Ces derniers temps, beaucoup de questions se posent sur Overwatch, et sur son pendant professionnel : l'Overwatch League principalement. Le départ de plusieurs membres clé a eu un fort impact, et une nouvelle enquête de Dexerto vient aussi le confirmer. Découvrez tous les tenants et les aboutissants ci-dessous !
Si la saison 2 a été assez plaisante à regarder, malgré le problème de la GOAT et avec les grands changements apportés par l'arrivée de la Role Lock, en coulisse, tout ne se passait pas forcément aussi bien, ce qui a amené à la vague de départ de ces derniers temps. Richard Lewis a récolté de nombreuses interviews de personnes impliquées dans l'Overwatch League. Aussi bien du côté des équipes que de Blizzard, dont voici la compilation.
Départ de Nate Nanzer
C'est ce premier départ, mais aussi le plus impactant pour la firme. Le 24 mai 2019, l'annonce était faite au public du départ du Commissionner de l'Overwatch League, quittant l'entreprise après 4 ans de loyaux services. Arrivant juste avant la mise en place d'un plan viable pour la saison 3 et son système de matchs à domicile, ce départ a été problématique, aussi bien au niveau de l'organisation que de l'image qu'il a renvoyé au public.
Mais il ne fut pas le seul à quitter l'entreprise. quelque temps après, plusieurs membres de l'entreprise ont quitté le navire, dont Kim Phan la Directrice Globale de Production de l'esport chez Blizzard. Une source de Dexerto expliquait pourquoi tant de membres du staff avaient décidé de partir :
De nombreux membres de Blizzard et de l'Overwatch League ont ensuite contacté Dexerto, à la suite de la première publication de leur article, afin de se confier sur ce qu'il se passait dans la compagnie. Le message était le même partout : la culture d'entreprise avait changé dramatiquement, et les divisions esport étaient dans des directions où elles ne voulaient pas aller, tandis que les exécutifs étaient déconnectés de ce que les communautés voulaient, tandis que l'Overwatch League était un navire sans gouvernail se dirigeant vers des rochers particulièrement écharpés.
Pour eux, la saison prochaine de l'OWL était un quitte ou double, et l'expérience avait déjà prouvé qu'elle était très coûteuse, avec peu ou pas de retours. Un problème de communication au sein même des équipes a d'ailleurs été pointé du doigt par les équipes qui avaient peu de renseignements, ou même pire, des réponses différentes pour les mêmes questions.
L'ambiance chez Blizzard
Assez mauvaise, selon les sources de Richard Lewis, l'ambiance n'a pas été amélioré par l'annonce conjointe des profits record de Blizzard et de ces nombreux licenciements. La gronde a aussi augmenté en voyant certaines offres d'emploi de l'entreprise venant pour combler les rôles de personnes qui avaient été licenciées tout récemment. Il est assez facile de penser que ces licenciements ont surtout permis à la compagnie de réduire les salaires sur certains postes en amenant de nouvelles têtes moins expérimentées.
Situation au bureau de Versailles
Selon Richard Lewis, la proposition de relocalisation des emplois du bureau de Versailles, était, en fait, un moyen de contourner les règles françaises. Plutôt que de licencier directement les employés, ce qui aurait pu donner lieu à des complications, il était plus facile pour la compagnie de passer par ce biais, en offrant un travail moins bien payé et loin de chez eux, à de nombreux travailleurs.
Peu après l'annonce de la fin de l'esport sur Heroes of the Storm, certains membres de Versailles que Lewis était allé voir lui avaient dit qu'une personne sur trois à Versailles allait perdre leur travail, mais que les membres du bureau parisien ne savaient pas eux mêmes qui allait partir ou rester, rendant la situation sur place assez déplaisante. Des situations similaires ont pu avoir lieu aussi aux US, mais même s'il y a eu des plaintes en public, et des suspicions, rien n'a été prouvé.
Avec les nombreux chamboulements au sein de la compagnie, certains membres du staff ont dû occuper plusieurs rôles, travaillant sur plusieurs projets différents, tandis qu'on leur demandait de remplir le manque amené par cette force de travail diminuée.
Succès et Argent
Après la fin de l'esport HOTS, des sources ont indiqué l'apparition de pressions supplémentaires en interne pour faire d'Overwatch un succès (autrement dit selon Richard Lewis : le profit). D'après l'analyse de Dexerto, l'OWL s'est adressée délibérément à des sociétés étrangères, des compagnies de sport et à de grosses sociétés qui ont de grosses sommes d'argent à jouer. La League a été ainsi présentée comme un moyen d'entrer dans le monde de l'esport avec un partenaire corporatif fiable.
