Just Cause 4 est un jeu d'action en monde ouvert développé par Avalanche Studios et édité par Square Enix, qui arrive le 4 décembre 2018 sur PC, PS4 et One. Ce quatrième épisode de la série nous propulse, toujours aux commandes de Rico Rodriguez, dans une ville d'Amérique latine fictive, Solis. Comme dans tous les précédents opus, vous allez devoir mener une rébellion en multipliant les négociations musclées. Cette suite marque-t-elle un changement dans la série ? Voyons cela ensemble.
NDLR : Square Enix nous a signalé que la version distribuée pour le test avait encore besoin de quelques mises à jour pour correspondre à la version finale. De ce fait, veuillez prendre note que nous avons mis de côté les défauts suivants rencontrés pendant la période de test : les cinématiques, le filtre anisotropique et l'effet Bokeh.
- Genre : Action
- Date de sortie : 4 décembre 2018
- Plateformes : PC, PS4, ONE
- Développeur : Avalanche Studios
- Éditeur : Square Enix
- Prix : 59,99€ (PC) ; 69,99€ (PS4 et One)
- Testé sur PC
Tourne Rico-ti, Tourne Rico-ton
Rico Rodriguez n'est plus à présenter, du moins dans l'univers du jeu. Véritable star internationale et figure emblématique de la liberté et de la guerilla après avoir fait tomber trois dictatures, notre mécréant acrobate décide d'enchaîner sur une quatrième. La ville de Solis est prise en otage par une armée privée, dans le but de faire travailler ses habitants et de créer le Projet Illapa, une arme qui permettra de contrôler des catastrophes naturelles. Cette milice, commandée par Oscar Espinosa, on la connaît : c'est la "Main Noire". Pas celle de Jackie Chan, mais celle qu'avait engagée Di Ravello, le dictateur de l'épisode précédent. Et comme il est important d'investir le héros, il se trouve que papa Rodriguez est plus ou moins lié au schmilblick ! Eh oui, rien ne vaut une histoire de famille pour plus de drama.
Vous l'aurez compris, Just Cause 4 est à l'image des précédents jeu, un nanar sur pattes rempli de clichés scénaristiques et de dialogues, servant simplement de prétexte à ce qui nous intéresse : la bagarre. Mais pas n'importe laquelle, on parle d'une bagarre à base de grappin rétractable, de parachute à usage infini, de Wingsuit et toutes sortes d'armes qui font "boum" quand on presse la gâchette, recalant un film de Michael Bay au rang de spot publicitaire pour des confettis. Au fur et à mesure des différents opus, la recette a évolué, pour que Just Cause passe du jeu d'action un peu fou-fou à un énorme bac à sable dans lequel les joueurs pourront exprimer leur créativité destructrice. Attacher un treuil entre un hélico et le sol pour qu'il se crashe, accrocher un ennemi à une bouteille de propane prête à décoller, lier des micro-fusées à un véhicule bourré d'explosifs pour qu'il aille se crasher dans une base ennemie... vous pourrez même vous fabriquer un dirigeable de fortune avec quelques ballons et des fusées au dos d'un véhicule. Pour quoi faire ? Aucune idée, mais tout les moyens sont bons pour casser du militaro-facho par palettes de douze. Ce quatrième épisode ne déroge pas à la règle et se dote pour l'occasion de quelques changements et ajouts dans le gameplay. Votre grappin pourra maintenant être doté de trois gadgets différents que vous pourrez déclencher en le maintenant appuyé puis en le relâchant (comme si vous vouliez accrocher deux choses ensemble), ceci pourra déclencher des micro-fusées ou des ballons (un peu à la manière des Fultons dans MGS V), ou bien les deux bouts pourront se rétracter automatiquement sur eux-mêmes (plus besoin d'appuyer sur un bouton). Tout sera configurable à l'avance (notamment sa force ou son moyen de déclenchement) et vous pourrez passer de l'un à l'autre à la volée sans soucis.
Et contrairement à d'habitude, ici pas de fonctionnalités à débloquer pour Rico, il peut faire tout ce qu'il pouvait faire à la fin de Just Cause 3. En revanche, vos gadgets nécessiteront, eux, d'être améliorés à l'aide de points que vous gagnerez en remplissant des missions secondaires. Comme à chaque fois, le gameplay est tout bonnement fun au possible et on prend un malin plaisir à faire des actions de folie ultra-stylées où l'on va, en deux coups de cuillère à pot, faire échouer tout un régiment pourtant prêt à en découdre, souvent en utilisant le grappin (les armes à feu étant limitées et souvent peu utiles). Et ce n'est pas une mince affaire d'ailleurs, Rico étant un peu plus fragile qu'auparavant. Il encaisse moins les coups, il faudra donc prendre la poudre d'escampette quand ça tourne mal, sans quoi le game over apparaîtra rapidement sur l'écran.
