Si l'affaire judiciaire dans laquelle est plongée Activision Blizzard depuis près d'un an maintenant est moins médiatisée ces derniers temps, elle n'est pour autant pas exempte de nouveautés régulières. Tout récemment, la direction de l'entreprise a choisi de s'opposer une nouvelle fois aux allégations faites à son encontre en invoquant "l'examen approfondi" qu'elle affirme avoir mené en compagnie de plusieurs conseillers externes.
Activision Blizzard maintient sa position
Si de nombreuses sources internes comme externes à l'entreprise indiquaient à l'origine que celle-ci avait laissé se mettre en place une "Frat Boy Culture", qui consiste en des hommes au sein d'une entreprise agissant comme s'ils n'étaient qu'entre hommes, et ce sans prêter la moindre attention ou empathie à l'égard des autres minorités qui les entourent, la direction dénigre complètement toute responsabilité dans l'environnement dit "toxique" dans lequel évoluaient jusqu'alors les salariés. Le directeur lui-même, Robert "Bobby" Kotick, avait même été mis en cause dans de troublantes affaires.
Tout récemment, PCGamesN a découvert qu'Activision Blizzard avait mené sa propre enquête au sujet de ces allégations. Le résultat est plutôt clair pour les dirigeants qui estiment "qu'aucune preuve ne suggère que les cadres supérieurs d'Activision Blizzard ont un jour intentionnellement ignoré ou tenté d'étouffer les procédures menées pour harcèlement sexiste qui auraient eu lieu et auraient été signalées".
Plus encore, la direction a même choisi de se retourner directement contre les médias traitant l'affaire jusqu'à présent en dénonçant les critiques médiatiques subies par le conseil d'administration et les cadres supérieurs de l'entreprise comme étant "infondées". Pour elle, "les cadres supérieurs ont répondu à temps et avec intégrité et détermination pour améliorer la qualité de vie sur le lieu de travail". L'entreprise reconnaît cependant que du harcèlement sexiste a déjà existé en son sein, mais elle nie complètement en avoir eu connaissance, et plus encore d'avoir émis des représailles à l'égard de ceux et celles qui s'en seraient plaints. Elle affirme finalement que "rien ne prouve qu'un tel problème systémique" aurait déjà existé chez Activision Blizzard.
Dans la continuité de cette prise de position plutôt risquée, avouons-le, la direction d'ABK a dénoncé un "incessant barrage médiatique de critiques" qui dépeindrait l'entreprise (et ses nombreux salariés innocents) sous les traits de ce qui ne concernerait en réalité qu'une infime partie de celle-ci, rappelant d'ailleurs au passage que les responsables de ces actes auraient subi des sanctions disciplinaires.
La firme plaide en fait en quelques sortes pour le droit à l'erreur en minimisant quelques peu la situation : "Nous apprenons de nos expériences pour nous améliorer. Et nous sommes meilleurs et plus forts et même encore plus impliqués dans la création d'un lieu de travail exemplaire à cause des expériences subies l'an passé".
Les ripostes fusent, la situation stagne
Cette nouvelle prise de position fait écho à la récente syndicalisation d'une partie des employés d'Activision Blizzard King, officiellement reconnue par l'état américain, et contre donc ouvertement les critiques émises par ce nouveau syndicat. Ce choix de la direction est en réalité la continuité de celle que maintient l'entreprise depuis de longs mois maintenant, ayant même demandé aux investisseurs de voter contre la mise en place d'un rapport annuel sur le harcèlement dans l'entreprise.
En réponse, le groupe A Better ABK a ouvertement dénoncé les propos tenus par ces responsables, pointant du doigt "un manque de respect incroyable à l'égard des victimes de harcèlement". Il affirme que l'entreprise aurait été parfaitement au courant des agissements qui lui sont reprochés et qu'elle n'aurait au mieux rien fait pour y mettre un terme, au pire trouvé des excuses aux salariés responsables de ces méfaits.