Coup de Vieux n°28 : Breath of Fire 3
Troisième épisode d'une saga culte mais méconnue du J-RPG, Breath of Fire 3 est un diamant brut : un excellent titre qui n'en reste pas moins bourré de défauts.
Genre : jeu de rôle japonais
Développeur : Capcom
Editeur : Capcom
Supports : PS1, PSP
Argus : 25€ (complet)
PEGI : Tout public
Seigneur dragonnet
Notre histoire commence par la découverte de deux excavateurs aguerris : au cœur d'une mine aux profondeurs abyssales, les deux compères ont découvert un immense cristal renfermant un petit bébé dragon. Leur curiosité va les mener à exploser la pierre précieuse pour libérer le petit monstre... Grossière erreur. Dès son réveil, le lézard mystique leur envoie une jolie soufflante de braise et les cuit façon jambon... Fin ! Non non, je déconne, en fait on s'en fout des deux archéologues : celui qui nous intéresse ici, c'est le bébé dragon, que l'on va se retrouver à contrôler dans sa quête de liberté. Apeuré et abasourdi, il vous faudra combattre les pauvres mineurs plantés là : de la gnognotte pour la surpuissante bestiole, assurément. Cependant les gardes arriveront à le piéger et à l'enfermer pour l'acheminer en train jusqu'à un laboratoire.
C'était sans compter la malice du dragonnet qui parvient à s'enfuir après quelques coups bien sentis dans sa cage... Après une petite ellipse, notre histoire continue avec Rei et Teepo : deux bandits de la lose qui tomberont par hasard sur un petit bébé au cul nu et à la chevelure bleutée : après un moment d'hésitation, les voleurs décident de le recueillir et de lui apprendre les ficelles du métier de malfrat. Et ainsi débute l'histoire du petit Ryu et de son destin hors du commun. L'aventure proposée par Breath of Fire 3 est quelque peu atypique, puisque surviendra en milieu de partie, un événement changeant du tout au tout l'aspect de nos héros et approfondissant le gameplay grâce à de nouvelles fonctionnalités sympatoches. Par contre on passera sur la traduction française, abominable, digne de celle de son compère Final Fantasy 7.
La moutarde de donjon
Breath of Fire 3 est un jeu de rôle japonais au tour par tour classique : chaque personnage dispose de son job qui évolue au fur et à mesure des niveaux, avec toutefois une petite subtilité citée plus haut qu'il ne serait pas très bon de vous spoiler puisqu'elle est associée à un des tournants de l'histoire du jeu: sachez juste qu'elle permet des attaques surpuissantes et pourrait être comparée à des invocations. À côté de ça, le jeu de Capcom vous propose plein de petites activités annexes, comme un mini-jeu de pêche très élaboré, ou encore le développement d'un petit village de fées : rien de bien excitant, mais tout de même de quoi engouffrer quelques heures de votre temps. Il y a cependant un problème qui ronge Breath of Fire 3 de l'intérieur et qui pourrait même faire lâcher le jeu aux moins patients d'entre vous : le level-design des donjons, catastrophique.
D'énigmes tordues en pièges sadiques qui vous font recommencer le donjon au début juste comme ça, pour le fun : vous risquez d'assaisonner votre manette, de la couper en petits dés et la mélanger à des nouilles chinoises pré-cuites afin qu'elle ait meilleur goût quand vous la becterez goulûment, que ce soit dit. Ils sont longs en plus les sagouins... Bref, il y a quelques passages comme ça qui désespèrent (la phase dans le désert bien trouvée, mais beaucoup trop longue). Il serait quand même bien dommage de se désamouracher du jeu pour autant puisqu'il a tout de même beaucoup à offrir.
The 80's Show
C'est sûr qu'avec un regard actuel, Breath of Fire 3 ne paie pas de mine avec ces tableaux sans bord et ses personnages modélisés en 2D... Et pourtant, il faut bien admettre qu'il a toujours son charme. Certains modèles sont ultra-détaillés, la bande-son est entraînante et la mise en scène comporte son lot de moments épiques. À vrai dire, tout cela semble très inspiré des vieux animés des années 80 : la direction artistique, la bande-son, le déroulement scénaristique, etc. Déjà lors de sa sortie en 1998, BoF3 était empreint d'une certaine nostalgie, un petit quelque chose rappelant les productions nippones produites dix ans avant sa sortie. Bon là je dois bien avouer que c'est un ressenti purement personnel et que je suis probablement à côté de la plaque, mais une chose est sûre : même avec ses quelques défauts, Breath of Fire 3 est un J-RPG qui vaut la peine d'être bouclé (et tant que vous y êtes, faites le 4 dans la foulée).