Photo : Sardoche
Le Twitch Game français a longtemps été influencé et dominé par League of Legends. Il faut dire que les Web TV comme Eclypsia ou Millenium à l'époque diffusaient énormément le jeu. Aujourd'hui, l'offre est beaucoup plus variée et la majorité des anciens de la Faille de l'Invocateur a pris son indépendance en se diversifiant.
Mais pour le plaisir, on a décidé d'éplucher les archives de Leaguepedia pour remettre au goût du jour nos anciens et se remémorer de bons moments. Nous avons concocté une petite liste rétrospective des streamers d'aujourd'hui qui ont joué en compétition sur League of Legends en mettant à l'honneur leurs performances passées. Cette série d'articles intitulée Elo Check commence avec Sardoche et son fameux reverse de Cassiopeia.
Sardoche, une figure qui ne laisse personne indifférent
Quand on parle de Sardoche le streamer, on remarque que le sujet laisse rarement indifférent. Difficile de savoir si sa réputation a également affecté la perception qu'a la communauté sur Sardoche, le joueur compétitif, mais là encore, il y a énormément de débats. Certains n'hésiteront pas à lui coller l'étiquette de joueur surcoté, qui se faisait avant tout remarquer par son attitude bravache et son trash talk. Mais d'autres, défendront bec et ongles que Sardoche est un génie incompris qui a dominé pendant un temps la scène française. Comme souvent, la vérité se situe entre ces deux extrêmes.
Il faut déjà souligner que Sardoche a eu la bougeotte et qu'il a porté de nombreux maillots : Imaginary Gaming, Melty, Lamasticrew, GG Call Nash ou encore ArmaTeam. Il a ainsi eu l'occasion de jouer avec énormément de coéquipiers comme Djoko, Katare, Wakz, Kameto, Narkuss ou encore Marex. Ce name dropping n'a pas forcément énormément de valeur en soi, mais ça indique quand même qu'il a fait son petit bout de chemin. On ne peut pas le réduire à son simple statut de streamer et que cela soit en tant que midlaner ou en tant que support, il a pesé durant les LANs. C'était même un de ses points forts. Mentalement, il était particulièrement solide et n'hésitait pas à la jouer à l'intox pour rendre fous ses adversaires. Il poussait l'agressivité à l'extrême, ce qui le rendait très imprévisible. Mais cette force était aussi sa faiblesse et ses détracteurs souligneront qu'à force de mourir, ses idées de génie se transformaient en int.
Le palmarès de Sardoche: trois gros coups d'éclat
C'est en 2015 que Sardoche a vraiment laissé sa marque sur la scène compétitive française. A la PGW 2014 avec le collectif Les Frères du Purgatoire, il avait déjà créé la sensation en terminant 4e et en tenant tête à des équipes beaucoup plus structurées. Surfant sur cette bonne dynamique et ses picks peu catholiques comme Zyra Support, il avait été recruté dans la foulée chez Imaginary Gaming en janvier 2015. Avec Djoko, Kaze, Bloos et Myw, ils ont terrorisé l'espace de quelques mois les LANs françaises, remportant coup sur coup le Challenge France puis la Lyon e-Sport. On pourra également rajouter cette même année deux belles finales à l'Evry Games City et l'ESL PGW Challenge.
Mais par la suite, Sardoche n'a pas vraiment réussi à retrouver la lumière. Il a enchaîné plusieurs équipes sans obtenir de très bons résultats. Ses détracteurs essayeront d'expliquer qu'il a été freiné par son état d'esprit belliqueux, mais ça ressemble plutôt à de la fiction. Même si le streamer s'est retrouvé plusieurs fois impliqué dans des dramas qui ne l'ont pas aidé, on a surtout l'impression qu'il n'avait pas forcément l'envie de pleinement se consacrer à la compétition. Sa motivation était variable et même s'il a réussi pendant quelques mois des gros coups d'éclat, ces derniers étaient au final très isolés. Son investissement n'était donc pas suffisant pour espérer percer au plus haut niveau et il est impossible de savoir s'il aurait pu faire mieux.