Microsoft plaide publiquement en faveur de la poursuite de son opération avec Activision Blizzard, alors que l'autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) a exprimé ses inquiétudes. Au début de l'année, Microsoft a stupéfié le monde vidéoludique en annonçant son intention de racheter Activision Blizzard pour la modique somme de 68,7 milliards de dollars.
Aujourd'hui, les régulateurs commencent à s'en rendre compte et à se poser des questions.
Microsoft Activision Blizzard, un trop gros monopole ?
La CMA britannique se dit "préoccupée par le fait que l'achat prévu d'Activision Blizzard par Microsoft pourrait réduire considérablement la concurrence dans le domaine des consoles de jeux, des services d'abonnement multi-jeux et des services de cloud gaming".
Après d'enquête initiale, la CMA entamera une seconde phase de recherches si Microsoft n'est pas en mesure de répondre aux préoccupations du comité dans un délai de cinq jours ouvrables.
Dans le cadre de la phase 2 de l'enquête, un groupe d'experts indépendants examinera plus en détail l'accord conclu par Microsoft et déterminera si le contrôle de jeux tels que Call of Duty et World of Warcraft pourrait porter préjudice aux concurrents.
Phil Spencer, PDG de Microsoft Gaming et responsable de Xbox, a réagi en expliquant la position de l'entreprise dans un post sur le blog officiel de Microsoft.
« [...] Nous suivrons une voie fondée sur des principes. Nous entendons que cet acquisition risquerait d'éloigner des franchises comme Call of Duty des joueurs actuels. C'est pourquoi, comme nous l'avons déjà dit, nous nous engageons à rendre la même version de Call of Duty disponible sur PlayStation le même jour que sur les autres plateformes. Nous continuerons à permettre aux joueurs de jouer les uns avec les autres sur toutes les plateformes et tous les appareils.
- Nous savons que les joueurs apprécient cette approche parce que nous l'avons fait avec Minecraft, qui continue d'être disponible sur plusieurs plateformes et s'est étendu à encore plus de plateformes depuis que Mojang a rejoint Microsoft en 2014. Au fur et à mesure que nous étendons notre vitrine de jeux sur de nouveaux appareils et plateformes, nous veillerons à le faire d'une manière qui protège la capacité des développeurs à choisir comment distribuer leurs jeux.*
Nous continuerons à nous associer aux autorités de réglementation dans un esprit de transparence et d'ouverture à mesure qu'elles examinent cette acquisition. Nous respectons et accueillons les questions difficiles qui sont posées. L'industrie du jeu est aujourd'hui robuste et dynamique. Les leaders du secteur, dont Tencent et Sony, continuent de développer leurs bibliothèques de jeux, ainsi que d'autres marques et franchises de divertissement, qui sont appréciées par les joueurs du monde entier. Nous pensons qu'un examen approfondi montrera que la combinaison de Microsoft et d'Activision Blizzard sera bénéfique pour le secteur et les joueurs. »
Microsoft se veut transparent
Brad Smith, président et vice-président de Microsoft, rebondit sur les propos de Phil Spencer, de manière encore plus directe, sur la situation de Call of Duty.
« Nous sommes prêts à travailler avec la CMA sur les prochaines étapes et à répondre à toutes ses préoccupations. [...] Sony, en tant que leader du secteur, se dit préoccupé par Call of Duty, mais nous avons dit que nous étions déterminés à rendre le même jeu disponible le même jour sur Xbox et PlayStation. Nous voulons que les gens aient plus d'accès aux jeux, pas moins. »
Microsoft a également précisé que ne pas distribuer des jeux comme Call of Duty sur les consoles rivales ne serait tout simplement pas rentable pour l'entreprise.
Alors que la FTC (Federal Trade Comission), la CMA et la Commission européenne analysent toujours l'accord de Microsoft avec Activision Blizzard, l'Arabie saoudite est devenue le premier pays à approuver l'acquisition le mois dernier.
Pour le moment, Microsoft s'attend toujours à ce que l'opération soit entièrement conclue au printemps 2023.