Les créatifs, véritables moteurs d’une communauté entière, ont posé les bases de tout un genre. Que ce soit les mappeurs, les redstonneurs, les graphistes, les youtubeurs ou encore les développeurs, ils ont forgé l’aspect actuel de Minecraft et ont établi sa réputation à grande échelle.
Véritables passionnés, motivés, ouverts aux critiques, ils ont offert tout leur savoir à un jeu naissant. Cependant peut-on toujours les considérer comme libre de leurs actions lorsque l’argent rentre en compte ? Sont-ils censurés par leur commanditaire ? Ou même par Mojang lui-même ?
A. Les mappeurs
Les mappeurs établissent l’aspect esthétique des cartes de Minecraft. Certains ont lancé des modes, d’autres ont créé des genres et des styles variés de maps. Mais tous ont commencé bénévolement. Puis, l’un d’eux a eu l’idée de monétiser ses créations. Phénomène marginal, il s’est rependu lorsque la rentabilité d’une telle pratique a été assurée.
Aujourd’hui, il n’est pas rare de payer un mappeur pour qu’il conçoive une carte sur-mesure pour votre prochaine aventure ou votre nouveau serveur.
Alors ? Rentable ou obsolète ? Au vu du prix auquel se vendent certaines cartes, le business est bien plus que rentable ! Cela en fait-il un vice de la communauté mappeur ? Nos chers créateurs ne se cachent pas de leur commerce et assument publiquement leurs ventes. Parler de vice pour un marché qui ne cache aux joueurs que le prix de ses marchandises, reviendrait à affirmer que le travail ne mérite pas de récompense. Le temps et le savoir-faire investis dans les créations des mappeurs est colossal et mérite d’être récompensé.
Si certains affirmeront que quelques créateurs de cartes ne fournissent pas un service de qualité, rappelez-vous qu’il faut juger la marchandise avant d’acheter. Et que malheureusement, comme les commerces physiques, les arnaques existent ici aussi.
B. Les redstonneurs et les graphistes :
A la lecture de ce titre, certains se sont peut-être étonnés : « Quoi les redstonneurs sont payés pour créer des circuits ?! »
Eh bien, sachez qu’il en existe certains. Cependant cette pratique est peu rependue car au final elle est très peu rentable. La création de circuits redstones est complexe, longue et peu rémunératrice. Aussi, vous n’avez peut-être jamais rencontré un redstonneur marchandant ses compétences.
Ici, il est difficile de parler de business model car celui-ci est inexistant et ne suffirait pas à rentabiliser le temps passé à construire.
Pour les graphistes, ceux qui réalisent les texture-packs, c’est la culture de la communauté qui les a marginalisés de la commercialisation de certains services. Ils proposent leurs créations sans contrepartie, cependant si vous souhaitez un texture-pack sur-mesure, vous devrez probablement payer ses réalisations. Dans ce cas, la question de l’argent ne se posent que si la demande existe, or, la demande de texture-packs personnalisés est faible et la plupart du temps, elle est satisfaite par un bénévole.
3. Les youtubeurs :
Pour les youtubeurs, le business model ne dépend que de la popularité de ce dernier. En effet, la rentabilité provient du network et de la génération de vues plus que du jeu en lui-même. On peut difficilement parler de création in-game. Cependant, les youtubeurs font découvrir des aspects du jeu à la communauté, comme des mini-jeux, des maps ou des mods peu médiatisés, ou encore des façons de jouer novatrices. Aussi, leur gain d’argent ne dépend que de leur audience. Une audience inexistante correspond à un revenu fantôme, mais une grosse audience ne signifie pas forcément de rouler sur l’or.
La communauté taxe souvent certains youtubeurs de faire des vidéos uniquement pour l’argent. Cependant, vivre de ses revenus sur Youtube est compliqué et beaucoup de vidéastes ne bouclent pas leur mois. De plus, il est devenu relativement rare qu’un youtubeur ne publie que des vidéos parlant de Minecraft sur sa chaîne. Alors dans ces conditions peut-on juger la rentabilité d’une chaine Youtube si elle traite de plusieurs jeux ? Peut-on réellement établir la quantité d’argent générée par le trafic des vidéos traitant de notre jeu cubique ?
4. Les développeurs :
Méconnus de la majorité de la communauté, les développeurs sont un peu comme les graphistes et les redstonneurs réunis. La plupart offrent gratuitement leur travail, mais quelques-uns vendent leurs services ou encore travaillent sur commande. Ils sont minoritaires, souvent passionnés par leurs créations et leurs inventions, car il est plutôt rare que les développeurs codent pour autre chose que leurs idées. Les développeurs qui créent à la demande sont souvent membres d’une équipe. Les connaissances en code étant rares, ils se distinguent souvent du reste du groupe et finissent par créer les modpacks.
Les modpacks étant issus d’une période où la quasi-totalité du contenu de Minecraft était gratuit, cette gratuité s’est conservée au cours du temps. Ce qui explique l’absence de mods payants, même si certains mods créés sur demande ne sont pas diffusés.
5.Censure, encouragements, et Mojang ?
Nous avons vu que la seule censure générée par les commanditaires consistait à une non-divulgation de la création.
Mais que pense Mojang de ces pratiques ?
En fait, la vente de maps, de mods, ou de toute autre création n’est pas condamnée, elle favorise la création. Pour les Youtubeurs, à la sortie de Minecraft, Notch et son équipe encourageaient la réalisation de vidéo sur le jeu afin d’étendre sa communication et de développer sa popularité. Mojang n’est pas revenu sur ses déclarations par la suite, aussi, on peut clairement dire que les vidéastes minecraftiens ont la bénédiction des créateurs du jeu pour réaliser leur contenu.