Petit rappel des faits : en 2005 paraissait en Russie le roman Metro 2033 signé Dmitri Gloukhovski. Il raconte les pérégrinations d'Artyom, jeune homme survivant dans le métro moscovite. Dès 2006, le studio 4A Games a annoncé son intention de créer un jeu se basant sur l'univers du roman. À la base conçu comme un FPS non linéaire, Metro 2033 va se voir remanié pour coller d'avantage au livre, l'auteur ayant été impliqué dans le processus de création par le studio et l'éditeur THQ. Il en est résulté un action-survival-horror se déroulant au sein d'un univers cohérent à l'ambiance immersive, parfois pesante. Il faudra attendre 2013 pour que 4A Games sorte Metro: Last Light basé sur le roman Metro 2034. Celui-ci narre les aventures d'Artyom une année après les événements du premier opus.
En 2014 est sortie une compilation des deux jeux remasterisés en HD. Celle-ci, sortie sur PC, PS4 et Xbox One, contenait l'intégralité des DLC ainsi qu'un nouveau mode de jeu, plus "arcade" : Spartiate. C'est cette compilation baptisée Metro Redux qui a été adaptée pour la Switch et dont nous vous proposons le test ici.
- Genre : Action, survie, horreur, FPS
- Date de sortie : 28 février 2020
- Plateforme : Switch
- Développeur : 4A Games
- Éditeur : Koch Media
- Prix : 39,99€ disponible sur Amazon
Metro, c'est trop
Peu après la naissance du héros Artyom, une apocalypse nucléaire a ravagé la planète et seuls ceux qui ont pu se réfugier sous terre ont réussi à échapper aux radiations mortelles. La vie s'est organisée tant bien que mal dans les différentes stations de métro et les hommes étant des animaux grégaires, ils se sont regroupés "par affinités". On retrouve ainsi des stations occupées par des nostalgiques du communisme, d'autres par des néo-nazis, d'autres par une secte cannibale, et puis le regroupement des fameuses stations "Polis" qui semblent être le dernier bastion de civilisation "normale". Il existe enfin une multitude de petites stations isolées dont les habitants essaient de survivre en commerçant avec les autres, les munitions d'armes étant devenues la monnaie la plus usitée dans le métro.
Au-delà des difficultés à se procurer le minimum nécessaire dans un environnement aussi précaire, les habitants doivent aussi composer avec des entités maléfiques nichées dans le creux des tunnels. À la surface, les stalkers, survivants très respectés, mènent des excursions pour rechercher et ramener des vivres en tentant d'éviter les créatures terriblement dangereuses engendrées par les radiations. Hunter, l'un des meilleurs, participe à la défense de la station VDNKH dans laquelle vit Artyom. Face à la menace grandissante des Noirs dans le métro, les fameuses entités maléfiques qui hantent les tunnels, Hunter confie à Artyom la mission de rallier Polis pour leur demander leur aide. Le jeune s'élance alors dans le métro, va croiser les différentes factions les unes après les autres, certaines l'aideront, d'autres tenteront de l'empêcher d'avancer. Voici comment débute le premier jeu, Metro 2033.
Metro peau lisse
En lançant le premier jeu, une première question s'impose immédiatement à l'esprit : quel intérêt porter à ce portage sur la console hybride de Big N ? Surtout si, comme votre serviteur, vous avez lu les romans et joué aux versions Xbox One (ou PS4 ou PC). Cette interrogation ne nous quittera pas durant les heures pendant lesquelles nous avons parcouru les deux jeux. Vous trouverez la réponse dans la conclusion un peu plus après.
