Need For Speed est né en 1994 et fête donc cette année ses 25 ans et ça tombe bien puisque Need For Speed Heat est sa 25e déclinaison, ce qui nous fait donc une moyenne d'un titre par an. En moyenne, car certaines années s'en sont abstenues, mais d'autres ont compensé en sortant deux titres. Quoi qu'il en soit, cela peut paraître un peu excessif, et même amener jusqu'à l’écœurement. Ce que certains ne se privent pas de faire, rejetant tout nouveau titre avant même de l'avoir vu, persuadé que plus rien de bon ne peut en sortir et pourtant, même s'il y a effectivement pas mal de raté, il y a aussi eu quelques bonnes surprises. Le dernier en date, Need For Speed Payback, bien que non dénué de bons aspects, n'était, en tout cas, pas vraiment parvenu à convaincre et avait fortement été critiqué pour sa politique de lootboxes. Le studio suédois Ghost Games nous propose en tout cas cette fois-ci un jeu oscillant entre le jour et la nuit dans une ville fortement inspirée de Miami. Alors attachons notre ceinture et partons voir ce qu'il a sous le capot.
- Genre : Course automobile arcade
- Date de sortie : 8 novembre 2019
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One
- Développeur : Ghost Games
- Éditeur : Electronic Arts
- Prix : 59,99€ sur PC et 69,99€ sur consoles disponible sur Amazon
- Testé sur : PC
Le Crew avant tout
Ana fait parti d'un des crews de Palm City qui, la nuit venue, s'adonne à des courses automobiles dangereuses et illégales au milieu du trafic des autres automobilistes bien sages. Mais la police n'entend plus les laisser faire indéfiniment et cherche à mettre fin à ces activités nocturnes en les prenant en chasse. C'est ainsi qu'un des membres de son crew décide de laisser tomber alors que l'autre se fait arrêter par Shaw, un flic un peu sadique, et que sa voiture finit détruite au fond de l'eau. Le crew est ainsi dissout et Ana se retrouve seule sans plus personne pour l'épauler.
C'est cinq jours plus tard que vous débarquez dans le garage Rivera et faites la connaissance de Lucas, le mécano qui va vous permettre d'acquérir votre première voiture parmi celles encore disponibles : une Ford Mustang de 1965, une BMW M3 Evolution II de 1988 et une Nissan 180SX Type X de 1996. Ce ne sont pas des bêtes de course, mais elles vous permettront de participer à l'officiel Speedruns Showdown auquel Lucas se propose de vous faire accéder. Il y a bien aussi une Chevrolet Camaro SS de 1967, mais c'est celle de Roberto Rivera, le célèbre papa de Roberto qui a, en son temps, remporté de nombreux titres au volant de son bolide.
Ana, qui s'avère être la sœur de Lucas, arrive alors au garage et vous félicite pour le choix de votre voiture qui s'avère être la première voiture qu'elle a piloté. Cela ne l'empêche pas de vouloir vous voir faire vos preuves et vous accompagne alors pour participer à une course contre "Numero Uno" Kenny, le premier du gang des Speed Boys que vous défierez un à un avant de tous les envoyer au tapis. Alors que l'impitoyable Lieutenant Frank Mercer, qui a mis en place un nouveau groupe tactique d'intervention disposant de bolides, ne vise qu'à mettre fin aux dangereuses courses nocturnes, vous ferez tout votre possible pour passer entre les mailles du filet et gravir les échelons afin d'entrer dans La Ligue qui n'accueille que les pilotes les plus talentueux de Palm City. Mais Mercer est prêt à tout, même à enfreindre la loi, ce que Danny Shaw, son fidèle second, ne se prive pas de faire malgré les reproches de la motarde Eva Torres. Votre crew et vous allez donc devoir jouer serré.