Avec des ambitions très grandes, la pression appliquée sur les membres de Blizzard travaillant sur Overwatch n'a fait que grandir. Il fallait de gros sponsors, un grand nombre de spectateurs et une diffusion de qualité irréprochable. Là où les projets esport précédents ont permis un certain degré d'autonomie aux cadres intermédiaires, c'était maintenant une préoccupation pour le personnel au plus haut niveau. Le résultat a été que les décisions étaient contestées, les stratégies remises en question, tandis que les employés étaient poussés à leurs limites pour très peu d'éloges et de récompenses. Pire encore, lorsque des suggestions étaient faîtes sur la façon de faire les choses afin d'être plus conforme aux attentes de la communauté, elles ont presque toujours été rejetées. Le plan devait absolument être respecté et tout tournait autour de la troisième saison. Cela, plus que tout, a créé de l'anxiété chez les employés travaillant sur Overwatch.
Pete Vlastelica
Les sources de Dexerto parlent de Pete Vlastelica, CEO d'Activision Blizzard Esport et OWL Commissioner est un des membres de l'exécutif posant le plus de problèmes en interne. Certaines sources indiquent que les gens en avaient marre de travailler avec Pete Vlastelica. "Le focus était devenu la commercialisation des titres esport, au lieu de faire de bons programmes pour la communauté. De nombreuses personnes à l'interne font porter la responsabilité à Pete, et cela a écrasé le moral des équipes de Call of Duty et Overwatch en particulier. L'ancien Vice Président exécutif de FOX Sports est réputé pour être incroyablement exigeant et difficile, ce que même ceux qui le défendent ne peuvent contester.
Retours rejetés par les dirigeants
Il y avait peut-être une poignée de personnes sur le projet qui pouvaient servir de tampon entre les cadres et ceux qui faisaient des heures supplémentaires dans les tranchées d'Overwatch. Nate Nanzer était l'une de ces personnes, un homme qui se retrouvait souvent à être le visage public de décisions qu'il n'approuvait pas nécessairement ou auxquelles il ne participait même pas.
Chaque fois que quelqu'un disait aux cadres ce que nous devions améliorer, on nous disait de le garder pour nous ", m'a dit un membre de l'équipe des membres des talents du desk. "Alors Nate allait se battre pour les faire écouter. C'était le processus. C'était épuisant pour Nate, mais c'était le seul moyen pour nous d'influencer la diffusion.
Un autre membre de l'équipe de diffusion a ajouté : " Il est révélateur qu'il n'y ait pas de personne venant de l'esport au niveau des directeurs ou à un niveau supérieur dans l'ensemble d'Activision Blizzard esport".
Bien que Nate ait le titre de commissaire, plusieurs membres du personnel de Blizzard, anciens et actuels, on dit à Richard Lewis qu'il ne participait que peu aux opérations disciplinaires quotidiennes de la ligue. Au lieu de cela, il s'est retrouvé avec un rôle beaucoup plus large. En dehors de la ligue, son travail consistait principalement à vendre des idées et des concepts aux investisseurs, aux équipes, aux joueurs et au public. À l'interne, il était connu comme quelqu'un qui soulevait toujours les préoccupations du personnel, en essayant de les formuler de façon à ce que les "costumes" les comprennent. Même lorsqu'il perdait ces batailles, le personnel appréciait l'effort.
Ainsi, le départ de Nate Nanzer a vraiment été comme l'allumage de la mèche qui menait à la poudrière de l'insatisfaction du personnel. Un défenseur de son équipe et quelqu'un qui comprenait que peut-être certains de ses cadres supérieurs ne savaient pas mieux que lui, il était le pilier qui empêchait le poids de l'interférence corporatrice de s'abattre sur la vision de la ligue. Une fois qu'il est parti et qu'il est devenu évident que personne ne venant du milieu de l'esport ne serait promu dans le vide qu'il a laissé, beaucoup ont commencé à chercher la sortie.
Avec le départ de plusieurs membres importants du monde de l'esport Overwatch, beaucoup de ces témoignages semblent cohérents et intéressants. Cependant, il faut quand même rester relativement interrogatifs et se questionner sur la suite de la league, et de l'esport en général. Blizzard a un bon coup à jouer avec cette nouvelle saison, et de belles choses peuvent encore arriver, tandis que la tendance négative qui semble être présente peut s'inverser. Le futur n'est pas tout noir pour Activision Blizzard et ses employés. Des changements devront sûrement avoir lieu, mais seul l'avenir pourra nous dire ce qu'il adviendra de tout ça.