Deus Ex : Human Revolution : Director's Cut
Deus Ex : Human Revolution : Director’s Cut est un FPS/RPG/Infiltration sortie le 25 octobre 2013 sur PC, Xbox 360, PS3 et Wii U. Deux ans après la sortie du préquel d’un des meilleurs RPG, Eidos décide de sortir cette version Director’s Cut qui contient notamment les deux DLC déjà sortis ainsi que quelques bonus et une refonte des boss, le tout proposé à un prix abordable.
Genre : FPS/RPG/Infiltration Date de sortie : 25 octobre 2013 Développeur : Eidos Montréal Éditeur : Square Enix Plateforme : PC (version testée), Xbox 360, PS3, Wii U Prix : 37,99 € sur Wii U, 25€ sur PS3 et 360, 19,99 € à 4 € sur Steam (les prix peuvent varier suivant le revendeur). |
Scénario et Ambiance
Vingt-cinq ans avant les évènements du premier Deus Ex, on se retrouve aux commandes d’Adam Jensen, un ex-SWAT devenu agent de sécurité pour Sarif Industries, une entreprise d’amplification cybernétique. Ces amplifications grandissent peu à peu au sein de la société, passant d’une simple opération exceptionnelle pour un blessé grave à un effet de mode conséquent. Comme tout effet de mode, il y a des détracteurs : pour les humanistes, les amplifications sont dégradantes pour la nature, une insulte à notre ADN, détraquant jusqu’à la plus petite molécule de notre corps. Mais, alors que Megan Reed, une scientifique pour Sarif Industries, s’apprête à dévoiler des recherches capitales pour l’avenir de l’amplification cybernétique, l’entreprise se fait attaquer par des mercenaires qui tuent Megan Reed au passage.
Dans un but purement héroïque, Adam décide de se jeter corps et âme sur le gros monsieur tout fait d’acier, espérant sans doute lui faire quelconques dégâts. Malheureusement, son plan tombe à l’eau et il se retrouve mortellement blessé. Sarif, le patron de l’entreprise, va alors soigner et amplifier Adam, lui permettant ainsi de revivre et de poursuivre son travail de chef de sécurité.
Mais Adam Jensen n’est pas content. Megan Reed était aussi son ex-fiancé et sa mort lui laisse un arrière-goût qu’il n’apprécie guère. Il va alors mener sa petite enquête et trouver le responsable de ce bazar, quitte à mettre le nez dans des affaires louches et délicates.
Adam est pourvu d'une sacrée classe tout de même !
Deus Ex : Human Revolution restera à jamais comme un jeu qui a marqué une génération par sa direction artistique. En effet, si on met de côté le moteur du jeu (j’y reviendrais plus tard), Eidos nous a fourni un habile mélange entre la cybernétique et le contemporain, dans le but de montrer un monde à cheval entre deux technologies. Les rues ressemblent à s’y méprendre à une architecture moderne, mais l’intérieur de certains bâtiments transpire la biocybernétique, sans oublier les différents amplifiés aux multiples cybermembres que l’on croisera. Et on ne pourra qu’être charmé par la fusion de deux univers (surtout dans l’appartement de Jensen) : de la technologie avec des meubles du XVIIIe siècle, une harmonie parfaitement contrastée. Le tout est trempé dans une ambiance jaunâtre bien particulière qui surprend au début, mais nous séduira tout au long de notre aventure, pour notre plus grand bonheur.
Graphisme
Si la direction artistique est un petit bijou, on ne peut en dire autant du moteur du jeu. Il y a deux ans, ce moteur faisait déjà un peu tache par rapport à la concurrence et empêchait clairement d’avoir une bonne immersion. De nos jours, ce défaut est doublé, voire triplé, les personnages manquent clairement de détails et sont mal animés, la plupart des ombres sont précalculées en basse résolution, les textures bavent un peu, l’animation des personnages est parfois hasardeuse et tourne en boucle… Rien n’est joyeux malheureusement et ce n’est pas une version PC qui dira le contraire, malgré un Directx 11 en plus. Une énorme déception pour ce Deux Ex, surtout quand on voit les cinématiques, bien plus jolies. Avec cette version Director’s Cut, on aurait apprécié un petit boost graphique, cela ne lui aurait pas fait de mal.
Chez Square Enix, on est des petits rigolos parfois.
