Crackdown 3 est un jeu d'action en monde ouvert développé par Sumo Digital et édité par Microsoft Studios. Prévu pour le 15 février 2018 sur PC et Xbox One, le jeu nous propulse dix ans après les événements du précédent épisode à New Providence, une nouvelle ville en proie au crime, une mission parfaite pour l'agence et ses super-policiers du futur. Est-ce qu'après autant de temps de développement et de report, le jeu tient la route ? On va voir ça.
- Genre : Action
- Date de sortie : 15 février 2018
- Plateforme : PC, Xbox One
- Développeur : Sumo Digital
- Éditeur : Microsoft Studios
- Prix : 69,99€
- Testé sur Xbox One
Terry Creuse
Nous sommes donc dans un futur lointain, le monde subit tout un tas d'attaques terroristes, mais l'Agence est sur le coup ! Elle envoie ses Super-Policiers du futur à New Providence, chapeauté par le Commandant Jaxon (interprété par le grand musclé Terry Crews). La mission ne se passe pas comme prévue, toute la flotte de l'Agence est détruite, mais une résistante du nom d'Enakshi Swift (qu'on surnommera Écho) décide de récupérer des fragments du commandant, reconstitue son corps et lui demande un petit coup de main dans la rébellion contre Terranova, une entreprise privée qui a pris le contrôle de New Providence afin d'exploiter ses habitants et ses ressources de Chimera (sortes de cailloux verts qui servent à tout faire). Goodwin, le directeur de l'Agence, approuve cette action, c'est parti pour la bagarre.
Ressemblant de très loin à un scénario de Just Cause ou Saints Row, Crackdown 3 ne brille (évidemment) pas par celui-ci, ses dialogues ou même ses personnages. Comme pour les aventures de Rico Rodriguez, les éléments servent plus de contexte pour nous donner bonne conscience quand on dézingue quelques milliers de vilains, et, en soi, ce n'est pas un problème. On se contente simplement d'évoluer dans cette ville futuriste (seul ou en co-op) où l'on devra aller ici et là pour détruire un poste de surveillance, libérer des prisonniers ou détruire des usines chimiques. Mais votre but principal sera surtout de faire tomber toutes les têtes de Terranova. Similaire à ce que pouvait proposer un Far Cry 5, par exemple, chaque "quartier" sera contrôlé par un lieutenant au rôle particulier. L'un s'occupe des installations minières de Chimera, sa partie se passera dans des grandes installations remplies de grues, de camions et de cailloux. Un autre s'occupe du transport et de la logistique, tout se passera proche d'une station de métro ou même dans l'immense tour de contrôle, etc. Il y en a 8 au total, divisés en trois branches différentes qui correspondent à l'environnement et les ennemis que vous affronterez (qui se résume souvent à des robots et des mercenaires).
Popopopopower
Faire une révolution, ce n'est pas simple, ça demande des moyens et de la force de frappe. Mais quand on a Terry Crews chargé aux stéroïdes mutants qui peuvent faire des sauts de 15 mètres et qui a une super force, tout paraît plus simple et plus fun ! Mais il vous faudra un moment avant d'être le super-soldat que vous voulez. Comme pour les anciens Crackdown, le jeu repose sur des mécaniques d'orbes à ramasser qui augmentent nos stats. Ces orbes sont gagnées en fonction de nos actions, tuez du vilain avec votre arme et vous augmenterez votre compétence d'arme à feu, rouez-le de coup et vous gagnerez en force, utilisez vos explosifs pour monter ce niveau de compétence, etc. Seule la conduite et l'agilité demanderont des choses plus particulières comme des courses de voitures ou de parkour pour améliorer l'un comme l'autre (des orbes d'agilité ou des anneaux de cascades peuvent aussi aider et favorise l'exploration). Chaque palier augmenté vous donnera accès à de nouvelles choses, comme des capacités spéciales, des gadgets ou des armes.
En matière de gameplay brut, Crackdown 3 se rapproche énormément de son premier opus (le directeur créatif avait quand même annoncé que Crackdown 2 était situé dans une autre timeline par rapport au premier). On retrouve rapidement nos marques avec l'agilité de notre personnage, au fur et à mesure des niveaux, celui-ci sera même capable d'exécuter des triples sauts ou de faire des esquives dans les airs avec un petit jetpack. Moins impressionnant que dans le premier, votre agent possède, cependant, bien plus de mobilité qu'avant, il est moins raide, peut marcher quelques moments sur un mur et atteindre des zones assez hautes. La ville de New Providence regorge de gratte-ciel en tous genres, astucieusement couverts par des rebords qui vous permettront de toujours pouvoir grimper une façade à la force de vos bras. Par contre, en opposition du premier, plus aucune valeur concernant la vitesse de courses (qui donnait lieu à un carnage incommensurable en centre-ville).
