« Tout avait commencé par une souris » comme aimait à le rappeler Walter Disney. 90 ans après la petite souris a bien grossi et son budget dépasse celui de plusieurs états dans le monde. Aujourd’hui c’est toujours la signature de Walter Elias Disney (1901-1966) qui sert de logo à la marque. Pour beaucoup elle est associée aux nombreux longs métrages d’animation qui ont bercé une partie de notre enfance et qui nous ont marqués.
Pourtant, bien loin du studio d’envergure globale les studios Disney (ou Walt Disney Pictures) ont commencé petits, avec la réalisation de petits courts métrages en noir et blanc et muets, dès 1923. L’icône de la marque que tout le monde connait aujourd’hui qu’est Mickey Mouse n’apparaitra qu’en 1928, avec du son, véritable rareté pour l’époque, bien que Disney n’en fut pas le pionner.
Seambot Willie, première apparition de Mickey
L’innovation a toujours été associée à Walter Disney, qui était féru de progrès technique et dont le studio faisait appel aux technologies modernes de son temps. Fantasia bénéficia par exemple de la synchronisation sonore en 1939, la Belle et la Bête fut le premier long métrage du studio à avoir recours aux images de synthèse en 1991. Cet amour de l’innovation se concrétisera avec le partenariat, puis le rachat de Pixar, une des pointures (si ce n’est LA pointure) en matière d’images de synthèse, ou par la création en son temps du parc à thème EPCOT, en Floride, qui était issu des rêves de modernité et de futurisme de Disney.
Mais laissons de côté l’avenir pour en revenir au passé. Le studio remporte de vifs succès critiques et commerciaux dans les années 1920 et surtout 1930, dont l’apothéose est son premier long métrage : Blanche-Neige et les sept Nains (à ne pas confondre avec un célèbre jeu de mots douteux) en 1937. Ce classique de l’animation, aujourd’hui âgé de 75 ans suscita un véritable engouement à l’époque en Amérique et même hors frontières. De cette époque naît aussi la vocation du studio pour adapter en long métrage des contes célèbres, au point que pour beaucoup d’enfants et même d’adultes, la version de Disney est la seule connue des histoires adaptées. Version édulcorée et modifiée très souvent. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas une mauvaise chose, puisqu’il suffit de voir les générations de gamins traumatisés par la seule mort de la maman à Bambi pour se dire que si Disney avait adapté à la lettre tout le répertoire des contes pour enfants, les psychanalystes ne chômeraient pas.
Les années de guerre sont dures pour Disney qui réussit tout de même à amortir les conséquences économiques de la baisse de revenus des marchés étrangers, qui représentaient un apport non négligeable pour la firme. Une partie des équipes part alors en Amérique du Sud, pour poursuivre son travail pendant que l’autre est engagée par l’armée pour réaliser des dessins animés de propagande militaire.
Der Fuehrer's face, un des dessins animés de propagande de Disney
Malgré la réquisition de locaux du studio à Burbank en Californie pour servir de hangar, l’activité se poursuit donc et Disney arrive même à sortir des longs métrages comme Pinocchio, Dumbo ou Bambi. Mais la guerre a laissé des traces tant économiquement que socialement, ce qui a pour conséquence d’avoir ralenti ou gelé des projets et même déclenché une grève en mai 1941.