Rico Balboa
Just Cause 4 possède un monde ouvert, comme depuis le début de la série, et ici, ce monde ouvert présente des caractéristiques qui sont pour le moins inhabituelles, ne proposant de découvrir ses zones à leur potentiel maximal que par le biais de la progression du scénario. Car Avalanche Studios a un peu changé la formule : vous devrez toujours prendre le contrôle des territoires aux mains de l'ennemi, mais cette fois, ils faudra prendre en compte deux choses. Tout d'abord, pour mener votre rébellion à la victoire, il faudra accomplir des missions qui donneront des recrues afin de pousser les lignes de front. Chaque territoire conquis vous donnera accès à de nouveaux objets à vous faire livrer, ce qui fera aussi avancer l'intrigue. Puis, pour avoir le contrôle total du territoire (évitant de se faire agresser à tous les coins de rue), il faudra remplir quelques activités. Celles-ci sont plus ou moins similaires à celles du jeu précédent (courses de véhicule ou de wingsuit, cascades, etc.), mais le jeu a le bon goût d'intégrer tout ceci de manière seamless. C'est-à-dire que, par la magie du scénario, Rico se trouve doté d'une lentille de réalité augmentée, lui permettant, à la pression d'une touche, de voir tout un tas d'activités apparaître : il vous suffira simplement de viser celle qui vous intéresse et d'appuyer sur une touche pour qu'elle soit constamment indiquée sur votre écran. Bien que ce soit de l'ordre du détail, ceci permet d'éviter les innombrables temps de chargement présents dans le précédent épisode.
Fort heureusement, des temps de chargement, Just Cause 4 n'en impose que très peu, et ils sont assez rapides (du moins sur le SSD d'un PC assez costaud), mais l'état visuel du jeu en est peut-être la raison. Sur la version PC distribuée par Square Enix, et malgré des paramètres graphiques poussés au maximum, les textures restent baveuses, l'aliasing est omniprésent, les explosions pixelisent au loin, le clipping est voyant comme le nez au milieu de la figure, l'eau est incroyablement plate, les modèles assez pauvres, etc. Ceci permet d'avoir un jeu très fluide, direz-vous, mais à quel prix ? Alors que Just Cause 2 et 3 étaient de véritables peintures de la destruction, quitte à en mettre plein les mirettes au moindre petit artifice, ici le jeu est visuellement gâché, et ce, malgré une bonne gestion de la lumière environnante, des destructions et de quelques panoramas sympathiques. Il n'en reste pas moins que le bougre a du mal à retranscrire comme il faut votre art du chaos (bien que le jeu se stabilise toujours à 60 FPS, qu'importe le nombre ou la taille des explosions à l'écran). On a même carrément du mal à avoir envie de se balader dans cette immense carte pourtant fournie en environnements variés (comme pour le second opus, il y a de la jungle, des montagnes rocheuses et de la neige), surtout après les récents open-worlds richissimes et intéressants : par comparaison, celui-ci fait clairement pâle figure. La partie son ne rattrape rien du tout, avec des bruits de pétoire ou de moteur qui se ressemblent tous et forment une boucle clairement perceptible. Les musiques sont, quant à elles, très inégales, alternant entre musiques minimalistes pour l'exploration, et une espèce de synthwave bon marché durant les phases d'action.
Pourtant, ce Just Cause 4 tourne sur une nouvelle version du moteur Apex Game Engine, une version censée, en premier lieu, améliorer la distance d'affichage, les lumières, la destruction d'objets et l'intelligence artificielle. Nous pouvons noter une nette amélioration des trois premiers points avec notamment les débris de ce que vous détruisez, qui sont plutôt impressionnants. Mais rien n'est confirmé pour l'IA des PNJ, tant ceux-ci restaient bêtes comme leurs pieds lors de nos sessions de jeu. Un autre ajout de ce moteur graphique, et non des moindres, est qu'il permet de gérer l'apparition dynamique des changements climatiques extrêmes en tous lieux. Et il est vrai qu'il est arrivé que le temps change drastiquement, puis qu'une tempête se forme au-dessus de nos têtes, provoquant des éclairs dévastateurs. Dans ce cas, il faut se servir d'un d'hélico ou d'un paratonnerre pour ne pas se faire ravager par quelques milliers de kilowatts. Une tornade pourra même apparaître, détruisant tout sur son passage, mais permettant aussi à Rico de prendre son envol en se servant du courant d'air ascendant qu'elle provoque. Mais leur qualité laissait franchement à désirer, avec une tornade pixelisée au loin et au mieux, médiocre de près. Les éclairs sont toutefois convaincants, mais la tempête reste plutôt discrète (le vent et la pluie sont peu remarquables, voire absents lors de certains bugs). La technologie semble franchement ne pas être au point, on espère peut-être quelques mises à jour futures afin de pouvoir pousser l'affichage des conditions extrêmes au niveau max, et pas à celui du niveau des "vacances en Bretagne".
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