Nouvel épisode d'une série chérie par les férus de jeux de rôle à la japonaise, et à fortiori par les japonais, Dragon Quest XI est enfin disponible sur la console de Sony et sur PC. L'attente en valait-elle la peine ?
La quête des 6 orbes de cristal
Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec la licence, Dragon Quest est une série de jeux au tour par tour qui se démarque de la concurrence par son classicisme à toute épreuve : du combat au tour par tour sans fioritures, des histoires simples et un groupe de héros qui finira bien évidemment par sauver le monde des griffes du mal. DQXI ne déroge à aucune de ces règles, même si son scénario se permet une jolie pirouette à mi-parcours, de celles que vous ne verrez pas venir du tout. Du reste, il s'agit toujours d'aller de royaume en royaume tout en trouvant une solution aux problèmes des locaux.
La plupart de ces chapitres sentent clairement le réchauffé, soit parce que des situations similaires ont déjà été observées dans d'autres Dragon Quest, soit parce qu'il s'agit de repompe sur des contes connus. C'est un brin gênant lorsque l'on découvre que le prince du royaume où l'on crèche pour la nuit est un incapable et qu'il va falloir accomplir ses basses besognes afin qu'il ne perde pas la face, exactement comme dans DQVIII.
Ces petites sorties de route n'empêchent cependant pas Les Combattants de la Destinée de nous servir une histoire touchante et mélancolique, là encore, comme le veulent les grandes traditions de la série. On notera par ailleurs un gros effort sur la localisation en français, franchement excellente, avec de nombreux jeux de mots et quelques descriptions d'objets bien fendardes.
Le Tour du Monde en 80 Tours
Comme précisé plus haut, peu de surprises côté combat pour ce nouveau Dragon Quest : on est toujours sur du tour par tour pur jus et ça tombe bien, c'est aussi pour ça qu'on l'aime. Il faudra tout de même compter sur le mode Tonique remplaçant la Tension et permettant d'effectuer des attaques combinées en fonction du nombre de personnages dans cet état lors du combat, sachant que ce dernier est sauvegardé pour les affrontements suivants. Une bonne idée, même si le côté aléatoire de ce mode n'est pas forcément des plus engageants : il est en effet impossible d'avoir un quelconque contrôle sur cette mécanique fonctionnant un peu comme les Limit Break de FFVIII.
Hors baston, il s'agira toujours de parler au moindre NPC, de casser le moindre pot à la recherche d'objets intéressants, comme dans tout bon Dragon Quest qui se respecte. Plusieurs grosses nouveautés sont d'ailleurs liées à la progression des personnages, à commencer par le craft, qui est un dérivé de ce que l'on peut trouver dans les métiers d'artisanat de FFXIV : avec une jauge de ressource limitée, vous devrez remplir des barres de puissance à divers endroits de l'objet à crafter afin de l'augmenter en qualité. Une excellente idée, bien exécutée (même s'il est impératif d'aller sur un feu de camp pour en profiter) et qui permet de ne pas se ruiner dans les boutiques pour peu que vous ayez un tant soit peu l'âme d'un explorateur. Autre évolution apportée par ce DQXI, le choix des compétences via un arbre à 3 branches pour chaque personnage, chaque branche correspondant à un type d'arme ou à une spécialisation. Là encore, rien de bien inédit, mais ça fait le taf, même si on aurait préféré quelque chose d'un peu plus complet (et complexe). Même constat pour le système de montures, sympathique sur le papier, mais sous-exploité dans la pratique à cause du level design des zones, pas toujours brillant. Concrètement, il s'agira de capturer des monstres en les tuant pour les chevaucher ensuite et ainsi débloquer de nouvelles portions de zone.
Attention, ce qui va suivre est important ! Pour sa sortie européenne, Square Enix a ajouté de nombreuses features au jeu, dont la quête draconienne, qui permet de moduler la difficulté du jeu selon plusieurs paramètres. Sans cet ajout, ni les handicaps ajoutés par des critères tels que "Ennemis plus costauds", vous pouvez enlever 10% à la note du jeu en fin de test : Dragon Quest XI dans sa difficulté de base est une blague, une vraie promenade de santé dans laquelle il devient impératif d'esquiver les ennemis afin de ne pas trop prendre d'expérience et ainsi démolir le boss du coin en quelques coups. Faites-nous confiance : avant de commencer un nouveau journal, appuyez sur triangle au moment du choix du nom et cochez "ennemis costauds" et "pas de points d'XP sur les combats trop simples", vous nous remercierez plus tard, c'est en tout cas comme ça que vous pourrez profiter un maximum de l'aventure.
Techniques de DraQue
Développé sous Unreal Engine 4, DQXI est loin d'être un foudre de guerre techniquement parlant, il y a même quelques textures bien grossières qui vous feront tiquer, tout comme les proportions pas toujours très heureuses de certains bâtiments ou le vide de certaines zones. Néanmoins, le titre s'en sort avec les honneurs grâce à un bestiaire au charme fou, une direction artistique soignée avec Toriyama au character design et quelques décors qui réussissent à tirer leur épingle du jeu. Plus globalement, le monde d'Elréa a un charme fou et vous prendrez à coup sûr un grand plaisir à le découvrir, malgré ses zones trop étriquées.