Pour le Summer Split, Riot Games a décidé que les matchs des LCS se joueront désormais en BO3. La saison régulière sera un simple Round Robin, où chaque équipe rencontrera les autres. Il n'y aura qu'une seule série de matchs, à la différence de la LCK où il y a les matchs aller et retour. À l'issue de la saison régulière, les teams classées entre la troisième et la sixième place se qualifient pour le premier round des playoffs. Les premières et secondes quant à elles, seront directement qualifiées pour le second round. Les deux dernières sont éliminées, et contrairement aux autres régions, les résultats du Spring Split ne servent à rien. Cela veut dire que si Team Liquid (championne au Spring) termine septième ou huitième, ils n'auront aucune chance d'aller aux Worlds.
Le BO3, la solution miracle ?
Depuis environ un an, il semble évident que l'écart entre le niveau général en Europe et en Amérique du Nord s'est considérablement réduit, au point où l'on peut presque débattre de quelle région est la meilleure. Si les fans européens peuvent encore se moquer un peu des NA, c'est surtout grâce à la récente bonne perf des G2. Cependant en enlevant les samouraïs qui ont clairement une longueur d'avance sur les autres équipes occidentales (ATM, ce n'était pas forcément le cas en 2023), l'Europe ne semble plus spécialement meilleure que les NA. Au final peu importe qui est la meilleure des régions occidentales, car l'Asie semble toujours bien au dessus. Il est cependant intéressant de noter que sur les dernières années, les équipes NA sont sur une dynamiques ascendantes, alors que les teams EU ont tendance à stagner.
Les NA et l'EU partagent un point commun sur leurs championnats respectifs : les matchs sont en BO1, à l'inverse de l'Asie où tout se joue en BO3. Le BO3 présente des avantages non négligeables. Le premier est tout simplement qu'il permet de mieux travailler les phases de draft, en s'adaptant aux stratégies adverses. Une équipe ayant prévu un pick niche est beaucoup plus difficile à contrer en BO1 car elle bénéficie de l'effet de surprise, alors qu'en BO3 ses adversaires peuvent répondre à la strat lors de la draft suivante.
Seconde bonne raison de privilégier le BO3 : le format permet d'être beaucoup plus créatif. Il est possible d'essayer des compos originales quitte à perdre une game, avant de revenir sur une strat plus classique sans courir le risque de perdre le match en tentant une strat innovante mais qui se révélerait peu efficace et/ou mal exécutée.
Défauts du BO3
Ce n'est pas la première fois que le BO3 est tenté en occident. Les deux LCS (EU et NA) l'ont tenté sur la fin de la saison 2016 et l'entièreté de la saison 2017, et les résultats sont très mitigés. Pour les NA, il n'y a pas vraiment eu d'améliorations visibles sur la scène internationale. Les équipes étaient peut être un peu meilleures, mais leurs résultats sont restés équivalents. La même chose pourrait être dite pour l'Europe, mais c'est juste après 2017 que le Vieux Continent a connu son dernier âge d'or avec les saisons 2018 et 2019. Selon nous, il serait faux de dire que la hausse de niveau était due au fait que les équipes ont joué un an en BO3 avant, mais on ne peut pas totalement écarter la possibilité que ce format ait eu un impact positif sur le long terme.
La raison principale pour laquelle le BO3 a été abandonné n'est pas son absence d'efficacité (Riot Games n'a pas pour but de rendre chaque région compétitive), mais son impact sur les audiences. Le public occidental n'appréciait pas forcément de devoir consacrer des journées entières à regarder du League of Legends, et les audiences ont eu tendance à baisser d'où la décision de revenir au BO1. Riot Games semble avoir tiré certaines leçons du passé, et cette fois au lieu d'avoir 4 BO3 sur la même journée, il n'y en aura que deux comme en LCK.
Cependant comme il y a moins d'équipes en LCS, et qu'il n'y aura pas de matchs retours, les joueurs NA joueront toujours beaucoup moins que les joueurs de LCK (on parle ici de match officiel, on a pas les données pour l'entraînement et les scrims). En terme d'audience, cela ne semble pas être un mauvais calcul. Avec un faible nombre de matchs, cela donne à chaque rencontre de l'importance, même si le match semble déséquilibré sur le papier. Trébucher une fois pendant la saison peut coûter la seconde place, synonyme de qualification au round 2. L'intérêt des spectateurs devrait donc être maintenu, en théorie.
Si aujourd'hui le passage en BO3 pour les LCS ne devrait pas être un désavantage en terme d'audience, son efficacité sur le niveau général des équipes restera à prouver. Hors c'est bien ce dont les teams NA semblent d'abord avoir besoin pour attirer de nouveau des spectateurs : une équipe capable de faire des trucs sur la scène internationale, une team dont on se dirait : oui cette équipe peut finir dans le top 4 sans avoir trop besoin que les étoiles s'alignent. Si les spectateurs se lassent des LCS, c'est principalement parce que la région n'est plus capable de les faire rêver. Hors c'est bien ce que chacun attend lorsque l'on souhaite regarder quelque chose dans le but de se divertir.
Depuis plusieurs années, les ligues multiplient les tentatives afin de trouver le format de compétition qui plaira au plus grand nombre. Aujourd'hui, on vous parle en détail d'une initiative qui fait de plus en plus son apparition, la fearless draft.
