Grosse actualité pour nos deux Gaulois préférés ces derniers temps. Depuis fin 2018, on a pu voir au cinéma Astérix - Le Secret de la Potion Magique, deuxième film d'animation réalisé par Alexandre Astier, on a pu jouer à la version remasterisée de Astérix et Obélix XXL2 : Mission Las Vegum et on a pu lire La Fille de Vercingétorix, dernier album sorti le mois dernier.
Et voici que sort Astérix et Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal sur PC, PS4, Xbox One et Switch. Pour beaucoup de joueurs, la licence avait laissé de bons souvenirs, surtout à celles et ceux qui avaient pu jouer à XXL 2 en 2005. Depuis, de nombreux jeux siglés Astérix et Obélix ont vu le jour, surtout sur plateformes mobiles, mais il manquait un vrai épisode sur PC et consoles, ce à quoi a répondu Microïds en proposant l'opus qui nous occupe aujourd'hui.
Les deux irréductibles Gaulois sont dans nos vies à tous depuis notre plus tendre enfance, et à ce titre, on est souvent prêts à pardonner les défauts des jeux de la licence. Aujourd'hui, nous avons temporairement mis de côté notre amour pour les aventures d'Astérix et Obélix pour vous proposer ce test sans concessions.
- Genre : Distributeur de baffes
- Date de sortie : 21 novembre 2019
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One, Switch
- Développeur : Microïds
- Prix : 49,99€ disponible en Édition Limitée sur Amazon et 39,99€ en dématérialisé sur les différents stores
- Testé sur : PS4
Premier bon point, Astérix et Obélix XXL 3 propose une toute nouvelle histoire qui n'est l'adaptation d'aucun album ou film d'animation, celle du Menhir de Cristal. L'histoire commence comme souvent en forêt où l'on retrouve nos deux héros revenant vers le village. Après avoir corrigé quelques légionnaires ayant eu l'outrecuidance de s'approcher trop près, ils arrivent devant la hutte du druide Panoramix où le facteur se plaint d'avoir été assommé par des Romains qui lui ont volé son courrier. Intrigués, Astérix et Obélix décident d'aller récupérer les quelques missives sur marbre au camp de Petibonum.
De retour au village, ils devinent que le méfait des Romains avait pour unique but de soustraire une lettre adressée au druide. Envoyée par son amie Hella Finidrir, grande prêtresse de Thulé, elle lui explique être menacée par César et lui demande de sortir le Snaefellhelgajökull, le Menhir de Cristal, à ne pas confondre avec Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch qui est une petite bourgade du Pays de Galles. Mais ce menhir n'a en soit aucune utilité. Afin d'à nouveau profiter de ses pouvoirs spéciaux, il faut le retrouver et lui adjoindre trois pierres : la pierre de glace, la pierre de feu et la pierre magnétique.
N'écoutant que leur courage, et aussi certainement parce qu'ils n'avaient rien de mieux à faire à ce moment-là, Astérix, Obélix et Idéfix partent alors pour récupérer ces pierres et aider Hella. Ils vont devoir affronter des cohortes de légionnaires dans tous les coins de l'Empire Romain, comme sur les terres gelées de Thulé ou dans la chaleur étouffante de la Phénicie aussi.
Cette longue introduction aura permis au joueur de se familiariser avec les deux principaux types de gameplay. En effet, le jeu alterne entre des phases "d'exploration" et des phases "donjon". Dans les premières, très apparentées à du beat'em all, les deux héros avancent et affrontent les ennemis qui se présentent. Et contrairement à ce que l'on aurait pu penser de prime abord, ces derniers ne sont pas de simples mobs et présentent même une certaine agressivité. Malheureusement, la progression est souvent malaisée du fait que la caméra est fixe et que le chemin n'est parfois pas très bien matérialisé. Astérix et Obélix se retrouvent parfois pris dans une embuscade, devant se débarrasser des soldats de première ligne au corps-à-corps, en évitant les flèches et les pilums envoyés par les soldats de deuxième ligne.
Foncer dans le tas est rarement la bonne situation et une petite analyse de la situation n'est pas superflue. Par ailleurs, on regrette que souvent le deuxième personnage, celui que l'on ne dirige pas, se retrouve bloqué dans un coin de l'écran derrière un bête caillou. Parce que oui, dans Astérix et Obélix XXL 3, Obélix peut être bloqué par une pierre. Au rayon des incohérences, on note aussi qu'il est souvent nécessaire à Astérix d'aller aider Obélix, débordé par de trop nombreux ennemis. Mais passons, si Obélix était aussi fort que dans la BD, il n'y aurait aucun challenge.
