Photo : JDG
Au début du segment ils étaient 10. Maintenant ils ne sont plus que 6 et bientôt il n'en restera qu'un ! On ne parle pas de Koh-Lanta, mais de la Div 2 de la LFL. La saison régulière a servi d'écrémage et plusieurs équipes ont déjà été envoyées en vacances. Le champion du Spring Split 2022 est à chercher chez Lille Esport, Izi Dream, PCS Taran, MCES, Atletec et TPAA. Pour ceux qui n'ont pas suivi avec attention la compétition, on vous fait un rapide portrait des 6 prétendants.
Lille Esport, l'équipe la plus agressive ?
Lille Esport a déroulé pendant toute la saison régulière. Fraîchement arrivée en Div 2, les Nordistes se sont appuyés sur de très grosses individualités qui ont enchaîné masterclass sur masterclass. On pense notamment au toplane Westlander qui a martyrisé pas mal de ses vis-à-vis avec des champions carry comme Camille ou Gwen. Il faut également évoquer Rift, un ADC qu'on avait déjà pu suivre l'année dernière mais qui semble être arrivé à pleine maturité cette année. Évidemment, sur la fin Lille a paru moins dominante, lâchant notamment deux games lors de la dernière semaine. Mais on peut vraisemblablement penser que l'équipe avait décidé de se préserver pour les playoffs. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, c'est bien le style de Lille de jouer avec intensité variable.
Mais dans les moments chauds, on peut compter sur les Nordistes pour jouer tout feu tout flamme. Des 6 équipes, c'est sûrement celle qui adopte le style le plus agressif. Lille aime faire exploser ses adversaires en leur sautant à la gorge. On a parlé de Westlander et Rift, mais les 5 joueurs sont en réalité capables d'être des détonateurs. Mais entre faire exploser son ennemi et exploser en plein vol, il ne peut y avoir qu'un pas.
Izi Dream, l'équipe la plus solide ?
Quand on regarde les matchs d'Izi Dream, on peut trouver que l'équipe joue de manière un peu lente. Pourtant quand on regarde les statistiques, la structure aixoise possède l'une des durées moyennes de jeu les plus basse de la ligue. Ce qui peut tromper, c'est le style de jeu très ordonné de l'équipe. Izi Dream joue toujours très tranquillement et tout en contrôle. Son plan de jeu est connu de tous : stacker rapidement un maximum de dragons, ne pas prendre de risque pour laisser du temps à sa composition de scale, forcer des teamfights autour des dragons avec des conditions avantageuses. Mais même si ça a été vu et revu durant la saison régulière, très peu arrivent à trouver la parade. Il faut dire que le collectif est bien rodé et que les joueurs arrivent à se coordonner les yeux fermés. Le midlaner Roison se mue souvent en chef d'orchestre (11,3 de KDA) et le support Zoelys joue parfaitement le rôle de facteur X.
Si on joue le rythme d'Izi Dream, on ne voit pas qui peut rivaliser avec eux. Mais si l'adversaire arrive à prendre de vitesse la structure aixoise, ça peut devenir une autre ritournelle.
PCS Taran, l'équipe la plus surprenante ?
On ne va pas mentir et on faisait partie des sceptiques au début de l'année vis-à-vis de PCS Taran. Fraîchement promue de l'ancien Open Tour, on ne pensait pas que cette équipe serait capable de se qualifier pour les playoffs en Div 2. Mais au final, elle fait encore mieux que ça et s'est offert sur le fil une très belle troisième place. Les Éclairs n'ont pas volé leur place et ils arrivent lancés pour les playoffs. La dynamique est de leur côté et alors qu'il n'y a pas vraiment de pause entre la saison régulière et les Bo5, l'équipe pourrait bien continuer à créer la surprise. PCS Taran n'a pas un style de jeu particulièrement scintillant et ses drafts sont plutôt classiques. Les joueurs ont très bien lu la métagame et ils jouent autour des champions forts du moment. Ça manque peut-être un peu d'originalité, mais ça a le mérite d'être efficace. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? PCS Taran, c'est du pragmatisme et du League of Legends vertical. Les bases sont solides et il faudra prendre des risques pour réussir à bouger ce concurrent. Jouer avec le frein et PCS Taran sera là pour vous punir.
Sans faire offense à cette très belle équipe de Div 2, on a quand même tendance à penser qu'intrinsèquement, l'équipe est encore en dessous d'autres concurrents. Elle a beau s'être parfaitement adapté au niveau de la ligue, ça manque encore peut-être un peu d'expérience pour viser le sommet.
