Maintenant que Monster Energy Supercross - The Official Videogame 5 est sorti, il est temps pour Milestone de délaisser le tout-terrain, les sauts et les obstacles, pour se consacrer au bitume et aux vitesses dépassant les 300 km/h. MotoGP 22 est en effet attendu pour la fin du mois prochain sur l’ensemble des supports. Il s’agit là du dixième opus de la licence reprise par le studio italien en 2013, qui a pour objectif de pousser l’immersion toujours plus loin. La version 2019 du titre avait bien relancé la série, ce que la version 2020 avait poursuivi avant de se reposer un peu sur ses lauriers en 2021. Jetons désormais un premier coup d’œil sur ce qui nous attend dans la version 2022.
- Genre : simulateur de course de motos GP
- Date de sortie : 21 avril 2022
- Plateforme : PC, PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One, Switch
- Développeur : Milestone
- Éditeur : Milestone
- Prix : 69,99€ sur PS et Xbox
- Testé sur : PC
Tout est dans les détails
Pour commencer, le didacticiel, introduit dans MotoGP 21, a été maintenu et enrichi, et c’est tant mieux. Avant de vous lancer dans des courses sans pitié, mieux vaut en effet savoir contrôler votre engin. Vous allez ainsi apprendre à utiliser les différentes options mises à votre disposition et à choisir quels paramétrages vous préférez utiliser. Vous pouvez ainsi opter pour des freins automatiques ou assistés, avec ou sans couplage, une transmission semi-automatique ou manuelle, une assistance électronique d’époque ou non, … Et pendant que vous pilotez, un système de réglage de la hauteur permet désormais de contrôler la compression des suspensions. De plus, vous pouvez aussi gérer la traction pour une meilleure adhésion de la roue arrière à la remise des gaz, ou encore l’électronique pour mieux gérer votre consommation ou exploiter le frein moteur à l’entrée des virages, comme recourir à l’anti-wheelie en sortie de courbe. Notons que vous avez aussi la possibilité de jouer sur le positionnement du pilote pour exercer du poids sur l’avant ou l’arrière de la moto afin d’encourager ou d’éviter les wheelies et les stoppies. Et ce n’est pas toujours facile de faire tout cela en roulant, surtout que si vous regardez le tracé pour anticiper le prochain virage ou vos différents indicateurs, vous risquez de relever la tête trop tard pour éviter l’accident ou la sortie de piste. Il en est de même si vous cherchez à jeter un œil à vos poursuivants, le mouvement de caméra étant trop lent pour y recourir sans risque.
Aidé par son moteur physique efficace, MotoGP 22 continue donc à proposer une vraie simulation à qui veut bien se donner la peine de tout contrôler. Et réussir les temps demandés dans le tutoriel est déjà un premier challenge à relever, surtout si vous optez pour la vue casque ou guidon. Lors des courses, où vous devrez chercher à exploiter l’aspiration des pilotes vous devançant pour grappiller quelques dixièmes de secondes, vous pouvez bien entendu aussi choisir vos gommes en fonction des besoins (météo, température extérieure et du bitume, …) tout en surveillant leur usure. Notons au passage que la déformation des pneus se veut désormais plus crédible. Des réglages plus fins (suspensions, géométrie, transmission, ECU), avec les conseils habituels de l’ingénieur, sont aussi accessibles avant chaque course. Et les pénalités sont toujours d'actualité dont la pénalité de tour long. Mais les joueurs moins expérimentés restent les bienvenus. Différentes aides sont en effet proposées, comme moduler le freinage, l’accélération et l’inclinaison pour éviter les excès fatidiques. Mais ce ne sera pas non plus un jeu d’arcade pour autant. Le guidonnage ou la roue arrière qui chasse sont fréquents si vous freinez ou accélérez trop fort ou avec trop d’angle. De même, prendre un virage trop rapidement risque fortement de vous faire sortir de la piste, mais le passer trop lentement peut vous faire chuter si vous penchez trop. Apprendre à bien gérer les freins avant et arrière peut s’avérer utile pour éviter toute déconvenue, voire pour se sortir d’une mauvaise passe. L’affichage de la trajectoire idéale ou des indicateurs de virages, comme les freins assistés, vous aidera grandement à prendre les virages avec la bonne vitesse, mais la trop grande précaution de ces derniers peut s’avérer handicapante pour les duels les plus tendus.
Coucou, je suis là !
Afin de vous faciliter la tâche, si besoin, vous pouvez aussi régler le niveau de l’IA. Contrairement à ce que l’on avait pu observer l’année dernière, celle-ci ne semble plus aussi encline à commettre des erreurs. Mais fort heureusement pour le réalisme, cela peut toujours être le cas. Par contre, elle semble toujours agir comme si vous n’étiez pas là, poursuivant sa trajectoire et conservant sa vitesse sans tenir compte de votre présence. Dans le peloton, lors des premiers virages, il n’est donc pas évident de ne pas se retrouver rapidement au sol. Alors que vous devez, vous, faire attention à vos concurrents, et qu’eux-mêmes se respectent les uns les autres, il est regrettable d’avoir ce sentiment. Cela dit, les contacts nous ont paru plus tolérants. Ça rend peut-être le jeu un peu moins réaliste sur ce point, mais cela évite de devoir utiliser le rembobinage en boucle jusqu’à parvenir à trouver la bonne position où personne ne vient vous percuter, ce qui n’est pas mieux en terme d’immersion. Le petit geste de la main d’excuse ou d’agacement des pilotes dans ces moments-là reste en revanche le bienvenu. Les animations sont en effet réussies, comme les ralentis qui, avec différents angles de caméra dynamiques, permettent de revisionner les courses en bon spectateur. Un mode photo assez simple, consistant surtout à positionner la caméra à votre guise, est également de la partie pour immortaliser vos grands moments.
