Alors que le monde se relève peu à peu de la pandémie, le constat est évident : le secteur vidéoludique et les multinationales qui le composent désormais sortent grands gagnants de cette période de crise. Après tout, ça n'a rien de surprenant : confinés chez eux, les citadins du monde entier ont dû trouver de quoi s'occuper, et les jeux vidéo sont devenus pour beaucoup un moyen de conserver une interaction sociale avec leurs proches et leurs amis.
Le jeu vidéo s'adresse désormais à une audience plus large, plus mainstream — à des gens qui ne jouaient pas avant, et que le confinement a convertis. C'est d'ailleurs ce qui explique probablement la croissance incroyable d'Among Us, devenu l'incarnation même du "jeu du confinement", aux côtés d'Animal Crossing. Bien évidemment, les jeux en ligne comme League of Legends ne sont pas demeurés en reste, attirant toujours plus de nouveaux joueurs dans la Faille.
Même Merry et Pippin s'y sont mis.
"La pandémie nous a juste donné un petit boost."
D'après Kellen Browning, pour le New York Times, la plupart des entreprises de jeux vidéo ont décidé de réaliser un pari contre-intuitif : là où la plupart des autres secteurs de la planète se serrent la ceinture en tentant de se remettre des conséquences de la crise, beaucoup de studios et d'éditeurs ont au contraire décidé d'investir massivement "afin de répondre à la demande." (Strauss Zelnick, PDG de Take-Two Interactive)
Et c'est précisément ce que s'apprête à faire Riot Games. D'après Nicolas Laurent, PDG monde de Riot Games, l'entreprise californienne devenue véritable magnat du jeu vidéo en ligne planifierait l'ouverture de deux nouveaux studios cette année, à Shanghai et Seattle. L'objectif annoncé serait de recruter "1000 personnes [afin d'] augmenter l'effectif de travail de 33%."
En effet, si certaines entreprises américaines ont été frappées de plein fouet pour les conséquences de la pandémie, Riot Games s'en sort plutôt bien. L'entreprise a vu ses revenues augmenter de 20% l'année dernière et la question d'un potentiel ralentissement économique faisant suite à la crise du Covid "n'était même pas un sujet de discussion."
Nicolas Laurent en a bien conscience : "Le gaming sera un des centres d'influence" du 21e siècle, et la pandémie a "juste donné un petit boost" au studio californien. Suffisant cela dit pour que le regard de Riot Games se porte vers l'avenir. L'entreprise ne fait que commencer son plan d'expansion car, après Shanghai et Seattle, cinq studios supplémentaires devraient aussi voir le jour au cours des trois prochaines années.