Entre deux grosses machines AAA, qu'il est bon de se lancer corps et âme dans des productions plus modestes qui n'ont pour seul ambition que de vous amuser. Alors qu'une armée de mastodontes s'apprête à déferler sur tous les supports de l'univers, vous seriez bien avisés de laisser un peu de place sur vos HDD, et dans vos coeurs, pour le charmant OlliOlli World. Pourquoi ? Eh bien on va vous le dire tout de suite.
- Genre : Plates-formes
- Date de sortie : 08/02/2022
- Plateforme : PS4, PS5, Xbox Series, Xbox One, Switch et PC
- Développeur : Roll7
- Éditeur : Private Division
- Prix : 29,99€
- Testé sur : PS5
Pince de grab
Troisième épisode de la série développée par Roll7, OlliOlli World reprend tous les ingrédients qui ont fait le succès de ses ainés, en les transposant dans un nouvel univers tout en 3D. Très concrètement, cela ne va pas changer grand chose à la recette de base OlliOlli mitonnée il y a déjà plus de 8 ans. Cela induit quand même quelques effets de profondeur (et qui gênent parfois la lisibilité de l'action) mais aussi des changements de voie en plein parcours : à certaines occasions, le joueur pourra choisir d'emprunter une seconde piste, correspondant à une portion plus complexe du stage. Il faudra le plus souvent se précipiter sur ces opportunités de se traler en beauté pour croiser des PNJ débloquant quêtes annexes et parcours subsidiaires. C'est LA véritable nouveauté de cet épisode côté gameplay, pour le reste, eh bien ça n'a pas bougé d'un iota depuis le deux.
Le jeu va tout de même concéder à tous les efforts nécessaires pour se rendre le plus accessible possible, sans rogner sur la difficulté et l'exigence requise pour taper des high-score. On note ainsi des points de contrôle quasiment à chaque niveau et un apprentissage en douceur de toutes les couches de technicité, de la simple poussée aux tricks avancés, en passant par la rotation : OlliOlli World y va tranquille, pour mieux laisser ensuite les accro du grip taffer leurs plus beaux rides. Pour le quidam qui souhaite simplement voir le bout du petit scénario mis en place, OOW aura surtout des allures de runner, dans lequel les obstacles se font de plus en plus nombreux au fil de la progression : briser des cristaux grâce aux grabs, faire des wallrides au-dessus de précipices mortels, sauter par dessus moult menaces... Tel sera votre pain quotidien. Le résultat est vraiment convaincant, grâce à l'efficacité du level-design de plus en plus timbré et difficile à appréhender, pour un plaisir de jeu sans cesse renouveler au cours de la "campagne" qui vous mettra en quête de 5 divintés du skateboard en vue d'une grande réunion au sommet.
I'm a skate man, skibidi-bidi-ba-bop-ba-dop-bop
Si OlliOlli World réussit à se distinguer de ses prédécesseurs, c'est surtout grâce à sa fantastique direction artistique, entre Amer Béton et Adventure Time. On est instantanément pris d'affection pour ce monde fait d'arbres souriants et de cornets 3 boules qui dansent : cela donne un véritable cachet au jeu et découvrir tous les environnements de la carte devient alors une motivation supplémentaire à enchainer les pistes de skate. La même pour la personnalisation de votre personnage, c'est hyper-complet, le résultat est très réussi et les opportunités de garnir sa garde-robe sont très, très nombreuses, puisqu'il s'agit de la carotte principale associée à la complétion des défis subsidiaires. Malheureusement, les variations de décors au sein d'un même biome entachent quelque peu ce fort joli tableau. Dans le désert par exemple, on nous vend un niveau dans lequel on est censés traverser un super festival de musique : le résultat est une scène vide aperçue quelques secondes en plein ride.
Les mondes s'enchainent tout de même à bon train, empêchant à l'ensemble de devenir redondant, mais on aurait aimé que les développeurs jouent le jeu à fond en proposant des arrières-plans plus fournis ou animés, quitte à détourner notre attention quelques millisecondes de ce qui se passe sur la piste. Même constat pour la bande-son, qui met bien dans l'ambiance avec des sons qui collent parfaitement à l'univers développé par Roll7 pour ce nouvel épisode. Côté durée de vie, vous pouvez tabler sur 5 heures bien tassées pour en voir le bout en ligne droite avec un niveau de jeu dans la moyenne. Par contre, si vous souhaitez remplir tous les défis sur chaque stage ou que vous tentez de figurer parmi les meilleurs skaters du leaderboard, alors là c'est une toute autre histoire. Le jeu est suffisamment engageant et généreux en contenu "haut niveau" pour vous scotcher à votre pad sans forcer, pour peu que vous soyez un amoureux du scoring.