Avant d'aller plus loin, des précisions doivent être apportées quant au terme meilleure meta. Cela ne veut pas dire que l'équilibrage est parfait, ni qu'il n'y a pas de grosses aberrations (spoiler : y'en a toujours). Les arguments avancés dans cet article parlent d'un point de vue général, sans trop s'arrêter au cas par cas. Enfin, il n'est pas impossible que les statistiques soient trompeuses, et c'est le point qui sera développé en seconde partie d'article.
Pourquoi la meta semble si bien ?
Pour Riot Games, un champion commence à devenir OP si son winrate dépasse les 52% et un personnage a besoin d'améliorations si il descend en dessous de 48%. Aujourd'hui seuls dix champions sont en dessous de ce chiffre, et sur les 10, quatre d'entre eux sont à 47.9% (bon ok, 47.88 et 47.87 pour deux d'entre eux, on a arrondi). Ce qui veut donc dire qu'il n'y a finalement que 6 champions qui ne seraient pas vraiment compétitifs selon les critères l'éditeur de League of Legends. Le patch précédent avait des stats un peu similaires (9 champions en dessous de 48%, mais aucun à 47.9), tout en ayant vraiment une championne très faible : Zeri (43%). Aujourd'hui Aphélios est le pire champion du jeu mais a quand même 46.27% de WR, ce qui est beaucoup plus que Zeri sur le précédent patch.
Néanmoins il y a quand même 33 champions qui dépassent les 52.1% de winrate. Cela montre bien que l'équilibrage n'est pas parfait, car en terme de statistiques, il y aurait environ 24% des champions qui sont hors des limites souhaitées par l'éditeur. Néanmoins comme beaucoup d'entre eux ont plutôt un winrate positif, et très peu sont dans le négatif, cela veut dire que vous pouvez jouer à peu près n'importe quel personnage et avoir de bonnes chances de gagner la partie. Selon les stats, il n'est donc pas impossible que la meta actuelle soit l'une des meilleures connues par le jeu.
L'arbre qui cache la forêt ?
Néanmoins, une question peut se poser. Comme présenté dans cet article, certains archétypes semblent avoir peu d'impact dans la meta. Presque aucun champion de leur type ne s'impose parmi ceux dominant le jeu, et la très grande majorité d'entre eux se situent dans un intervalle de 2 voire 3% de winrate. Il y a alors deux façons d'interpréter cette donnée. Soit, tous sont aussi efficaces les uns que les autres, et la meta est alors parfaitement équilibrée, soit ils ont tellement de mal à avoir de l'impact sur les games, que peu importe le champion représentant cet archétype, il sera toujours relégué à un rôle de second couteau. Bien sûr être le MVP de chaque partie est impossible et serait frustrant pour les 9 autres joueurs. Néanmoins, ne jamais l'être à moins que les adversaires ne fassent de grosses erreurs (du type jungler adverse qui meurt sous votre tour lvl 3 vous filant un double buff et le first blood), est tout aussi problématique.
Malgré les chiffres avancés dans cet article, nous manquons de données pour affirmer si la meta est quasiment parfaitement équilibrée, ou si au contraire elle est en réalité assez déséquilibrée, et que certains archétypes vont petit à petit disparaître. Les prochains changements de Riot Games seront un début de réponse.