Les champions les plus anciens de League of Legends sont généralement ceux qui ont ou suscitent le plus de problèmes. Beaucoup d'entre eux ont été créés trop rapidement — d'aucuns diraient dans la précipitation — si bien que leur design est plus générique, et leurs compétences moins "flashy" en termes d'animation.
En effet, lors du lancement du jeu, Riot Games a tenté d'honorer son engagement en publiant un champion toutes les deux semaines — et ce pendant les deux premières années. Cette tendance s'est poursuivie jusqu'à la troisième saison, jusqu'à ce que le studio constate à quel point la pratique était peu optimale et décide de ralentir sa production.
Et dans toute cette histoire, c'est sans aucun doute Yorick qui leur a fait réaliser qu'il était temps de lever le pied.
Créé en trois jours
Aux premières heures de League, et de sa conception, Riot Games n'était pas le mastodonte qu'on connaît aujourd'hui, tant son organisation que dans son infrastructure — et cette époque a certainement donné lieu à quelques anecdotes que les développeurs racontent aujourd'hui avec un rire parfois jaune. Parmi elles, il existe une légende quasi urbaine, que beaucoup, finalement, ont oublié : un champion conceptualisé puis designé en seulement trois jours — Yorick, le Berger des Âmes.
Disposant d'un kit de compétences franchement uniquement à l'époque, le fossoyeur n'a jamais vraiment été populaire, au point où Riot Games a décidé de lui accorder une refonte en 2016 (Saison 6) — une refonte qui n'a pas beaucoup bougé depuis lors.
L'ancien Yorick avait le pouvoir d'invoquer des esprits — une thématique que Riot a cherché à conserver dans son kit actuel, mais qui a été légèrement twisté. En fait, ses anciennes compétences étaient juste beaucoup trop similaires au point où on avait parfois l'impression d'appuyer quatre fois sur la même touche. Certes, les fantômes qu'il invoquait alors possédaient des caractéristiques différentes, mais son kit était tout de même extrêmement redondant. Un fantôme qui inflige des dégâts, un autre qui ralentit, et un dernier qui vole de la vie — il faut reconnaître que le vieux Yorick était monotone au possible.
En revanche, il possédait une compétence ultime particulièrement innovante, puisqu'il pouvait cibler un coéquipier afin d'en invoquer une copie spectrale. Et, si celui-ci mourrait, il pouvait prendre contrôle du fantôme pendant 10 secondes, afin de poursuivre la bagarre. Quoiqu'aujourd'hui cet ultime semble presque désuet, à l'époque il représentait un vrai bon en avant — tout particulièrement afin d'offrir une option de peel absolument unique.
L'électrochoc dont Riot avait besoin
En toute honnêteté, si on considère le temps utilisé pour le créer, Yorick n'était pas un mauvais champion... mais il était tout de même loin d'être une réussite. Et c'est sans aucun doute ce petit échec qui à fait réaliser à Riot Games qu'il était temps de changer leur cycle de production. À l'époque, il fallait très peu de temps pour donner naissance à un nouveau champion — tandis que le processus dure aujourd'hui plusieurs mois, voire même une année entière.
Une durée désormais nécessaire pour introduire un nouveau champion dans son état optimal, que ce soit pour s'assurer de son charisme en jeu et de son gameplay pixel, ou pour laisser le temps aux pros d'en découvrir tout le potentiel. Plus encore, à l'heure où le crunch déchaîne le monde du jeu vidéo, les équipes de Riot ne sont désormais plus soumises à cette pression de devoir sortir un champion toutes les deux semaines — ce qui leur laisse infiniment plus de temps pour s'assurer que les prochains champions sortiront sans précipitation...
Contenu original par MGG Espagne