Comme nous l'avons précisé en introduction, Metro Redux Switch est exactement la même version que celle sortie en 2014 (premier élément de réponse). On y retrouve donc les deux jeux Metro 2033 et Metro: Last Light accompagné de tous les DLC disponibles et du mode de jeu supplémentaire. Ce dernier, appelé mode Spartiate, met davantage l'accent sur le côté action et minimise la dimension survivaliste. La compilation propose par ailleurs quatre niveaux de difficulté, de "Normale" à "Ranger", cette dernière étant réservée aux acharnés qui sont capables d'évoluer en comptant la moindre balle ou la moindre cartouche et qui peuvent se déplacer avec la légèreté et la discrétion d'un félin.
Les jeux et leurs histoires, vous les connaissez certainement. Nous avons fait un petit topo sur l'histoire en introduction pour celles et ceux qui ne les connaîtraient pas du tout. Au niveau du gameplay, les Metro sont donc des FPS classiques : gâchette basse gauche, je vise, gâchette basse droite, je tire, les gâchettes hautes étant réservées aux roues des équipements.
La dimension survie prend ici tout son sens. La gestion de vos ressources doit rester votre priorité. Rien de plus insupportable et létal que de ne plus avoir de munitions face à des adversaires qui ne semblent pas avoir de problèmes d'approvisionnement, ou de se retrouver coincé à la surface sans réserve de cartouches à gaz pour votre masque. Comme vu précédemment, le mode Spartiate est plus généreux en ressources, mais quel que soit le mode que vous avez choisi, l'exploration systématique et complète de chaque endroit visité est vital. Aussi, le choix de l'infiltration, quand cela est possible, restera souvent la bonne approche. Il faut se cacher, bien observer son environnement et anticiper et prévoir les déplacements des ennemis. Ce point a souvent été critiqué d'ailleurs, puisque l'IA n'est franchement pas la plus "intelligente" que vous rencontrerez. En effet, les mouvements des adversaires sont souvent régis par des lois simples, le plus flagrant étant qu'ils ne vous poursuivent pas si vous atteignez la limite de leur "zone de patrouille". Il semble que ces défauts n'aient pas été corrigés dans la version Redux.
Metro Boulot Dodo
Alors quel peut être l'intérêt à (re)jouer aux Metro sur Switch ? Il y a en premier lieu le mode nomade bien évidemment. Cela reste d'ailleurs le principal argument valable pour les portages des jeux "non Nintendo" sur la Switch. Que cela soit dans les transports, en pause au travail ou dans votre lit, vous pourrez vous plonger dans les profondeurs angoissantes du métropolitain moscovite. Ici, point de guide aux cheveux blonds prénommé Nathalie pour vous aider (clin d’œil aux fans de Monsieur 100 000 volts, s'il y en a qui passent...). Le problème qui va se poser rapidement, c'est la lisibilité des graphismes. Autant la noirceur générale et la vue "au faisceau de lampe" participent à l'immersion, autant cela ne facilite en rien la progression. L'écran de la Switch n'est clairement pas assez fin pour afficher les pixels de graphismes déjà pas folichons. Combien de fois avons-nous pesté et cherché la pénombre pour retrouver de la lisibilité !
Au niveau de la maniabilité, les joysticks des Joycons sont limites. Là aussi, ils n'arrangent pas un maniement déjà pas au top. C'est dans ces moments-là où l'on se souvient que les jeux datent un peu et que la version remasterisée Redux qui nous occupe aujourd'hui avait déjà été critiquée à sa sortie par le manque de changements probants au niveau du gameplay.
Enfin, jouer sur la télé se révélera difficile pour les rétines. Le manque de puissance de la console est ici flagrant. Les graphismes sont brouillons, ça scintille, c'est moche. Mention spéciale aux décors en extérieurs qui sont ton sur ton : gris sur gris. Cela manque franchement de détails et de définition. Dernier point, les temps de chargement. Le jeu étant très linéaire, il est décomposé en de nombreux "tableaux". Et à chaque transition, on a droit à un temps de chargement qui varie de "je-vais-me-resservir-une-mousse" à "on-va-visiter-la-Belgique-et-goûter-ses-bières-d'abbaye".
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