En dehors de ces phases d'exploration, nos deux héros vont devoir, pour des raisons diverses et variées, visiter des camps romains. Comme vus précédemment, ils sont présentés un peu à la manière de donjons. Divisés en plusieurs zones, ils présentent une difficulté plus élevée de par le nombre d'ennemis présents. Chaque zone doit être "nettoyée" avant de pouvoir accéder à la suivante. Il y a davantage de types de soldats, certains plus coriaces que d'autres, les plus dangereux étant toujours ceux qui attaquent à distance. Chaque zone peut être abordée de deux manières : soit on fonce dans le tas, soit on essaie de se débarrasser des Romains les plus gênants : les archers et les donneurs d'alerte. Rien à voir avec Wikileaks, ce sont des ennemis qui, sans relâche, soufflent dans leur trompette pour appeler des renforts. Et ceux-ci semblent infinis tant nos deux Gaulois peuvent parfois se retrouver complètement débordés. Autant vous dire que ceux-là, ils convient de les faire taire le plus rapidement possible.
C'est dans ces mêlées sauvages qu'Astérix et Obélix vont devoir utiliser leurs coups spéciaux. On retrouve l'uppercut, celui qui satellise les légionnaires en laissant leurs sandales à terre, le lancer de Romain, la super-charge et l'attaque tournoyante. De plus, Astérix peut boire de la potion magique pour gagner en force et en rapidité durant quelques instants et Obélix peut envoyer le brave Idéfix croquer quelques derrières. Pour utiliser ces coups spéciaux, les Gaulois disposent d'une jauge qui augmente au fur et à mesure des baffes distribuées. Une fois arrivé à la fin d'un camp, le joueur reçoit une récompense en fonction de son score (bronze, argent ou or) et peut décider de le refaire afin de s'améliorer.
Tout au long des six parties qui constituent le jeu, ces deux types de gameplay vont se succéder. Obélix va gagner en pouvoir grâce aux pierres récupérées et collées au Menhir de Cristal. Les phases d'exploration gagneront aussi en intérêt puisque la surface à visiter gagnera en taille ou l'endroit sera véritablement labyrinthique, mais le jeu restera fondamentalement le même. Parfois un peu lassé, on en viendra presque à éviter les légionnaires pour avancer plus vite dans l'aventure.
Pour rendre Astérix et Obélix XXL 3 plus attrayant, ou pour allonger la durée de vie, les développeurs ont émaillé la progression de quelques missions secondaires. Fournies par des PNJs surmontés d'un point d'exclamation bleu, elles n'ont absolument rien à voir avec l'histoire principale et ne présentent que peu d'intérêt. On trouve pêle-mêle un lot de Romains à assommer durant un temps chronométré, ramener une poule à son propriétaire, retrouver des pièces de charriot, etc. De nombreuses icônes à attraper parsèment aussi les niveaux : les fameux casques, chers à Obélix, des dés à jouer, des éclairs pour augmenter la jauge des coups spéciaux. Les complétistes auront ainsi à cœur de farfouiller dans chaque caisse et dans chaque recoin.
Astérix et Obélix XXL 3 offre la possibilité de jouer à deux en co-op locale. "Enfin !" diront certains. Il est sûr que s'associer à un ami permet au jeu de fortement gagner en fun. Aux commandes des deux Gaulois, les niveaux se traversent plus rapidement et même le gameplay s'en retrouve un peu amélioré puisqu'il est possible, par exemple, de s'envoyer et se renvoyer un légionnaire. De plus, les bugs de collision disparaissent. Il aurait juste fallu que l'écran se sépare verticalement quand les personnages se retrouvent trop éloignés l'un de l'autre puisque l'on est contraint de s'attendre pour avancer. Malgré cela, le jeu gagne quand même beaucoup à être parcouru à deux, dans son canapé, devant sa télévision.
Le jeu présente de très beaux graphismes colorés. Le studio a pris le parti de proposer des graphismes très proches de la bande dessinée. Cela ne plaira peut-être pas à tout le monde puisque les décors sont plus lisses et moins travaillés que sur l'épisode précédent par exemple. On pourrait reprocher aux dessins de manquer de relief, mais nous pensons que les graphismes y gagnent en clarté et en dynamismes. En termes d'animations, on reste par contre très loin de ce que pourrait offrir la puissance de nos machines actuelles, le pire étant les "cinématiques". Les guillemets sont placés là à dessein (comment les appeler ?), car ces moments propices à faire avancer l'histoire se retrouvent cantonnés à un simple plan fixe, montrant les protagonistes de haut, se mouvant à peine. Seul apparaît en incrustation le visage de celui ou celle qui parle. Cela a peut-être aussi été choisi pour coller à l'esprit BD, mais cela fait clairement un peu cheap.
Au niveau sonore par contre, c'est du tout bon. Les musiques et les bruitages collent parfaitement à l'action et surtout, les doublages sont de grande qualité. Le travail de Jean-Claude Donda qui remplace Roger Carel pour Astérix et de Guillaume Briat qui remplace Pierre Tornade pour Obélix est parfait. On retrouve aussi avec plaisir Serge Papagalli, le paysan de Kaamelott, dans le rôle d'Abraracourcix. Les dialogues sont bien écrits et toujours pleins d'humour et de références.
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