Photo : LoL Esports
Carlos "ocelote" Rodríguez Santiago est une figure incontournable de la scène League of Legends. Après une carrière de joueur respectable, il a surtout mené sa structure sur le toit de l'Europe avec pas moins de 9 titres européens. Même Fnatic, son rival historique de toujours, présent depuis bien plus longtemps dans la ligue européenne, n'arrive pas à tenir la comparaison. On ne sait pas si ce succès est monté à la tête de l'Espagnol, mais il est même allé jusqu'à proclamer sur les réseaux que G2 Esports avait été "champion du monde". Ce qui explique pourquoi pour le MSI les Samouraïs vont sortir un nouveau maillot esport avec une étoile au-dessus de l'écusson.
Cette étoile a fait couler beaucoup d'encre sur Twitter et certains se sont insurgés. L'étoile en tant que telle est globalement acceptée. Mais ce qui a plus dérangé, c'est le fait que Carlos proclame son équipe "championne du monde". Le roublard expérimenté n'est cependant pas venu sans arguments, mais certains ne sont pas convaincus et trouvent que c'est un peu malhonnête.
Pourquoi Ocelote se réclame "seul vrai champion du monde occidental" ?
Avant de commencer, il faut désamorcer le débat. La déclaration d'Ocelote n'a rien d'innocent : il sort un nouveau maillot et il sait que pour le vendre un maximum, créer un petit débat sur les réseaux est une très bonne chose. De plus, on connaît le passif qui lie sa structure à Fnatic et se proclamer "seul vrai champion du monde occidental", ça permet de glisser un petit tacle bien appuyé à son grand rival, qui a pourtant remporté les Worlds en saison 1 (2011).
Le boss de G2 Esports se base sur sa victoire au MSI 2019 pour réclamer son étoile de champion du monde. Personne ne peut lui enlever cette victoire et son raisonnement tient la route : le MSI est un tournoi international où l'on retrouve des équipes venues des quatre coins du monde (Corée, Chine, Amérique du Nord, Turquie, Vietnam...). Il joue un peu sur les mots, mais G2 a bien remporté un championnat où il y avait "tout le monde"... on peut donc par extension dire que G2 Esports est "champion du monde", si on suit le raisonnement d'Ocelote.
Enfin, pour revenir au titre de champion du monde (réel) de Fnatic, Carlos souligne qu'à l'époque les "équipes asiatiques" (Chine et Corée) ne jouaient pas encore au jeu. Alors que ces deux pays remportent quasiment toutes les compétitions internationales depuis 2013, leur absence expliquerait pourquoi la structure orange et noir l'aurait emporté en 2011. L'accusation est un peu facile, mais sur le fond il y a quand même du vrai.
Pourquoi c'est quand même un peu tiré par les cheveux ?
On ne sait pas si le raisonnement alambiqué d'Ocelote vous a convaincu, mais de notre côté ce n'est pas vraiment le cas. Pour un puriste, la déclaration de Carlos se trouve entre le fallacieux et le "delu" (delusional). Les Worlds, ça s'aime et ça se respecte. Le MSI est un tournoi qui mérite aussi de l'attention, mais son prestige est beaucoup plus réduit. Plus globalement, au-delà du nom, le trophée, le format, la DA, l'histoire... Il existe énormément de différences. Au football, on ne va pas nous faire croire que gagner la Coupe des Confédérations vaut autant que gagner une Coupe du monde. Worlds et MSI sont deux tournois bien distincts et le champion du monde c'est celui qui gagne les Worlds. Celui qui gagne le MSI est seulement "champion du MSI", et c'est déjà pas mal ! Dans les commentaires, certains ont également souligné qu'à l'époque il y avait des IEM (comme les IEM Katowice) et qu'on pourrait également prendre en compte ces tournois, qui ont parfois été remportés par des équipes internationales (TSM, Unicorns of Love...) alors qu'il y avait des équipes chinoises et coréennes dans la compétition.
Pour revenir au tacle à la gorge sur Fnatic, on ne peut pas s'empêcher de rendre la monnaie de sa pièce à Ocelote. Nous aussi on est capable de jouer avec les mots ! Il a prétendu que G2 a gagné le seul "championnat du monde" avec des équipes asiatiques. Mais quand on regarde les Worlds de la saison 1 on peut lui donner tort... Parmi les compétiteurs, il y avait Pacific eSports (Philippines) et Xan (Singapour). Ces deux équipes ne sont ni chinoises ni coréennes. Mais on connaît notre géographie et elles viennent quand même d'Asie !