Quand on pense à une sage de science-fiction, la première qui vient en tête est Star Wars. On peut aussi penser à Star Trek, mais l'univers imaginé par George Lucas est probablement le plus connu, mais aussi le plus aimé. Il est difficile de rivaliser dans ce domaine, et pourtant, en 2013, Summit Entertainment — en partenariat avec d'autres studios — décide de tenter sa chance avec un film qui devait être le premier d'une nouvelle franchise de science-fiction.
L'adaptation d'un roman culte
En 2013, les spectateurs peuvent découvrir La Stratégie Ender, film de science-fiction mais surtout adaptation du roman éponyme d'Orson Scott Card, et premier tome du Cycle d'Ender. La réalisation est confiée à Gavin Hood, un choix plutôt surprenant puisque ce dernier avait sorti le très discutable X-Men Origins: Wolverine. L'auteur avait même déjà imaginé porter son livre sur grand écran, mais les 6 scénarios qu'il avait imaginé n'ont pas été retenu, et c'est Hood qui s'y est collé. Il voulait proposer une version ambitieuse de l'œuvre et tourner La Stratégie Ender en même temps que l'adaptation de La Stratégie de l'ombre, L'Atalante, premier volume de La Saga des Ombres écrite par Card lui-même et publié 14 ans plus tard, qui se déroule parallèlement à l'intrigue de La Stratégie Ender.
Le film disposait de plusieurs atouts. En premier lieu, un casting solide. Le jeune Asa Butterfield, qui révélé au grand public par Hugo Cabret de Martin Scorsese en 2011, est choisi pour incarner le protagoniste principal du film : Andrew, surnommé Ender. À ses côtés on retrouve Harrison Ford (colonel Hyrum Graff), Ben Kingsley (Mazer Rackham), Abigail Breslin (Valentine Wiggin), ou encore VIola Davis (Commandant Gwen Anderson). En second lieu, il dispose d'un budget confortable de 110 millions de dollars. On peut aussi rajouter que le roman de Card dispose d'une solide base de fans, on pouvait donc imaginer que l'attrait pour le film se ferait ressentir rapidement aux guichets des cinémas, mais rien ne s'est passé comme prévu.
Un boycott en règle
Avant l'avant-première, un appel au boycott a été lancé contre le film à cause de certaines déclarations de l'auteur. Quelques années auparavant, il s'était positionné contre le mariage homosexuel. Il ne s'est jamais réellement excusé, mais a publié quelques temps après une déclaration dans laquelle il explique que ses opinions n'étaient pas pertinentes compte tenu de la position adoptée par la Cour suprême à l'époque.
Mais ce premier incident n'était qu'un prémisse. Le film La Stratégie Ender est finalement sorti en novembre 2013, et s'est rapidement transformé en flop. Certes, il est parvenu à décrocher la première place au box office nord-américain lors de son premier week-end d'exploitation, mais les spectateurs s'en sont rapidement détournés. Au final, il n'aura récolté que 125 millions de dollars au box-office internationale, et aura généré une perte estimée à 68 millions de dollars.
Ce qui est frappant dans le cas de La Stratégie Ender, c'est que le film ne s'est pas fait dézinguer par les critiques (il affiche des notes au dessus de la moyenne sur la plupart des agrégateurs que se soit du côté de la presse ou du publie). En vérité, il a souffert de la sortie d'un autre film, d'un genre différent certes mais abordant des thèmes communs : l'excellent Gravity sorti fin octobre 2013.
Cet échec au box office à condamné tout projet de saga et de suites pour la Stratégie Ender. Une série de romans qui aurait pu donner une formidable franchise sur grand écran, mais qui est définitivement morte et enterrée.