La stratégie de Riot Games pour League of Legends n'a pas toujours été concentrée sur l'esport en vitrine (même si pour beaucoup, le souvenir de la S1 c'est l'arrow de Yell0wStaR). À l'époque, un joueur se connectant au site officiel voyait avant tout les annonces de l'éditeur pour les nouveaux champions (no shit Sherlock), mais également les créations communautaires. Et ces dernières témoignent de comment les joueurs voyaient le jeu à l'époque, ce qui n'est pas forcément à leur avantage..
Un départ en musique
Écouter ces deux morceaux de musique faits par des fans anonymes à l'époque (LilyPichu n'étant plus vraiment une anonyme, tout du moins aux USA), permet de se replonger dans ce qu'était le League of Legends de 2011. Il faut noter que si la première vidéo est une reprise du morceau Video killed the radio star, elle montre très bien l'expérience d'un joueur de normal games à la sortie du jeu.
Au travers de cette chanson, il est facile de remarquer certaines particularités de l'époque. Déjà il n'était pas rare de voir des ADC sur la midlane, avant que les joueurs ne prennent tous conscience qu'un mage est bien plus efficace sur cette lane. De la même façon, le rôle de support n'est pas clairement défini, Singed n'ayant jamais été un support. Bien souvent, personne ne voulait jouer ce rôle, et la personne qui devait en jouer un prenait son main, et acceptait peut être de laisser le farm à l'autre (pas toujours). Enfin, une autre différence concerne la façon dont étaient joués certains personnages. C'est précisé furtivement dans la chanson, mais en Saison 1, Alistar était plus proche du carry AP que du support. Le minotaure se jouait beaucoup dans la jungle, avec des objets AP, et ses dégâts étaient loin d'être négligeables.
La seconde est une composition de LilyPichu, qui parle de son expérience dans les parties classées.
Même si ici le thème principal reste les feeders et les personnes pas très fortes de son équipe, la soloQ est également évoquée. Cette dernière était très différente, car déjà les rôles n'étaient pas sélectionnables. La position d'un joueur dans le pick order de l'équipe déterminait ses choix. Le premier à sélectionner son champion pouvait choisir parmi les cinq rôles, mais le dernier devait prendre le poste restant, contre mauvaise fortune bon cœur (c'est ainsi qu'est née Akali support Muramana. C'était aussi nul que ça en a l'air, mais au moins, elle posait des wards).
L'une des choses incroyables est qu'à l'époque, League of Legends n'était pas le béhémoth actuel. Une carrière de créateur de contenu est totalement inenvisageable à l'époque, et pourtant quelques joueurs dans le monde trouvaient le jeu suffisamment bon, pour créer une chanson et une animation pour l'illustrer, le tout afin de lui rendre hommage. Cela a continué avec les années, avec des groupes comme Instalock, qui se sont spécialisés dans l'adaptation de chansons populaires à l'univers de League of Legends. Il existait également une dernière catégorie de créateurs musicaux, qui utilisaient les sons du jeu pour faire de la musique. Le morceau suivant montre l'utilisation de sample des voix des personnages (certaines ont d'ailleurs changé depuis) dans un morceau de dubstep.
Immortalisée par les images
Bien entendu, la musique n'était pas le seul média utilisée. Sculpture, fan-art, il existait des milliers de moyens d'apporter un peu de League of Legends, dans le domaine de votre choix. Au début les créations étaient présentées sous forme d'articles, mais une présentation vidéo a très vite été mise en place. C'était les fameux Summoner Showcase présentés par Nikasaur.
À l'époque la compétition autour du jeu n'occupait pas la place qu'elle a aujourd'hui. Si ce n'est pas forcément un mal, il n'empêche que ces cinq minutes hebdomadaire pour voir des artistes créer des choses autour de l'univers du jeu, étaient de vrais petits bonbons.