Il ne s'agit pas ici d'un top des champions les moins populaires du jeu (surtout qu'à ce niveau, cela fait des années qu'Aurelion Sol, Skarner et Ivern se battent pour le titre), mais des personnages qui ont marqué l'histoire du jeu avant de disparaître petit à petit de la Faille de l'Invocateur, que ce soit en compétition ou en partie classée/normale. Qui ont été les grands perdants de l'histoire de League of Legends ? Quelles légendes du jeu mériteraient bien un petit coup de pouce ? Voilà les questions auquelles nous allons apporter un début de réponse.
De Spider Queen à Spider Cochon
Il fut un temps où Lee Sin avait son pendant AP en la personne d'Elise. L'influence de la Reine Araignée était telle que chaque jungler professionnel se devait de la maîtriser, au même titre que le moine aveugle. Cependant avec les années, Elise a peu à peu disparue des radars compétitifs, et a subi le même sort en soloQ. De l'un des junglers les plus populaires, elle est aujourd'hui la neuvième championne la moins jouée au monde (sur 160). Son kit n'est malheureusement plus adapté à la meta. Elise est relativement lente à clean sa jungle (comparé aux meilleurs dans ce domaine), tout en devant impérativement réussir des ganks, la championne étant relativement faible en late game. Elle est donc devenue un champion très all-in, car si ses premières actions ne réussissent pas, Elise prendra du retard sur son adversaire, retard qu'elle ne pourra pas combler sans l'aide de ses coéquipiers. À l'heure où sont écrites ces lignes, Elise a été moins jouée sur la scène compétitive en S12 qu'Aurelion Sol (et le dragon a été joué... 2 fois dans le monde entier).
Sona de symbole à muette
Pendant très longtemps, Sona a été la représentante de l'archétype support dans l'esprit de beaucoup de joueurs. Bien que très populaire, les premières saisons, des changements apportés au jeu par Riot Games l'ont condamné à une descente dans les profondeurs des champions les moins joués. Si la Muse était très forte à l'époque, c'est surtout parce que les supports devaient dépenser la majorité de leur or dans des balises de vision (des wards). Les sorts de Sona bénéficient à tous ses alliés car ce sont des auras, ont un mauvais scaling avec les objets, ce qui faisait d'elle une candidate parfaite pour le poste de support. Elle n'avait pas besoin d'objets pour être efficace, ce qui lui permettait d'investir dans de la vision, sans perdre en impact dans la game. Seulement depuis que les wards sont devenues gratuites, Sona a perdu en intérêt au profit de champions plus spécialisés qui ne devaient plus sacrifier la majeure partie de leur or sur l'autel de la vision. Elle est restée très forte en ARAM, avant que Riot Games ne lui casse également les genoux dans ce mode, réduisant ses soins et boucliers. Avec seulement 21 apparitions en compétition en S12 dans le monde, et rarissime en soloQ, la Virtuose de la Harpe semble condamnée à rester dans les tréfonds. Aujourd'hui Sona chante une chanson triste, que plus personne n'entend... (Sona dit lorsqu'on la choisit : "Vous êtes le seul à pouvoir m'entendre, invocateur")
Le Ninja qui tombait à pic
Shen est peut être un champion moins évident que les deux précédentes, mais il a durablement marqué la toplane. Si la téléportation est devenue un sort aussi central dans League of Legends, c'est en partie grâce aux nerfs d'autres sorts d'invocateur par Riot Games (la téléportation était moins intéressante que d'autres spells lors des premières saisons), mais aussi grâce à Shen dont les joueurs ont montré la puissance petit à petit. Son statut en soloQ était un peu différent, car bien qu'il existait de nombreux main Shen, beaucoup de joueurs le prenaient par défaut en cas d'autofill toplane. Simple à jouer, avec une bonne tenue de lane et un ultime pour aider ses alliés, Shen permettait aux autofill d'avoir de l'impact dans les parties si ils jouaient intelligemment. Contrairement à Sona et Elise, le champion n'a pas tellement perdu de sa puissance. Shen est toujours excellent contre les champions corps à corps AD en lane, et peut s'en sortir face à beaucoup d'autres personnages. Par contre les changements apportés au jeu semblent le condamner, au moins pour cette saison. Le but de Riot Games en intégrant le Héraut et les plaques sur les tours, était de dynamiser les parties. Cela a plutôt bien fonctionné, mais ne profite pas du tout à Shen. En raison de l'impact potentiel de son ultime, ce dernier a un très long cooldown. Shen a donc besoin que les parties soient assez lentes pour que son équipe puisse temporiser lorsque son sort est en CD. Seulement, aujourd'hui il est très rare de ne pas avoir d'action pendant le temps nécessaire, ce qui fait que l'on préfère des champions qui pourront récupérer leurs sorts plus rapidement. La communauté a fini par suivre le chemin des pros, et aujourd'hui Shen n'apparait que rarement dans la Faille de l'Invocateur.