Gameplay
Heureusement pour lui, Deus Ex : Human Revolution est basé sur le gameplay, au lieu d’être une vitrine graphique sans âme. Et il faut dire que ce point fait passer les défauts pour de vulgaires moucherons sur une vitre. Comme dit plus haut, Deus Ex est un FPS/RPG/Infiltration. La partie FPS est relativement faible étant donné qu’elle n’est justifiée que par l’utilisation des armes, le point de vue utilisé ou encore quelques mécaniques similaires comme la recharge de la vie ou de l’énergie quand vous êtes à couvert. Ici, ce qui prime, c’est l’exploration et la discrétion. Adam étant un amplifié, il a accès à tout un tas de gadgets utiles pour ça, notamment un camouflage optique ou la possibilité d’étouffer le bruit de ses pas. Certaines armes seront aussi très utiles pour l’infiltration, comme un fusil tranquillisant à lunette ou un taser tout bêtement. Tout comme un Dishonored ou même un Hitman, le jeu peut être fait entièrement sans tuer une seule personne.
La couverture en coin change le point de vue, nous permettant ainsi de mieux observer la scène et les cyber-abdos d'Adam.
L’autre bon point de Deus Ex : HR, c’est son extrême liberté proposée. Le level design est suffisamment bien étudié pour que chaque situation puisse être abordée de trois ou quatre manières différentes. Tout dépendra principalement de vos choix dans l’arbre de compétences. Vous pouvez favoriser le piratage et ainsi débloquer toutes les serrures et désactiver toutes les caméras que vous voulez. Ou bien vous êtes plus bourrin et préférez rentrer dans le tas en augmentant votre armure, vous immuniser contre les grenades flash et baisser votre recul avec les armes. Mais il faut le dire clairement, la jouer discret reste le plus fun et le plus distrayant. Il faudra être plutôt polyvalent si on souhaite avoir un large choix de possibilités, mais toujours en favorisant le piratage et l’invisibilité. Eidos a même poussé les dialogues au milieu du gameplay avec la possibilité de prendre des raccourcis en disant les bons mots aux bonnes personnes. Il est même possible d’augmenter son système de socialisation, pour savoir exactement ce que la personne veut entendre. Bref, Deus Ex : HR est un pur bébé du RPG occidental et reste à ce jour le « Skyrim » cybernétique.
Son et localisation
Si les personnages principaux profitent d'un bon doublage français, on regrette que le nombre de voix différentes pour les PNJ ne s’élève qu'à cinq maximum (je n’ai pas compté, mais on ne doit pas être très loin du compte). Il est plutôt moyen de rencontrer quatre hommes qui ont tous plus ou moins la même voix. De plus, il y a toujours un énorme fossé entre l’intonation et la tête des personnages lorsqu’ils parlent : ils se retrouvent souvent avec une inflexion monotone alors qu’ils sont en train de crier/pleurer/s’énerver. Mais on rejoint ici les sérieux soucis de réalisation et d’animation.
Sinon, on pourra souligner la qualité des musiques qui se font discrètes quand il le faut et très vite remarquer quand c’est nécessaire. Une OST à posséder si on est fan du genre.
Certains gardes sont augmentés de la tête aux pieds. Dommage qu'ils ne soient pas plus intelligents parfois.
Durée de vie
Comme à chaque fois pour ce genre de jeux, tout va dépendre du joueur. On peut allègrement fixer l’histoire principale à une vingtaine d’heures de jeu en ligne droite, doublez la mise si vous comptez faire les quêtes principales, que vous aimez chercher dans les moindres recoins et surtout, si vous comptez être discret. En effet, il va falloir recommencer plusieurs fois certains passages pour espérer avoir le bonus de Fantôme. Les deux DLC, quant à eux, sont de bonne facture en terme de durée de vie et rajouteront en tout quatre bonnes heures au jeu.
J'hésite toujours à savoir si Adam a du goût ou le cul entre deux chaises.
En conclusion
Difficile de donner une note à cette version Director’s Cut de Deus Ex : Human Revolution. Si le jeu de base est très bon, même excellent, cette version a tout d’un mauvais recyclage et ne s’adressera clairement qu’aux pauvres fous qui n’ont pas encore pu tester ce petit bébé du RPG occidental. Les commentaires audio sont exclusivement en anglais, les boss ont été légèrement retravaillés, mais font toujours tache dans ce type de jeu, et surtout, à part sur PC (où le prix vous est déduit si vous avez déjà le jeu et les DLC), le prix n’est clairement pas alléchant. Si vous possédez déjà le jeu original sur console, prenez plutôt les DLC directement, cela vous reviendra moins cher. Bref, Eidos aurait eu le temps de mieux peaufiner cette version et d’apporter un vrai plus en deux ans.
Les plus et les moins | |||
Très grosse durée de vie | Des graphismes vieillissants | ||
Un gameplay aux petits oignons | Des boss toujours aussi inutiles | ||
Une ambiance impressionnante | Dialogues des PNJ pas top | ||
Moins cher si on a déjà le jeu | Les bonus seulement en anglais |