Si vous êtes un fan de Nintendo, vous n’avez sans doute pas pu passer à côté de la grosse annonce de big N de début septembre. Le 3 septembre 2020, à l’occasion du 35e anniversaire du célèbre plombier moustachu, la firme nippone annonçait la sortie de la collection Super Mario 3D All-Stars. Deux semaines plus tard, le 18 septembre, nous avons pu mettre la main sur cette cartouche reprenant les trois premiers jeux Mario 3D, soit Super Mario 64 (Nintendo 64), Super Mario Sunshine (Gamecube) et Super Mario Galaxy (Wii), sortis respectivement en Europe en 1997, 2002 et 2007.
À cette occasion, nous vous proposons un comparatif entre la version originale de Super Mario 64 et son portage sur Switch. La Nintendo Switch nous permettra-t-elle de vivre une expérience nouvelle ou redécouvrirons-nous des portages identiques à leurs ancêtres ? Nous avons déjà réalisé le test de la collection complète, mais nous allons spécifiquement nous concentrer sur Mario 64 dans le cas présent, afin d'entrer dans les détails.
Une identité graphique conservée
Nintendo a décidé de nous proposer une version de Super Mario 64 graphiquement très similaire à l’originale de 1997, que ce soit par une 3D polygonale peu détaillée, propre aux années 90, ou par un affichage en 4:3 optimisé pour les téléviseurs de l’époque, sans aucune possibilité d’adapter l’affichage au format de son écran. Il en résulte donc une perte de place immense sur nos écrans 16:9 dont une bonne partie est alors occupée par des bandes noires.
Au niveau de la résolution, le jeu s’offre une nouvelle jeunesse, passant de 480p à 720p, une amélioration somme toute assez minime mais notable tout de même.
De plus, la distance d’affichage des entités, qui était limitée à l’époque pour des raisons techniques, reste la même dans ce portage. Nous constatons de ce fait quelques apparitions d’objets ou d’ennemis assez incongrues en plein milieu de l’écran.
Enfin, nous pouvons remarquer une légère retouche sur les couleurs devenues plus chatoyantes et plus agréables à l’œil.
Un Gameplay daté ?
Une fois la manette en main, le portage nous offre un gameplay en tout point semblable au jeu original. Nous contrôlons un Mario assez rigide tout droit sorti de l'année 1997 qui est de surcroît victime d’une certaine inertie compliquant les mouvements demandant de la précision. Les déplacements en milieu aquatiques sont, quant à eux, tout aussi irritants qu’à l’époque.
Il est tout de même à noter que les joycons, plus ergonomiques que la manette de N64, apportent un bien meilleur confort de jeu, ce qui en facilite un peu la prise en main. Ceux-ci nous apportent également les vibrations HD, plus immersives que celles de la manette de 64.
Big N avait également annoncé une adaptation des commandes de jeu adaptées pour les joy-cons. Or, vu le nombre assez limité d’actions que peut réaliser Mario dans ce jeu, certains boutons deviennent inutiles, ayant exactement la même fonction que d’autres. (A et B pour sauter, X et Y pour frapper/agripper ou encore Zl et Zr pour s’accroupir).
La caméra est également identique dans les deux opus, proposant deux modes de vue à la troisième personne (étendu et rapproché). Elle ne dispose que d’un panel de mouvements assez limités et rentre souvent dans les murs, compliquant certaines phases de plateforme, ce qui est pourtant l’essence du jeu…
La Switch propose cependant une expérience de jeu toute neuve de par son côté nomade. En effet, il est possible d’emmener sa console partout et donc d’avancer dans le jeu par petites sessions. Chose bien plus compliquée avec une Nintendo 64 ou même avec un émulateur sur un ordinateur portable.
Un audio mis à jour
L’une des améliorations les plus marquantes de ce portage est sans nul doute le passage d’un audio Stéréo 16 bits au Stéréo 2.0. de la Switch. Un changement qui pourrait paraître anodin de prime abord, mais qui reste une des modifications majeures apportées à cet opus sur Switch. En outre, ce remaster a conservé les voix anglaises et japonaises originales, sans pour autant que d’autres soient rajoutées pour le reste des langues du jeux.
Un contenu inchangé
Les deux jeux présentent un contenu en tout point identique. Malheureusement, il n’y a pas de contenu additionnel en vue ni d’easter eggs exclusifs à la version Switch (à moins que ceux-ci n’aient pas encore été découverts).
Il est d’ailleurs à noter que Super Mario 64 Switch n’est disponible qu’en 4 langues, qui sont celles du jeu original : Anglais (UK/US), Japonais, Allemand et Français.
Conclusion : Deux versions presques identiques ?
In fine, nous pouvons constater que les deux versions de super Mario 64 se ressemblent fortement. Que ce soit par peur de dénaturer la révolution que fut ce jeu à sa sortie en 1996, par oisiveté ou simplement par volonté de faire vivre une expérience nostalgique, Nintendo n’a pas fondamentalement amélioré son jeu, ne le modifiant que superficiellement.
La firme nippone aurait sans doute mieux fait d’offrir la possibilité aux joueurs de choisir entre un mode de jeu rétro identique à son ancêtre et une version de Super Mario 64 remise au goût du jour, à l’instar de nombreux jeux tels que le récent Command and Conquer Remastered qui date de la même époque.
Super Mario 64 Switch n’a pas pour vocation de faire vivre au joueur une expérience nouvelle, mais de faire revivre aux « vieux de la vieille » l’expérience qu’ils ont eu étant plus jeunes avec le confort et l’ergonomie de la Nintendo Switch. Les plus jeunes joueurs auront certainement du mal à accrocher à un gameplay quelque peu daté.
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