Yo, t'es nul, je vais te fumer
Tombons tout de suite le masque, ce n'est pas le scénario de Need For Speed Heat que vous éblouira. Il a tout du grand classique avec les vilains méchants flics qui veulent empêcher les fougueux pilotes de s'amuser et des bandes qui se provoquent avec des injonctions mille fois entendues, tout en voulant se donner du style et se la jouer cool. Mais ce n'est clairement pas pour le scénario que l'on joue à un titre NFS, n'est-ce pas ? Et puis le personnage bas du front de Shaw s'avère souvent assez drôle dans sa stupidité arrogante avec son sourire idiot.
Le monde ouvert du jeu, inspiré par la ville de Miami, en Floride, s'étale sur 18 quartiers assez variés, ce qui est plutôt pas mal, même si à 250 km/h on va finalement assez vite d'un bout à l'autre. Graphiquement, on aurait pu s'attendre à mieux, notamment au niveau des immeubles qui semblent parfois faits de carton-pâte, mais le rendu est efficace notamment au niveau des éclairages et des reflets qui peuvent permettre de faire de beaux clichés avec le mode photo proposé par le jeu. La pluie est également bien retranscrite et l'effet de vitesse bien entendu au rendez-vous. Et n'oublions pas la bande-son bien rythmée sans laquelle un jeu Need For Speed ne serait pas un jeu Need For Speed. Celle-ci propose un joli panel de morceaux bien agréables à écouter au volant.
À noter que le titre est entièrement traduit en français, texte et voix, avec un jeu d'acteur variable, mais globalement satisfaisant, à condition de ne pas être trop réfractaire aux provocations potaches et répétées. De même, lorsque vous conduisez, vos acolytes ont tendance à vous contacter pour échanger quelques mots avec vous. Ce n'est pas dérangeant en soi tant que cela s'inscrit dans le déroulement de l'histoire, mais le souci provient du fait que certains échanges se voient répétés à plusieurs reprises, ce qui nuit beaucoup à la crédibilité de ceux-ci.
Pour ce qui est de la conduite en elle-même, NFS Heat mise tout sur la course urbaine. Même s'il y a quatre types de comportement dans lesquels spécialiser sa voiture (course, route, TT, drift), on reste dans de la course urbaine, le côté tout-terrain ne sert qu'à ne pas être trop ralenti lorsque vous sortez des routes goudronnées, aucun véhicule véritablement tout terrain n'est d'ailleurs au programme. Si trois niveaux de difficulté sont proposés et peuvent être changés à la volée, mieux vaut jouer en niveau difficile pour rencontrer des adversaires un peu plus coriaces. Ils auront alors un meilleur niveau et s'avéreront plus collants et agressifs.
Need For Drift
La difficulté rencontrée dans NFS Heat peut en effet rapidement nuire à l'expérience de jeu si vous vous amusez à monter les niveaux trop vite. Il est conseillé de s'adonner aux courses lorsqu'elles se présentent alors que vous avez juste le niveau requis, voire un peu moins, sinon la concurrence ne sera pas à même de présenter du challenge et vous aurez même vite fait de rattraper les derniers pilotes (la plupart des courses se déroule sur 3 tours). Mieux vaut donc utiliser l'argent gagné durant les courses de jour pour customiser ses voitures ou pour agrandir sa collection (un grand nombre de véhicules étant comme à l'accoutumée proposé) que pour les faire monter en puissance avant d'avoir écumé toutes les courses disponibles, à moins d'y retourner ensuite avec de nouvelles voitures acquises avant de les avoir trop montées en niveau. Et pour déverrouiller des pièces plus performantes et améliorer sa réputation, indispensable pour accéder à de nouvelles courses, c'est au cours de la nuit que cela se passe.