MCES, l'équipe la plus stéréotypée ?
Pendant longtemps on ne savait pas vraiment à quoi s'attendre du projet de MCES. L'équipe marseillaise, reléguée comme Izi Dream en Div 2 ne faisait pas vraiment rêver au début du Spring Split. Malgré la présence de la rockstar Frappii, le roster peinait à gagner. Longtemps coincé dans le ventre mou du classement, on a autant parlé des coups d'éclat de l'ADC que de ses erreurs de placement. Frappii est un joueur qui a plutôt confiance en lui, mais parfois il en a un peu trop. Qui fait le malin, peut tomber dans le ravin. Mais à force de travail et de progression, MCES a fini par trouver un bon équilibre. Frappii joue toujours de manière très agressive, mais ses coéquipiers se sont mis au diapason. L'agression de l'ancien joueur d'UOL n'est plus isolée et tous les joueurs sont sur la même page. On lui donne aussi beaucoup de responsabilités et de ressources et on drafte souvent des compositions qui lui permettent de briller, notamment lorsqu'il joue Kog'Maw. Comme prévu, l'ADC est la menace numéro 1 de son équipe, même si tout le monde le sait, ça reste compliqué à contrer.
Ce qui fait cependant un peu peur, c'est qu'en dehors de jouer autour de sa botlane, MCES semble un peu court niveau plan de jeu. Tant que Frappii est mis en capacité, rien ne fait reculer les Marseillais. Mais si une équipe arrive à le mettre au fond, on a un peu moins confiance en l'équipe.
Atletec, l'équipe la moins en forme ?
Difficile d'être totalement objectif au moment de parler d'Altetec, une équipe qui nous tient particulièrement à cœur. Mais il faut avoir l'honnêteté de dire que l'équipe semble en petite forme. Au niveau classement, elle a longtemps fait partie du trio de tête... Mais les dernières semaines ont été compliquées et les joueurs ont finalement terminé à la 5e place. Preuve que son statut en a pris un coup : PCS (3e) a choisi de les affronter plutôt que TPAA. Le midlaner Pak farme toujours aussi bien, mais il est désormais très attendu et souvent muselé. Il aspire aussi énormément de ressources et les autres joueurs comme Vichen (jungle) et Draptix (top) doivent se débrouiller avec un budget très économique. Au début de l'année, ce plan de jeu marchait mais aujourd'hui ce n'est plus trop le cas. Ateltec peine à faire évoluer son plan de jeu et ses difficultés actuelles s'expliquent en grande partie par un manque de flexibilité. On en demande peut-être un peu trop, mais le collectif ne dégage pas beaucoup de sérénité. Le potentiel est toujours là et on a pu voir à quel point les joueurs du roster sont des joueurs de talent. Mais collectivement, ça grince un peu.
Alors qu'il n'y a pas de pause entre la saison régulière et les playoffs, le staff technique a très peu de temps pour s'adapter et trouver une solution. Mais comme ça fait plusieurs matchs que l'équipe patine, on peut espérer que le déclic arrive pile à l'heure.
TPAA, l'équipe la plus bornée ?
TPAA est la seule équipe académique de LFL encore présente en Div 2. Ses heures sont comptées et avec les nouvelles réglementations, l'aventure sera très bientôt terminée. Mais TPAA compte bien en profiter et aller au bout de ses envies. L'équipe a souvent flirté avec la limite durant la saison régulière et elle a dû attendre l'ultime match pour sécuriser sa place dans le top 6. Cette capacité à ne rien lâcher et à se bagarrer, c'est ce qui fait la force de cette formation. Elle est peut-être moyenne et moins impressionnante que les autres, mais elle n'abandonne jamais et joue toujours crânement sa chance. Sur la Faille de l'Invocateur, le midlaner Nafkelah incarne parfaitement cette identité. Il continue de jouer son Vel'Koz signature et affiche de statistiques stratosphériques : 100 % de winrate et 28,5 de KDA. Le champion a beau manquer de mobilité, manquer de pression en 1v1 et manquer de puissance en début de partie, il arrive toujours à en tirer un résultat époustouflant. TPAA ce n'est pas l'équipe qui fait peur, mais c'est sûrement une des équipes les plus chiantes à jouer.
Attention cependant à ne pas être trop borné. Parfois il faut aussi accepter de s'adapter à son adversaire ou à la situation pour aller un peu plus loin. Nafkelah a ainsi beaucoup joué Viktor quand Vel'Koz n'était pas disponible et ses statistiques sont bien moins bonnes avec le scientifique : 20 % de winrate et 3,6 de KDA.