Les Françaises de l'esport qui mériteraient à être plus connues

Photo : O'Gaming

 

Pour la journée internationale du droit des femmes, MGG a décidé de se mettre aux couleurs de l'actualité en mettant en avant la gente féminine dans l'esport. Évidemment, les femmes au même titre que les autres acteurs impliqués, méritent d'être mises en avant 365 jours sur 365. Mais force est de constater que le milieu reste très majoritairement masculin, à tous les étages. Les femmes sont minoritaires et, à cause de mentalités conservatrices, doivent souvent travailler deux fois plus pour se faire une place. Cette journée est donc l'occasion de faire un petit clin d'œil qui ne résoudra certes pas tout, mais qui se veut quand même utile pour découvrir de nouvelles personnes talentueuses.

Évidemment, au moment de parler des femmes dans l'esport, il y a des grands noms qui apparaissent directement dans nos têtes. Laure Valée, Sjokz, Kayane ou encore Scarlett. Mais pour éviter d'énoncer des évidences et maximiser l'utilité de cet article, nous avons décidé de mettre en avant des femmes qui mériteraient d'être plus connues par la communauté. Et comme la France à des incroyables talents on s'est focalisé sur des femmes de l'hexagone.

Vitality Emash, à l'abordage

Il n'y a pas si longtemps, elle étudiait à l'université l'histoire ancienne et des antiquités, et on ne parle pas d'Overwatch. Mais cette passionnée de FPS est désormais bien implantée dans le milieu et elle a même survécu au déclin de la scène compétitive de Blizzard. Emash s'est pleinement lancée dans l'aventure Valorant. VCT, VRL, OTF, ValoTF, Game Changers... Elle maîtrise tout sur le bout des doigts et n'a pas son pareil pour expliquer le mille-feuille compétitif du FPS de Riot Games. Vous pouvez la retrouver toutes les semaines au cast de la ligue française de Valorant. Elle nous fait vivre avec intensité les rencontres, surtout quand Team Vitality est engagée, et s'est également faite remarquer par ses capacités de meublage durant les pauses techniques. Ses capacités d'adaptation ne s'arrêtent cependant pas là et depuis le début de l'année on la retrouve également pour parler de la scène compétitive CS:GO sur le Mag BLAST de MGG. Ambassadrice des abeilles, vous pouvez également la suivre dans ses sessions de stream sur sa chaîne perso. Il paraît en plus que ses origines bretonnes ressortent de temps en temps quand on la voit faire des créneaux pixel perfect sur Sea of Thieves.

Noxinox, elle a mangé ses cartes graphiques comme les autres

Noxinox, ou Nox pour les intimes, fait partie de la nouvelle génération des casters League of Legends. Elle a fait ses classes chez O'Gaming en montrant qu'elle était capable de faire du tout-terrain. Spécialiste et grande fan de la LPL (ligue chinoise), elle possède également une grande connaissance de la scène française après avoir commenté la Grosse Ligue (ligue étudiante). L'année dernière, elle a aussi géré à la perfection le suivi du MSI de Reykjavik. Les Européens de MAD Lions n'ont pas particulièrement brillé, mais on imagine qu'elle a apprécié le spectacle offert par les représentants chinois de RNG. O'Gaming a malheureusement perdu de nombreux droits de diffusion. Même si le cœur de Nox penche toujours du côté de la scène asiatique, qu'elle continue à analyser de son côté avec son émission [MODE SPEC], elle caste désormais en priorité des équipes françaises. Sur MGG, semaine après semaine elle est au rendez-vous de la Div 2 et étape après étape elle répond aussi présente pour nous faire vivre le Mastercard Nexus Tour (nouveau nom de l'OTF). Les futures stars de la LFL et du LEC seront donc peut-être passées par les interviews de Nox !

Arailla, l'étoile rouge française du LEC

En LEC, on retrouve plusieurs français chaque week-end comme Vetheo, Adam ou Jezu. Mais il y a également une Française qui participe activement à la ligue européenne depuis janvier 2020 : Flora "Arailla" Parmentier. Analyste chez Astralis, Arailla a pas mal bourlingué dans le milieu compétitif. Elle a d'abord exercé en France (Solary, Gentside) avant de tenter l'aventure à l'internationale (Fenerbahçe et Origen). Sa tête est bien remplie et en plus d'être analyste pour une équipe LEC, elle est également développeuse (Pandascore). Les chiffres et les tableaux de données nous donnent parfois mal à la tête, mais on bénit tous les jours Arailla qui essaye régulièrement avec pédagogie de vulgariser sa pratique au plus grand nombre. Même si on n'arrive pas encore à tout comprendre, grâce à elle on voit concrètement l'importance d'un analyste dans une équipe League of Legends et entrevoit l'étendu du potentiel à tirer de simples données de jeu. On a également apprécié sa récente prise de parole vis-à-vis de l'affaire des données de Bayes. Mesurée et précise, elle s'est montrée très efficace pour résumer les tenants et les aboutissants qui étaient en jeu. Big brain.

