Photo : Riot Games
Participer aux Worlds de League of Legends, c'est toujours un accomplissement en soi. Même si on ne remporte pas le titre, c'est une expérience humaine et sportive très enrichissante pour les joueurs, qui rêvent souvent depuis longtemps de croiser le fer avec les meilleurs compétiteurs issus des quatre coins du monde. Tout le monde veut participer à la fête et écrire l'histoire.
Mais cette année, plusieurs gros noms de la scène vont passer à côté de l'évènement. Les places sont limitées et la course à la qualification fut impitoyable. Retour sur les équipes qui vont laisser un vide.
G2 Esports, une première depuis 2015
Impossible de ne pas avoir une petite pensée pour G2 avant ces Worlds. Alors que la compétition aura lieu en Europe, à domicile, les multiples champions du LEC ne seront pas de la partie... Une première depuis la création de G2 Esports en bonne et due forme. Des Worlds sans les Samouraïs, ça ne c'était plus vue depuis 2015 ! Une éternité à l'échelle de League of Legends.
L'équipe n'était pas en grande forme cette année, malgré le recrutement de Rekkles. Mais amasser des talents ne suffit pas à faire une équipe, et avec un effectif vieillissant, les anciens rois d'Europe ont manqué de punch. Mais malgré les doutes, l'équipe n'était pas si loin que ça d'obtenir sa qualification... Terminant à la 4e place du Summer Split. Mais en perdant 2-3 dans le Bo5 de la dernière chance, face à Fnatic, son rival historique, G2 Esports s'est condamné à regarder le tournoi depuis son canapé. Ne pas voir Rekkles, Caps ou encore Jankos aux Worlds, ça fait bizarre, mais c'est la triste réalité.
TSM, encore un choke mental
Ce qui est bien avec TSM, c'est que même quand on n'attend plus rien, on arrive quand même à être déçu. Après son 0-6 aux Worlds l'année dernière, on ne savait plus trop ou en était cette structure historique d'Amérique du Nord. Avec les retraites combinées et carabinées de Bjergsen et Doublelift, la suite s'annonçait compliquée. Pourtant, TSM n'a pas démérité. Top 3 au Spring et top 1 de la saison régulière au Summer, on pensait que l'équipe était bien lancée pour se qualifier aux Worlds. Mais la chute n'en a été que plus spectaculaire et l'équipe s'est faite manger pendant les playoffs, contre Team Liquid et contre Cloud9. Un peu comme G2, le roster avait pourtant accumulé des gros noms : Huni, PoE, SwordArt... Maigre consolation, on pourrait quand même entendre des fans chanter TSM, TSM, TSM !
Voir TSM manquer des Worlds, ce n'est pas exceptionnel. L'équipe n'est plus aussi dominante qu'avant et de toute manière, elle n'est jamais allée très loin dans la compétition. Seul bémol, les fans devront cependant se trouver une nouvelle cible pour se moquer et on ne verra pas de Rogue - TSM ou d'Unicorns of Love - TSM...
Suning, les vice-champions du monde retombent dans l'anonymat
La Chine a connu un grand remplacement et aucune des équipes qui étaient aux Worlds en 2020 ne sera là cette année. Parmi les grands absents, c'est sûrement Suning, les derniers finalistes, qui vont nous manquer le plus. Pour être tout à fait honnête, la structure ne fait pas partie des gros poissons de la LPL et son prestige est beaucoup plus modeste que des équipes comme EDG, RNG ou FPX. Mais on s'était pris d'affection pour ce roster qu'on avait découvert avec joie l'année dernière. On pense notamment à Bin, qui avait réussi un énorme pentakill en finale face à Damwon ou à Huanfeng et son Jhin pixel perfect.
5e au Spring et 9e au Summer, que ce fut compliqué pour les lionceaux cette année. Ils n'ont même pas réussi à se qualifier pour le Regional Qualifier de la dernière chance. Le départ de SwordArt a fait mal, mais la consolation c'est que lui non plus ne sera pas de la fête.
PGG, les joyeux lurons du MSI se sont ratés
Lors du dernier MSI, RNG n'avait pas été la seule équipe à accaparer les projecteurs. PGG (Pentanet), l'équipe australienne avait aussi beaucoup fait parler d'elle. En amenant dans ses bagages la première joueuse pro à un tournoi international (DSN que nous avions interviewée), mais aussi en se qualifiant pour le deuxième Round et en éliminant indirectement Cloud9 de la compétition. Sur les réseaux, l'équipe avait aussi fait un tabac en enchaînant les masterclass et les jolis coups de communication. PGG était revenue très confiante dans sa région en donnant rendez-vous à ses nouveaux fans d'outremer aux Worlds...
Le soucis, c'est que tout ne s'est pas passé comme prévu. On ne sait pas si l'équipe a été victime de son succès et à jouer avec trop de confiance. Si elle a bien dominé la saison régulière (15-6) qui lui a offert un tableau facile pour les playoffs, les joueurs ne se sont pas réveillés le jour de la grande finale. Ils se sont pris une énorme rouste (0-3) qui les prive des Worlds... Il faudra donc se contenter de les voir fanfaronner sur Twitter pour cette édition.
GAM Esports, loin des yeux mais proche du cœur
Cette absence n'est pas encore officielle, mais les derniers bruits de couloir sentent mauvais, très mauvais. GAM Esports ne devrait pas être là cette année. Non pas parce qu'elle a raté sa saison, mais parce que le Vietnam est dans la panade à cause du coronavirus. La région devrait être une nouvelle fois privée d'un gros tournoi international (après le MSI 2021 et les Worlds 2020). C'est un peu triste et on aurait aimé retrouver un joueur comme Levi. Ce jungler fantasque, qui a joué en NA et en Chine, avait enchanté bien des cœurs lors de ses apparitions internationales. Avec un style de jeu spectaculaire et très risqué, il offrait toujours du beau jeu. Mais malheureusement, il faudra encore patienter pour revoir son Lee Sin...
L'absence du Vietnam est triste mais logique. La région n'a même pas pu jouer de Summer Split et serait arrivée sans entraînement.