Necromunda est un FPS qui propose aux joueurs de se mettre dans la peau d'un chasseur de primes où la pitié est manifestement une chose qu'il ne connaît pas. La nervosité et la violence sont les maîtres mots, on peut donc se demander si le jeu est un bon doom-like qui permet de se défouler un bon coup contre des vagues d'ennemis qui ne demandent qu'à se faire tuer. Cependant, Necromunda Hired Gun est un titre qui manque encore de peaufinage pour être considéré comme tel et nous vous expliquons pourquoi.
- Genre : FPS
- Date de sortie : 1 juin 2021
- Plateforme : PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series
- Développeur : Streum On Studio
- Éditeur : Focus Home Interactive
- Prix : 39,99€
- Testé sur : PC
Un FPS qui doit se faire violence
Necromunda nous met dans la peau d'un chasseur de primes qui se retrouve complètement bionisé à la suite d'un assaut quelque peu raté. En tant que mercenaire, on doit inlassablement faire des chasses pour récolter un max d'argent afin d'améliorer notre tout nouveau corps pour avancer dans les camps ennemis et ainsi connaître l'identité d'un homme mystérieux dénommé Silver Talon. Durant nos combats, on sera accompagné d'un mastiff (un chien) qui se montrera très utile pour flairer nos adversaires qui sont parfois cachés, mais aussi pour nous aider à les liquider. Sauf que notre compagnon à quatre pattes a un odorat si puissant que nos cibles sont entourés d'un contour rouge gras pixelisé qui obstrue bien plus la vision qu'autre chose. C'est disgracieux visuellement et cela nuit grandement à l'expérience de jeu au point que notre écran devient totalement illisible à la suite de l'invocation du toutou.
Plus vous allez progresser dans les niveaux, plus vos adversaires seront puissants, mais il est assez aisé de les contrer grâce à l'accès à la modification de nos armes, de notre chien et de notre personnage avant chaque mission. On peut de temps en temps serrer les fesses lors d'un combat de boss ou dans une vague d'élites, mais il est généralement simple de tuer en un coup nos ennemis si on arrive à faire l'acquisition d'un fusil à pompe par exemple. Cependant, le jeu se dote de plusieurs difficultés, donc il se peut que le niveau maximum donne bien plus de fil à retordre que le mode normal pour peu que cette difficulté accrue ne soit pas mal équilibrée.
Néanmoins, cette facilité ne permet pas de profiter des différentes compétences que le jeu met à disposition du joueur, car l'I.A. n'est pas très futée et est capable se bloquer toute seule dans le décor ou encore de nous perdre de vue si l'on se place sur une hauteur — sans parler de la prise en main de ces compétences qui n'est pas simple. Disons qu'avec un minimum d'esquive et de coups bien placés, il n'est pas compliqué de terminer une mission.
Le bestiaire est cyclique et peu inspiré : on est rarement étonné devant un nouveau genre d'adversaire, ce qui ne permet pas non plus de renouveler le gameplay. Au bout de la cinquième mission, il est devenu rare de sourciller face à un nouveau antagoniste, mais certaines missions viendront contrebalancer se manque de diversité. Cependant, la répétitivité est un peu la définition du titre, car en plus d'avoir toujours les mêmes adversaires, la suite de l'histoire sera jonchée des mêmes actions à répéter en boucle.
Warhammer 40,000, mais encore ?
En dépit d'avoir une identité propre qui pourra plaire à toutes les personnes aimant les ambiances sombres tirés de Warhammer 40,000, beaucoup de défauts se font ressentir sur les menus, l'interaction avec les PNJ, mais aussi sur les cutscenes. On est souvent confronté à des bugs de l'interface avec des pop-up qui restent à l'écran et qui corrompent la prochaine interaction ainsi que nos combats. On a cette étrange sensation que le jeu n'est pas terminé, que des ajustements entre les chargements et le retour en jeu doivent encore se faire. Ce point casse entièrement l'immersion du joueur et la fluidité du FPS se retrouve complètement haché dans son rythme.
S'ajoute à ça l'apparence de notre personne, mais aussi de nos adversaires qui sont similaires à des Action Man des années 80 bourrés de défauts de fabrication. Necromunda a beau sortir en 2021, on a bien plus l'impression de jouer à un jeu qui est resté bloqué dans le début des années 2010. Durant notre expérience sur le jeu de tir, on ressent cette sensation d'un jeu qui a sûrement été publié trop rapidement.
En outre, l'histoire est digne des plus grands nanars du cinéma et on est voué à toujours faire les mêmes choses dans la ville principale : on est destiné à parler à seulement 3 personnages parmi la population qui occupe le repère Martyr's End. L'immersion n'est pas au rendez-vous, car chaque fin de mission nous cantonnera à continuellement faire les mêmes actions avec des cutscenes qui laissent à désirer et qui manquent cruellement de vie.
Néanmoins, le level design des différents niveaux se renouvelle plutôt bien avec des petits casse-têtes intéressants pour les personnes qui visent l'ouverture des caches à butins. D'ailleurs, on ressent bien la violence de l'univers, car même le coffre nous jette à la figure les items qu'on souhaite récupérer. Toutefois, on peut saluer la bande-son qui pourra ravir les amateurs de punk rock ou encore de métal qui donne le sentiment d'être dans un bon vieux jeu Doom.
Des mécaniques qui prennent aux tripes
Dans les quelques points positifs du jeu, l'aspect Doom se retrouve dans la nervosité du gameplay. Notre personnage se dote d'un corps bionique qui lui permet de faire un peu tout ce qu'il veut grâce à de multiples compétences qui ne sont pas toutes très utiles malheureusement, mais qui pourront plaire aux joueurs curieux de mécaniques de jeu. Les armes ont toutes un bon sound design qui procure un sentiment de puissance assez plaisant et des exécutions parfois sympathiques. Or, ce n'est pas la même chose lorsqu'un PNJ parle ou dans les cutscenes, ce qui nous rappelle très fréquemment les inégalités du titre.
Nous disposons néanmoins d'un arsenal d'armes assez varié où une excellente vision du theorycraft s'y trouve avec la modification de ces dernières, de notre chasseur de prime, des compétences passives et actives à améliorer. On a de quoi faire et on peut modeler notre mercenaire selon notre gameplay, ce qui donne un côté intéressant à ce Necromunda qui pourra titiller la curiosité des joueurs.
Toutes les salles présentes dans le FPS jouent sur la verticalité du level design et il est possible de courir sur les murs, d'atteindre les hauteurs à l'aide d'un grappin un peu partout pour découvrir l'emplacement des trésors ou encore pour mener une attaque "furtive". Le joueur se retrouve libre de ses mouvements, ce qui permet d'utiliser la panoplie de compétences offertes par le jeu pour prendre au dépourvu les adversaires. Petit point sympathique, le jeu note la fin d'une mission selon notre style de gameplay et bien évidemment la prise de risques. L'utilisation des compétences est fortement conseillée même si elles ne sont pas nécessairement obligatoire pour terminer un niveau, car vous pourrez vous faire bien plus d'argent pour améliorer votre corps, vos armes ou bien sûr votre mastiff robotique.
Même si Necromunda n'est pas très long, il se dote tout de même d'une certaine rejouabilité avec des chasses supplémentaires qui fournissent assez de monnaie pour bonifier notre avatar.