Au sortir du conflit mondial, Walt Disney se diversifie dans la télé et poursuit la production de ses longs métrages avec Cendrillon (1950), Alice au pays des merveilles (1951), Peter Pan (1953) et La Belle au bois dormant (1959). La guerre avait obligé le studio à réaliser beaucoup de courts métrages et à les sortir en compilation, la chose est abandonnée en 1956 avec la liquidation du département correspondant.
La décennie suivante est marquée par la sortie du film Marry Poppins, l’histoire d’une gouvernante droguée qui éduque des enfants de bonne famille. Le film mélange de l’animation et des prises de vues réelles et connait un vif succès. Ce n’est pas la première fois que Disney réalisait des films avec des acteurs en chair et en os, le studio en ayant déjà produit dès 1950 avec l’île au trésor, réalisé par la branche anglaise du studio avec des capitaux bloqués en Angleterre.
Walter Disney en couverture de Time Magazine en 1954
Ce qui marquera durablement le studio c’est en revanche la mort de son fondateur, Walter Disney, en 1966 puis de son frère en 1971. Hormis la symbolique du décès des fondateurs, le studio perd avec Walter sa principale source d’innovation et d’inspiration et vivra pendant plus d’une décennie sur les acquis et les projets de Walter, sans manifester la moindre audace ou le moindre génie créatif. Le groupe est alors tourné vers la construction des parcs à thèmes, mais sombre dans une douce léthargie. Robin des Bois, un des grands classiques de Disney, qui sort lui en 1973, est le dernier né de la volonté de Walt.
Cette léthargie et ce manque d’ambition poussèrent sans doute des groupes financiers à tenter une OPA sur le groupe. Disney réussit à s’en préserver et nomma à sa tête Michael Esner, PDG de 1984 à 2005 qui laissa une forte empreinte sur le groupe et le redressa. Disney est renommé, réorganisé et la firme retrouve un peu plus d’audace. Les nouveaux longs métrages sortant à cette époque constituent un deuxième âge d’or pour le studio avec des chefs d’œuvres comme La petite sirène (1989), la Belle et la Bête (1991), Aladdin (1992) ou le Roi lion (1994) qui sont restés cultes pour beaucoup de jeunes.
Aladdin, un des chefs d'oeuvres de Disney
La fin de cette époque peut être difficilement datée, mais elle s’achève dans la deuxième moitié des années 90, avec le début du partenariat avec Pixar, et la systématisation des suites des anciens classiques du groupe. C’est également de cette époque que date la conversion au numérique, qui voit la fin de l’utilisation du dessin traditionnel remplacé par le dessin sur ordinateur.
Le rachat de Pixar en 2006 permet à Disney de disposer d’un studio spécialisé dans les images de synthèse et de reprendre les productions avec une méthode plus classique (« La princesse et la grenouille » en 2009). Huit des dix films annoncés par Disney en 2008 sont d’ailleurs en images de synthèse, achevant de concrétiser la mue du studio vers ce format de réalisation.