Des années 2000 à aujourd'hui, l'arrivée des chaînes spécialisées
La première chaîne de jeux vidéo : Game One
C'est en 1998 que naît Game One, la toute première chaîne entièrement consacrée aux jeux vidéo. Au départ, l'objectif était de ne diffuser que des clips de jeux vidéo (des images de jeux sur des musiques) mais il évolua pour proposer des émissions et magazines en tous genres.
De nombreux programmes deviendront cultes, comme Level One, diffusé entre 1998 et 2007. Le concept, imaginé et présenté par Marcus, était de montrer à l'écran le premier niveau d'un jeu vidéo : l'émission ne durait qu'une vingtaine de minutes, mais grâce à des touches d'humour et d'originalité (avec notamment la tête de l'animateur incrustée dans l'image du jeu), Level One devint rapidement l'une des émissions phares de la chaîne.
Autres émissions emblématiques: Game Zone (2000-2005) traitait de l'actualité jeux vidéo sous la forme de plateau-télé et à travers de nombreuses rubriques (tests, previews, news, top ten, musique, concours, high-tech, hardware, DVD, BD et mangas, web, Japon…), ou encore Retro Game One (2007-2014) consacrée au rétrogaming, et présentée par Marcus.
20 ans après, Game One continue de présenter les dernières actualités du monde vidéoludique et geek, malgré de nombreux conflits internes et remaniements éditoriaux.
NoLife, la chaîne du geek-otaku
En 2007, NoLife est la deuxième chaîne thématique sur les jeux vidéo à apparaître en France, même si son champ est élargi à la culture japonaise.
De nombreux programmes sont ainsi diffusés entre 2007 et 2018, sur plusieurs thèmes : musique (Indies, J-Music), jeux (vidéo, de société et jouets), culture et tourisme nippons, littérature et cinéma, séries animées, sans oublier les web-séries geek, comme Noob, Nerdz ou encore Le Visiteur du futur, qui ont pu connaître une première diffusion télévisée grâce à la chaîne.
Dès le départ, NoLife rencontre des difficultés financières et se bat pour continuer d'exister. En 2008, Ankama sauve notamment la chaîne en devenant un partenaire financier. Au début des années 2010, les bons résultats en terme d'audience permettent à NoLife de respirer quelques années, avant d'être rattrapée en 2015 par une dure réalité. Alors en redressement judiciaire, la chaîne se sépare de sa section sur les jeux vidéo, avant de s'éteindre définitivement trois ans plus tard, le 30 avril 2018.
ES1, innover pour survivre
Le 10 janvier 2018 est apparue ES1, la première chaîne 100% esport, qui propose des magazines sur l'actualité esportive, des documentaires ou encore des diffusions de compétitions. Bien sûr, le concept est innovant car il apporte pour la première fois à la télévision une chaîne entièrement dédiée au gaming compétitif, mais pour Bertrand Amar, directeur de la chaîne et animateur, ES1 est confrontée aux mêmes problématiques que Game One et les autres programmes vidéoludiques.
Jusque dans les années 2005-2008, la télévision fait foi. Ensuite, Youtube est arrivé, accompagné d'émissions plus longues et plus spécialisées, non contraintes par une durée hebdomadaire ou par la classification PEGI, apparue entre temps… C'est ce qui a fini de tuer la première forme de traitement du jeu vidéo à la télé, c'est à dire le magazine d’information. Suite à cela, les chaines de télé ont été obligées d'inventer d’autres choses comme le documentaire, le reportage ou le divertissement. On peut citer Buzz, un quizz musical adapté d’un jeu playstation, ou des compétitions comme la Raclée, un tournoi sur PES entre les stars. Des formats à part et propres à la télévision sont nés.
La télé a été obligée de se réinventer, pour proposer des choses différentes de ce qu’internet propose. C’est ce qu’on essaie de faire sur ES1, en réalisant des magazines ultra spécialisés, des documentaires, des compétitions inédites ou alors en emmenant à la télé du contenu internet à destination d’un public qui ne va pas sur Twitch.
La télévision a dû se réinventer pour devenir un complément d’internet et certains producteurs, animateurs et émissions ont disparu car ils n’ont pas su se renouveler.
