C'est le petit événement de ce printemps côté adaptation de jeux vidéo : après la série The Last of Us qui a réussi à réchauffer l'hiver, les deux frères plombiers se lancent dans leur seconde aventure sur grand écran, avec un film réalisé par Illumination en collaboration avec Nintendo et plus particulièrement Shigeru Miyamoto en superviseur. Alors, est-ce que le long-métrage réussit à redorer l'image du plombier le plus connu de l'univers dans les salles obscures ? Verdict.
C'est très beau
Surement l'un des plus beaux films d'animation CGI de tous les temps, sur le plan visuel Super Mario Bros le Film est très impressionnant. Illumination a fait un travail de dingue et a parfaitement réussi à retranscrire les personnages et le Royaume Champignon, ce qui n'était pas si évident que cela. Mais ce qui marque surtout, c'est la profusion de détails assez phénoménale dans les environnements du film et toujours avec de petites récompenses pour les plus fins observateurs.
Les références pleuvent
Il y aurait tellement à dire sur tous les bonbons disséminés à l'attention des fans dans le film... Et ils ne se limitent pas à du namedropping ou à des objets cachés dans ses décors. Il y a même des scènes entières qui font écho aux jeux Mario, mais en seconde lecture uniquement. Par exemple, lorsque Mario et Luigi vont dans les égouts de Brooklyn "au niveau 1-2", ils y trouvent un passage secret et le fameux tuyau qui les conduit dans d'autres mondes, exactement comme la toute première warp zone du jeu Super Mario qui se cache au niveau 1-2.
Beaucoup de gags qui fonctionnent
Là on est sur un terrain 100% subjectif qui ne se discute pas, mais en ce qui nous concerne, Super Mario Bros le Film a réussi à nous faire passer un bon moment. On retrouve l'humour visuel typique des productions Illumination et il faut admettre qu'il s'accorde plutôt bien avec l'univers des deux frères plombiers : peu de vannes ou de gags tombent à plat, même si la chanson de Bowser semble faire débat chez ceux qui ne l'ont pas gravée dans le cerveau depuis le visionnage.
Version française de grande classe
Nintendo et Universal ont eu la bonne idée de ne pas céder aux sirènes du star-talent pour composer le casting vocal de Super Mario Bros, ou du moins pas en France. Avec cette VF dirigée par Valérie Sisclay, on a le droit à des comédiens de doublage expérimentés et ça se ressent complètement dans le film. On se demande pourquoi Christophe Lemoine n'a pas doublé Jack Black (alors qu'il le faisait dans la première bande-annonce), mais Jérémie Covillaut fait tout de même un excellent roi des Koopa.
Des reprises musicales de qualité
Toutes les compositions originales reprenant les thèmes cultes de Koji Kondo sont de bonne facture, pour une bande-son vraiment solide, si l'on excepte "quelques appeaux à boomer" que nous évoquerons dans les points faibles du film. Il faut aussi noter la participation de Jack Black au score, avec sa chanson originale Peaches, qui est tout simplement en train d'exploser sur les plates-formes d'écoute.
Le film va beaucoup trop vite
Ce n'est pas nécessairement la simplicité du scénario qui pose souci, mais plutôt la manière dont le film est construit. Ce premier long-métrage Mario a tellement de références à caser pendant ses 90 minutes qu'il ne prend jamais le temps de se poser pour développer correctement ses personnages. La relation entre Mario et Luigi est plutôt convaincante, mais on reste tout de même sur notre faim, au point de penser que les plombiers se font voler la vedette par Peach et l'énorme Bowser.
Les bandes-annonces en montraient trop
Si vous avez regardé tous les trailers de Super Mario Bros, vous connaissez déjà une bonne partie du déroulement du film. De nombreuses surprises et scènes clé ont été dévoilées dans les fameux Nintendo Direct diffusant chaque nouvelle bande-annonce : de la Rainbow Road au combat contre Donkey Kong, en passant par le service de plomberie des deux frangins, tout y est passé. Il reste évidemment quelques belles surprises, mais trop peu.
Un univers à peine effleuré
Un peu dans le même ordre d'idées que notre critique sur le développement du scénario, l'univers de la série Mario et les nombreux royaumes qui le composent sont à peine effleurés dans ce premier film. On retrouve pourtant de nombreux paysages connus, mais ils sont traversés en quelques secondes pour la plupart d'entre eux. Même constat pour les personnages, beaucoup de figures iconiques de l'univers Mario manquent à l'appel, mais cela peut s'expliquer facilement par le fait qu'il s'agisse d'un premier film introduisant les personnages principaux. Vu son carton au box-office, la concrétisation d'une suite fait peu de doutes.
Difficile d'y trouver son compte sans connaitre Mario
Ou si vous n'êtes pas sensibles à l'humour léger des films d'animation actuels. Comme nous l'expliquions dans les points positifs, le film est vraiment plein à craquer de références plus ou moins subtiles aux jeux Mario de toutes les générations. Seulement si vous n'êtes pas concernés par ces clins d’œil vous ne pouvez vous rattacher qu'à son humour, que l'on juge efficace, mais qui ne sera pas forcément votre tasse de thé.
Les musiques pop qui gâchent l'OST
La plus grosse faute de goût du film, à notre humble avis. Alors que les compositions reprenant les morceaux cultes de Koji Kondo sont de très bonne facture, se manger du ACDC ou Take on Me agit comme un tue-l'amour sur plusieurs scènes pourtant bien rythmées. Est-ce que Universal avait peur de perdre les "boomers" qui ne connaissent pas Mario ? Ou est-ce un moyen d'associer la musique des jeux vidéo à d'autres morceaux ultra-populaires pour les mettre au niveau ? Impossible à déterminer, il s'agit en tout cas d'un beau gâchis pour la bande-originale du film, d'autant que certaines pistes originales ont été coupées de la version finale.
Conclusion
Pour ce premier film d'animation Super Mario, Illumination et Nintendo n'ont quasiment pris aucun risque et ils ont eu raison. Mario, toute figure iconique soit-il, n'a jamais rencontré le succès sur petit ou grand écran, il était donc plus judicieux de se mouiller la nuque avec un long-métrage qui va droit au but. On est clairement sur un premier chapitre qui vient introduire les personnages clé de l'univers et s'il a la bougeotte, difficile de nier son efficacité : l'humour fonctionne, les références pour les fans sont légions et c'est un véritable régal pour les mirettes. Est-ce qu'on en attendait vraiment davantage pour un film sur le plombier ? Pas vraiment.