La nuit, contrairement aux courses officielles de jour qui se déroulent sur circuits fermés, ce sont des courses clandestines qui vous attendent en plein milieu de la circulation qui constitue un sympathique obstacle supplémentaire à prendre en considération. Et bien entendu, la police est à l'affût. Tant que votre niveau d'alerte reste à zéro, vous pouvez toutefois curieusement, comme en plein jour, faire à peu près tout ce que vous voulez sous leurs yeux sans que cela ne les interpelle aucunement. En revanche, plus votre niveau d'alerte monte et plus ils deviendront un problème à gérer. Et pour se débarrasser des flics, que l'on est bien content de retrouver après l'épisode précédent, il faut soit les semer pour rejoindre une planque et se faire oublier, soit détruire leurs véhicules. À moins que vous préfériez verser des pots-de-vin en début de poursuite pour qu'ils vous laissent tranquilles, au moins momentanément.
De même, votre véhicule subira aussi des dégâts, surtout face à la police. Rien de très réaliste cependant, il est possible de pratiquement tout défoncer sur son passage, du gros arbre bien épais en passant par le muret de pierre, comme si tout n'était que du décor en contreplaqué et sans réelle incidence sur votre course. Mais les dégâts peuvent finir par être critiques, vous obligeant à passer par les stations-service pour les réparer et ne pas vous retrouver immobilisé sur le bas-côté ou arrêté par la police, perdant par la même une partie du cash et de la réputation acquis au cours de la nuit. À noter que plus le niveau d'alerte augmente et plus cela multiplie vos gains en fin de nuit, d'où l'intérêt de le faire monter, même si à trop risquer vous pouvez perdre beaucoup. De plus, des courses top alerte réservées aux pilotes d'alerte 3 permettent de déverrouiller de meilleures pièces. Histoire de varier les plaisirs, des défis nocturnes et diurnes peuvent aussi être activés au choix et viennent compléter les 5 défis quotidiens et les défis de crew consistant à se confronter aux temps réalisés par les autres membres du crew.
Pour ce qui est des courses, il ne faut pas non plus se prendre trop au sérieux, et se contenter d'apprécier les nombreuses glissades que le titre vous incite à faire. Le frein s'avérera à ce titre bien inutile puisque le seul usage du frein à main pourra suffire, tant celui-ci s'avère efficace grâce à un système vous remettant facilement sur les rails. Les fans de Fast & Furious y trouveront certainement leur compte en tout cas. Le frein à main demeure toutefois bien moins efficace que le drift qui, lui, bien que gérable, nécessite davantage d'expertise pour être bien placé, surtout dans les courses de drift où il faut parvenir à le faire durer suffisamment longtemps tout en frôlant les barrières. En dehors de cela, NFS Heat propose également de nombreuses activités que l'on connaît déjà et pour lesquelles il faudra atteindre un certain objectif pour décrocher les 3 étoiles (radars, zones de drift et grands sauts) où collectionner des éléments disséminés dans chaque quartier (panneaux à détruire, street art à trouver et flamants roses à détruire). En récompense, du cash et de la réputation sont obtenus et un véhicule spécial est débloqué en complétant toute une catégorie. La variété des occupations possibles permet donc d'éviter la lassitude.
Enfin, nous terminerons avec un pan incontournable dans tout NFS qui se respecte : la customisation. Il est possible de peaufiner à votre image vos véhicules (carrosserie, peinture, habillage, effets, suspension, sonorité de l'échappement) mais aussi votre personnage. Une application intitulée NFS Heat Studio et disponible avant même la sortie du jeu, permet même de personnaliser sa voiture où vous voulez pour ensuite l'importer in game. Si au départ, vous devez choisir un avatar parmi une liste présentant différentes ethnies dans les deux sexes, il est toujours possible d'en changer par la suite. Et pour le personnaliser, vous pouvez choisir parmi différentes coiffures, accessoires (lunettes, masques) et vêtements (tête, haut, bas, chaussures) à la fois typés masculins et féminins, mais que vous pouvez appliquer quel que soit le sexe du personnage. Aucune trace de lootboxes n'a toutefois montré signe de vie, ce que l'on se doit de saluer, mais de nombreux placements de produits sont présents, que ce soit sur les véhicules bien entendu, mais aussi les pièces mécaniques et les vêtements.
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