquent au cours de votre aventure. Cependant, augmenter ce niveau de difficulté ne rend pas réellement le jeu plus dur, cela le rend juste plus long… Cela n’augmente que les barres de vie, c’est seulement une rallonge chiffrée bête et méchante qui n’a pas d’intérêt, encore une fois.
Linéarité et stabilité
Le panthéon est une sorte de base, d’où l’on peut lancer diverses missions et batailles, améliorer notre personnage, vendre des choses et même créer des groupes pour jouer à plusieurs. C’est la seule feature qui justifie le « Online » de Pagan Online, vous pouvez lancer des missions et jouer au jeu à 2 de façon instanciée. Le truc de fou quoi. Nous exagérons un peu, vous pouvez jouer au jeu de 1 à 2 (pour le moment, cela évoluera certainement) et ainsi trouver de la diversité dans le rôle de chacun. De plus, le jeu possède une campagne, où vous pourrez comparer vos performances à celles des autres joueurs. Cette dernière se divise en 8 actes avec des moments clés et des boss à affronter, on vous laisse découvrir cela par vous-même. Sinon, le jeu vous fera croire que vous avez plein d’autres activités à faire, ce qui est faux. Depuis votre panthéon, vous aurez accès à une carte depuis laquelle vous lancerez la campagne, ou des missions (c’est du farming des endroits que vous avez déjà vus pendant votre campagne avec divers objectifs), ou des assassinats (missions dont le but est de tuer un boss pour débloquer un nouveau personnage jouable).
On arrive, selon nous, au plus gros défaut du jeu : il est extrêmement linéaire. Peu importe le contenu que vous êtes en train de faire sur le jeu, le fonctionnement sera toujours le même. Vous arrivez dans un environnement qui correspond à une carte. Dans cette carte, on ne peut aller que là où le jeu veut bien que l’on aille. C’est bourré de murs nous empêchant de progresser ailleurs. Et puis, sans prévenir, le jeu nous bloque dans une petite arène et nous envoie des vagues de monstres à la tronche. Ce système se répète à l’infini, nous avons bien dit, à l’infini. Vous êtes donc dans un hack’n’slash où le bestiaire du jeu ne se balade pas en liberté mais apparaît uniquement par vagues dans des arènes… Heureusement, pour sauver un peu cela, certains éléments du décor sont interactifs et permettent de changer légèrement le cours des combats.
Comme si cela ne suffisait pas, nous devions tout de même vous signaler que le jeu possède quelques bugs. Ce dernier n’est pas extrêmement stable, il a tout de même crashé 4 fois chez nous, sur une grosse machine. Les cas de freeze sont légion sur les forums du jeu, et ce, même avec des 1080Ti, c’est dire. Sur notre machine, cela posait problème au début, c’était carrément injouable, et puis, après un certain temps, plus rien. Plus de crash et plus de freeze, tout est rentré dans l’ordre.
Farming simulator
Évidemment, comme tout bon hack’n’slash qui se respecte, Pagan Online a du contenu de fin de jeu et beaucoup de farm. Le butin rencontré dans le jeu est massif, il y a de nombreuses raretés et de nombreuses manières d’améliorer son personnage grâce à ce que vous ramasserez. Le système de fabrication d’objet du jeu est bien pensé. Vous collecterez des ressources et des recettes, puis vous pourrez forger des objets grâce à cela. Enfin, les personnages possèdent un arbre de compétence vous donnant la main sur de la personnalisation poussée. Ce dernier est important mais artificiellement complet. C’est pauvre par rapport à d’autres cadors du genre.
Entre les objets que vous trouverez pendant votre aventure, les objets que vous trouverez une fois le niveau maximum atteint (niveau 30) (qui seront probablement légendaires et qui changeront alors votre façon de jouer), les objets que vous vous fabriquerez, les sets de personnages et votre arbre de compétences, nul doute que vous avez de quoi vous occuper de nombreuses heures, surtout si vous voulez maximiser l’efficacité de votre personnage au combat, voire pire, en jouer plusieurs.
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