Sia, la bagarreuse qui met des têtes

Tout le monde n'est pas encore fan de la scène compétitive Valorant qui avec ses nombreux échelons peut être difficile à lire. Pour autant, il faut saluer la volonté de la scène de constituer une scène féminine (les Game Changers) pour offrir plus de diversité et de chances aux joueuses. Ce n'est pas un hasard si de nombreuses structures historiques ont lancé une équipe féminine sur le FPS de Riot Games (G2, Misfits, Team Liquid, Alliance...). La France a plusieurs représentantes aux Game Changers et elles méritent toutes d'être mises en avant. Mais pour cette fois on a décidé de faire un petit clin d'œil à Sia, qui joue dans une équipe internationale (RIX). Sur le terrain, elle joue beaucoup la sentinelle Sage et la contrôleuse Astra. Dans la vraie vie, elle veille aussi au grain pour pointer du doigt et dénoncer les excès que subissent les femmes sur Valorant mais aussi dans la société en général. Niveau toxicité, elle a vu défiler de nombreux énergumènes puisqu'elle a commencé à jouer aux jeux via League of Legends et CS:GO. Avec son caractère bien trempé, elle n'est pas du genre à éviter les rixes et n'hésite pas à monter au front pour défendre les causes qui lui sont chères. Originaire de Nice l'ensoleillée mais exilée dans la région parisienne, elle a perdu le soleil mais pas ses valeurs. Alors que la scène esport rechigne souvent à s'engager et à s'exprimer, Sia montre l'exemple et mérite à être plus connue. Cette franco-tunisienne vous donne rendez-vous en avril pour la prochaine étape des Game Changers !

Julie Hallot, la daronne des Smasheurs

Difficile de passer à côté de l'équipe de NTK dans la communauté francophone de Smash, tellement ses différents événements ont généré de la hype ces dernières années. Celle que les gens extérieurs à cette communauté ont tendance à moins connaître, est sa compagne Julie, et l'un des piliers de l'organisation des tournois. Bien qu'elle se surnomme Maman des Smasheurs, son rôle est tout sauf anodin. Elle aide à la gestion des différents projets, que ce soit dans le processus de création, la communication autour de l'événement ou encore la gestion directe. Rien que pour le dernier Wanted de la Saint Valentin, elle estime ses heures de travail à 115, mais le temps investi doit encore être supérieur à cela. Quand elle n'est pas dans son rôle d'organisatrice de tournoi, elle stream sur sa chaîne personnelle selon ses jeux du moment. Toujours à l'écoute des retours de la communauté, elle est l'une des personnes les plus investies dans la croissance de la scène SSBU francophone. Il y aurait encore beaucoup à rajouter à son sujet, mais on se contentera de citer qu'elle est à l'origine du collectif Super Smash Nanas. Celui-ci est en pause pour le moment mais débriefait chaque semaine l'actualité Smash.

Alice, the French translator

Alice est Modératrice OTP et Admin pour la Grosse Ligue, mais elle est surtout traductrice en Freelance ! Grâce à elle, vos contenus vidéo préférés deviennent accessibles avec des sous-titres. Classée Challenger en anglais et en français, elle permet ainsi aux membres de la communauté qui ne maîtrisent pas très bien la langue anglaise, mais également aux sourds et aux malentendants de profiter pleinement de l'esport. Mais attention, le sous-titre ce n'est pas qu'une histoire de langue, il y aussi tout un tas de règle à respecter pour offrir un service de qualité lisible et compréhensible ! La situation de freelance comporte son lot de précarité et de batailles avec l'URSAAF, et l'activité de traductrice doit encore se développer dans le monde de l'esport. Pour le moment, elle accepte toujours des missions qui ne sont pas liées au monde compétitif du jeu vidéo. Mais à 24 ans elle possède déjà un petit carnet d'adresses bien sympa et ambitionne de passer à temps plein sur l'esport. Cette Française a déjà travaillé avec Fnatic, Team BDS ou encore Nisqy. C'est aussi à elle qu'on doit les sous-titres en français de Rekkles durant l'interview de Laure Vallée où elle a pu allier l'utile à l'agréable en tant que grande supportrice de la Karmine Corp. Spécialisée sur League of Legends elle est cependant ouverte à s'ouvrir à d'autres jeux et les fans de Zack en Roue libre ont peut-être déjà lu son travail durant l'épisode avec le sniper de légende KennyS. L'accessibilité et le partage sont de vrais enjeux aujourd'hui et même si la traduction et les sous-titres sont un peu sous-cotés pour le moment, Alice tient un vrai filon et un vrai savoir faire. La communauté française est aussi passionnée que nombreuse et cette Lyonnaise d'adoption espère bien croquer 2022 à pleines dents. Si jamais des équipes LEC ou Riot Games passent dans le coin, pensez à contacter Alice. Il paraît en plus qu'elle soutient avec ferveur G2 Esports... Comme quoi, personne n'est parfait !