Etre copié et imité, c'est un peu la rançon du succès, et League of Legends doit s'y frotter depuis quelques années maintenant (même si on peut aisément dire que Riot Games s'est lui aussi inspiré de jeux existants pour créer LoL). Alors que le moba de Riot Games continue à dominer le marché, il est régulièrement plagié par des éditeurs peu scrupuleux, notamment en Chine. En mai dernier, Riot Games attaquait en justice le studio Moonton, basé à Shanghai, et qui est l'auteur de Mobile Legends Bang Bang. Déployé sur mobile en Amérique du Nord, ce titre était selon Riot Games un plagiat à peine dissimulé de LoL Wild Rift.
Riot débouté aux US
Après avoir remporté un premier procès en 2017 contre Moonton — qui avait du quitter le Play Store, en plus d'écoper d'une amende — au tour de Riot Games de s'incliner face au studio chinois. Le studio californien était pourtant parti bien préparé avec un dossier solide et de nombreuses preuves à charge (que vous pouvez consulter ici).
Un juge américain a finalement rejeté le procès intenté par Riot Games à Shanghai Moonton au sujet du jeu mobile Mobile Legends : Bang Bang, estimant que le litige entre les deux sociétés devait être résolu en Chine. Cette décision a été prise selon la règle de "Forum non conveniens" (une doctrine juridique que l'on retrouve principalement dans les pays de common law par laquelle un tribunal "reconnaît qu'un autre forum ou tribunal est plus approprié et renvoie l'affaire à un tel forum".) Pour faire bref, Riot Games étant détenu en majorité par Tencent, une entreprise chinoise qui poursuit aussi Moonton de son côté en Chine, le tribunal a estimé qu'il serait "injuste de permettre à Riot et Tencent de mener une guerre sur deux fronts contre Moonton jusqu'à ce que Tencent décide de se montrer sur les deux champs de bataille".
Une décision contestée par Riot Games qui estime que le transfert de l'affaire en Chine présente trop de problèmes, notamment à cause des "restrictions de voyage de la Chine en matière de preuves et de Covid-19", arguments rejetés par le juge.
Riot Games a aussi déclaré à PC Gamer : "Nous sommes fermement en désaccord avec la décision du tribunal et en particulier avec sa conclusion inquiétante selon laquelle la Chine est un "forum alternatif adéquat" pour une entreprise américaine afin de poursuivre ses réclamations pour violation du droit d'auteur qui a eu lieu aux États-Unis [...] L'idée d'obliger des citoyens américains à demander un visa M5 pour s'envoler à l'étranger afin de demander à un tribunal chinois une réparation pour des œuvres qui ont été créées et violées aux États-Unis va à l'encontre du bon sens. De plus, le jeu de Moonton n'est même pas disponible en Chine. Nous explorons toutes les options possibles, y compris un appel."
La bataille entre Riot Games et Moonton est donc loin d'être finie. Le studio californien va explorer tous les recours possibles pour tenter de poursuivre une fois de plus l'entreprise chinoise sur le sol américain.