Photo : VCT
Sur Valorant, le boss de la région EMEA c'est Daniel Ringland. Ce dernier a pris le temps de discuter avec MGG pendant une petite vingtaine de minutes, histoire de faire un premier bilan de cette année 2023. Cette dernière n'est pas encore terminée, mais il y a déjà pas mal de choses à dire... pour rappel, la scène compétitive a adopté cette année un nouveau format de ligue, avec des équipes partenaires sur un modèle semi-franchisé. Il a également accepté de se livrer un peu sur l'avenir de notre région, avec des possibles modifications.
Valorant sert également de modèle sur la question de l'esport féminin. Mais alors que les prochains Championnats du monde féminin ont déclenché pas mal de mécontentements, Daniel a eu l'occasion de s'expliquer en donnant plus de contexte.
La ligue VCT EMEA : rien n'est encore gravé dans le marbre
Construire une véritable ligue a pris du temps. Daniel Ringland se rappelle notamment que les premières réunions à ce sujet ont eu lieu "en décembre 2020". On ne pouvait pas repenser le modèle en un claquement de doigts ! Au-delà de la création d'une ligue, il fallait également réfléchir à toute une logistique pour organiser tous les matchs en physique, en direct du studio berlinois. Après ce premier segment, les voyants sont au vert. Daniel est satisfait des audiences mais il est surtout content de son produit. Au-delà des statistiques, il y a eu de gros efforts sur "les diffusions espagnoles et turques" pour gagner en qualité. Le broadcast français a aussi eu son heure de gloire avec la venue sur place ponctuelle de Kameto. Pour autant, rien n'est encore totalement acté. L'arena à Messe apporte pas mal de points positifs, avec une bonne proximité entre le public et les joueurs. Mais il ne s'interdit pas de changer d'endroit à l'avenir. Concernant les talents qui participent à la ligue EMEA, Daniel évalue également en permanence la plus-value qu'ils apportent, indépendamment de leurs possibles liens avec la scène compétitive League of Legends. On comprend donc qu'une rotation est vite possible.
Concernant le format compétitif, Daniel Ringland n'a pas pu donner plus de précisions. Mais il a laissé la porte ouverte à de futurs ajustements. Que cela soit au niveau du calendrier ou des playoffs. Mais attention, les changements seront faits en consultation avec les deux autres grandes régions (Americas et Pacific). À l'heure actuelle, la ligue EMEA ne peut pas encore se permettre de prendre trop de libertés par rapport au format et il faut garder une cohérence globale. On sent qu'il y a encore pas mal de projets en cours. L'idée de faire un Roadshow (une étape en physique dans un autre pays) arrivera un jour ou l'autre, mais c'est encore un peu tôt. Pour 2024 ça semble un peu trop court et d'autres chantiers sont prioritaires.
Plus d'informations à propos de la scène féminine
Pendant l'entretien, on a également pris le temps d'évoquer la question de la scène féminine. Daniel Ringland apprécie grandement le développement des Game Changers en région EMEA et se félicite du nouveau format. Pour rappel, il y a une véritable ligue féminine aujourd'hui, alors qu'avant il fallait se contenter de tournois, par forcément très connectés les uns avec les autres. Même s'il 128 équipes jouaient le jeu de ces tournois ouverts, il y avait un gros problème : "une énorme disparité de niveau entre les meilleures équipes et le reste". Par conséquent, on se retrouvait avec beaucoup de matchs inutiles, qui n'aidaient ni les gagnantes, ni les perdantes. Il évalue à 70 % les parties qui se terminaient en 13-0... Mais les GC sont désormais divisés en plusieurs échelons, ce qui permet d'offrir des oppositions plus serrées. Toutes les équipes et toutes les joueuses ont alors l'occasion de progresser. Ce n'est pas encore suffisant, mais le fait que deux joueuses ont été promues dans un roster mixte en ligue espagnole, va plutôt dans son sens.
Enfin, il n'a pas esquivé la question qui fâche : les GC Champions. Beaucoup de joueuses ont exprimé leur déception en découvrant que les Championnats du monde féminins cette année restaient à seulement 8 équipes. En sachant en plus que le tournoi aura lieu depuis un studio Riot n'ayant que 150 places. Daniel comprend les mécontentements mais a expliqué que la priorité c'était de développer la scène régionale, comme c'est elle qui permet de faire augmenter le niveau de la masse. Les Champions c'est très joli, mais au final ça ne concerne qu'une minorité de joueuses. L'idéal serait évidemment de tout faire, mais il y a aussi une question de budget.