Harrison Ford a partagé son point de vue de manière tranchée sur l'utilisation de l'IA notamment dans le milieu du doublage lors d'une interview avec le Wall Street Journal, il a expliqué pourquoi il ne redoutait pas les acteurs générés par l'IA en citant l'exemple de Troy Baker, qui incarne le protagoniste d'Indiana Jones et le Cercle Ancien.
Troy Baker, un successeur parfait (et humain)
Ce n'est pas la première fois qu'Harrison Ford a tenu à saluer la performance de Troy Baker dans Indiana Jones et le Cercle Ancien, expliquant que son interprétation prouvait qu'aucune intelligence artificielle n'était nécessaire pour prolonger l'héritage d'un personnage.
Il semblerait que pour Harrison Ford, l'essence d'une performance ne réside pas uniquement dans l'apparence ou la voix, mais bien dans l'interprétation et l'attitude de l'acteur.
L'acteur de Star Wars et Indiana Jones critique également plus ou moins indirectement la volonté de conserver à tout prix des visages iconiques dans la culture populaire, parfois au détriment de nouvelles interprétations humaines : « Je ne serai plus nécessaire. Il y a quelqu'un derrière moi. Qui fait ce que j'ai fait. Et c'est ce qui est attrayant. C'est ce qui va arriver », a-t-il affirmé, illustrant ainsi sa vision de la transmission des rôles entre générations d'acteurs.
Une vision philosophique face à l'avenir de l'industrie
Contrairement à certains de ses collègues qui redoutent l'exploitation posthume de leur image, Ford adopte une posture pragmatique sur le sujet. Il ne semble pas s'inquiéter de l'utilisation future de son image ou de la manière dont son héritage sera géré après sa carrière. « Mon plan est de continuer à travailler avec ce visage jusqu'à ce que je me fiche de ce qui se passe », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il considère déjà avoir été indemnisé à hauteur de son travail. Un changement extrême d'attitude pour Harrison Ford, qui il y a quelques années pensaient être le seul à pouvoir incarner l'archéologue aventurier.
Cette prise de position se distingue de celles de nombreux acteurs qui militent pour des protections accrues face à la numérisation et à l'exploitation commerciale de leur image. Les comédiens de doublage de jeux vidéo de la SAG-AFTRA sont en grève contre les principaux éditeurs américains depuis le mois de juillet 2024, mettant en avant les enjeux de droits et de rémunération liés à l'entraînement de modèles d'IA avec des performances vocales. La question de la protection des artistes face à ces nouvelles technologies reste donc d'actualité, même si Ford semble convaincu que rien ne pourra remplacer la puissance d'une performance humaine.