Graphiquement, d’ailleurs, si Milestone s’était reposé sur ses acquis ces dernières années, des améliorations sont enfin à noter. Au-delà des motos elles-mêmes, qui ont toujours été soignées, le revêtement des pistes, les environnements extérieurs et les stands sont plus travaillés. On a un peu moins cette sensation de vide autour de la piste. Mais ce sont surtout les visages des pilotes comme des mécaniciens qui sont bien plus soignés, avec de nouvelles animations faciales correspondant davantage aux normes actuelles que dans les opus précédents. Le public, en revanche, a encore besoin d’un bon coup de polish. Et pour en finir avec l’aspect visuel du titre, la possibilité de personnaliser votre pilote (casque, gants, autocollants, genouillères, bottes, combinaison, mais aussi style de pilotage, nom, sexe, visage, …), comme les équipes, avec différents sponsors, est toujours proposée avec plusieurs livrées et couleurs. Cela n’était pas accessible dans notre version de preview, mais un outil de personnalisation est également prévu pour les casques, les numéros, les autocollants du pilote et les stickers. Enfin, côté sonore, le titre bénéficie d’un son surround avec des bruits de moteur renforçant la sensation de puissance et de vitesse et bien différenciés selon les types de motos, ainsi que de commentaires sportifs posés et efficaces en français. Le seul bémol serait l’étrange bruit des motos qui vous talonnent, un peu comme un évier qui se débouche. Mais ceci sera sans doute corrigé d’ici la sortie du jeu.
Nine Nine Nine
La build que nous avons eu entre les mains ne nous permettait pas non plus de tout essayer. Nous n’avons pas eu accès au mode Carrière, ni au Multi, mais seulement aux modes rapides et aux quatre premiers chapitres de Nine Season 2009, le nouveau mode historique proposé par MotoGP 22. Nous nous étions plaints l’année dernière de la disparition de celui-ci sans que rien ne soit proposé en remplacement et sommes donc ravis de voir que Milestone a su réparer le tir sur ce point, d’autant plus que celui-ci se présente comme très alléchant. Sous la forme d'un documentaire de 50 minutes réalisé sous la direction de Mark Neale, un spécialiste du genre (Faster, Fastest, The Doctor, The Tornado and the Kentucky Kid) qui nous propose de revivre la saison 2009 ayant vu Valentino Rossi décrocher son neuvième et dernier titre de champion du monde GP. Cela commence par un résumé de la carrière du Doctor, à partir d’images réelles de GP et d’interviews de pilotes, avec un commentateur très convainquant. On nous rappelle ainsi qu’après 5 victoires d’affilée au championnat du monde GP 500 de 2001 à 2005 (qui faisaient suite à ses victoires en 125 et 250 en 1997 et 1999), Rossi a connu quelques difficultés du fait de blessures, mais aussi d’ennuis mécaniques, voyant ainsi le titre lui échapper en 2006 et en 2007, avant de signer son retour en 2008. Il part donc en 2009 à la conquête de son 9e titre, le 7e dans la catégorie reine. Mais pour cela, il doit conjuguer avec Lorenzo, Stoner et Pedrosa que ce nouveau mode de jeu nous propose d’incarner tour à tour, en plus de Rossi, à travers les 17 courses de la saison, chacune en plusieurs épisodes, avec pour objectif de répéter les événements qui se sont effectivement déroulés. Il ne s’agit toutefois pas de revivre l’intégralité de la course, mais seulement les derniers tours. En cas d’échec, il faudra recommencer pour débloquer la suite, mais vous pouvez faire mieux que l’objectif fixé, même si du coup cela ne colle plus vraiment avec les événements réels. Ce mode de jeu est en tout cas une proposition que l’on apprécie grandement.
Pour ce qui est des modes rapides, il est possible d’opter pour la saison 2009 en piochant dans les pilotes officiels débloqués en participant au mode Nine. Chaque objectif rempli permet en effet d’obtenir de nouveaux pilotes et livrées. Vous pouvez bien entendu aussi choisir la saison 2022 qui a commencé le 6 mars, que ce soit en Moto2, Moto3, MotoGP 500 4 temps ou 2 temps, 800 4 temps, ou 990 4 temps, mais toujours pas de MotoE en vue. Les pilotes officiels de la saison 2022 peuvent ainsi courir sur les 21 circuits mondiaux, tant en contre-la-montre qu’en Grand Prix ou en week-end de Championnat avec les différentes phases d’entraînement, de qualification de chauffe et de course possibles, que ce soit de jour ou de nuit, sous ciel dégagé ou sous la pluie et par différentes températures. À cela se rajoute désormais une fonctionnalité attendue depuis longtemps par les fans : un mode deux joueurs en local avec un écran partagé (sauf sur Switch, comme la possibilité de jouer en ligne d'ailleurs). Un bon moyen de s’amuser en famille comme entre amis et qui sera certainement fort apprécié.
Calendrier des sorties de jeux