Les gunfights, eux, ont gagné en patate. Il est toujours question de bloquer notre viseur sur un ennemi et de l'arroser de loin avec notre arme à feu (il faut un petit temps d'attente pour que le viseur devienne plus précis.) ou de lui foncer dessus avec une tartine de phalange. À partir d'une certaine portée, vous pourrez même viser des parties précises du corps (la tête, les jambes, les bras ou le corps), permettant d'optimiser certains dégâts pour des ennemis protégés (comme ceux qui ont un bouclier anti-émeute). Les développeurs ont aussi rajouté des valeurs de dégâts élémentaires (un peu comme dans Borderlands) aux armes et objets environnants, vous allez donc devoir utiliser cette mécanique à bon escient lors des affrontements, surtout dans les dernières missions qui affichent beaucoup de monde à l'écran (et pas tous résistant aux mêmes effets). C'est vraiment là que le gameplay prend tout son sens, par exemple, on pourra envoyer une grenade cryogénique pour immobiliser un groupe d'ennemi et récupérer n'importe quoi d'assez gros sous la main pour leur envoyer dans le pif, afin qu'ils se cassent (et donc, meurent instantanément) ou bien faire péter un réservoir de liquide acide à côté d'un groupe de vilains. Il faudra jongler avec plusieurs éléments qui déclencheront des petits combos pour nettoyer vos problèmes.
Tout n'est pas parfait pour ce Crackdown 3, malgré les quelques bonnes surprises de gameplay. Tout d'abord, venir à bout du jeu ne nous a pris que huit petites heures (en faisant un paquet de missions secondaires), ce qui n'est pas très engageant pour un jeu vendu 70€. Ensuite, visuellement, c'est assez inégal. Alors qu'il est incroyable lors des combats, avec un nombre de particules ahurissantes (sans faire sourciller le PC), lors de l'exploration, il vous laissera plutôt de marbre. Qu'on aime ou pas ce Cell-Shading "réaliste", il en va sans dire que tout transpire 2014, que ce soit dans les jeux d'ombre et de lumières, la profondeur de champ ou même simplement la ville en elle-même, New Providence. Il n'est pas nouveau que dans un monde ouvert, le personnage principal est avant tout la ville, et le terrain de jeu proposer par Sumo Digital aurait sûrement eu son petit effet il y a 5 ans, mais ici, elle ne donne que peu envie de se balader et offre très peu de panoramas convaincants. La faute a une direction artistique qui peine à être originale (beaucoup de béton surmonté de néons entourés de bidonvilles et de carrières). D'ailleurs l'environnement destructible (l'une des premières promesses du jeu) n'est pas du tout présent dans le jeu, ne reste que quelques objets qui voltigent lors des explosions. Au niveau des esgourdes, le sound design est plutôt correct, mais les musiques oscillent entre le bon et le répétitif, sans pour autant être mémorable (à part la musique des courses d'agilité). Autre problème, la conduite, qui n'est pas très importante dans le gameplay, mais elle est tout de même utilisé dans des épreuves et elle est plutôt éclatée. Les voitures sont montées sur des roues trempées dans du beurre et on finit très rapidement par s'envoyer dans le décor avec notre bolide (heureusement que les temps pour les médailles d'or sont plutôt larges). Enfin, on aurait aimé qu'il y ait une personnalisation d'agent cette fois, et pas seulement des archétypes préconstruits avec tous la même tenue.
Wrecking Zone
Souvenez-vous, le multijoueur de Crackdown 3 avait été annoncé en grande pompe, nous parlant d'une révolution. Après y avoir posé les mains dessus, nous pouvons affirmer qu'il n'en est point. La Wrecking Zone se repose sur deux modes de jeux (Territoire et Validation de kill) tenant sur trois pauvres cartes et saupoudré d'une poignée d'armes issues du mode campagne. Le truc en plus, c'est que la carte est entièrement destructible (et exploite le fameux Cloud-Computing), mais tout est assez grossier que ce soit dans la qualité des maps comme pour la destruction. Le jeu veut cependant qu'on exploite ça au maximum, vos ennemis proches étant visible à travers les murs, vous allez rapidement foncer dans le tas et faire tomber ce qui se tient entre vous et votre cible. C'est d'ailleurs la seule particularité du Multijoueur, la visée étant totalement assistée, vous aurez juste de besoin de passer d'un couvert à l'autre tout en arrosant vos opposants. Notez aussi que tout était assez instable, le jeu comme les serveurs, il nous arrivait fréquemment d'avoir des freezes de quelques secondes ou des téléportations inopinées. Une bien maigre révolution en soi.
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